"Savoir mettre des mots sur les maux" (recommandation fourre-tout, et, nonobstant, frappée au coin du bon sens), plus la solitude qu'engendre la vie dans les métropoles (observation de tout un chacun) - et voilà les deux directions prises par "Deux Moi", qui finiront bien par se rejoindre (fond de la ligne narrative).... grâce au divan (et autres sièges)... "Rémy" (Pelletier) est passionné de moteurs à explosion, mais n'a pas son permis, et vivote dans différentes positions de bas de l'échelle, salarié d'une multinationale de la distribution en ligne sans scrupules, quand "Mélanie" (Brunet) est chercheuse en immunologie. Le premier est provincial (et même montagnard), la seconde sans doute parisienne de longue date (mais avec un père perdu de vue depuis la petite enfance, parti refaire sa vie aux E-U, et une mère habitant Amiens avec son "type"...épithète éclairant la mésentente entre elles). Rémy a une famille proche pléthorique, et Mélanie seulement sa soeur, Capucine. Le jeune homme est solitaire, la jeune fille a des copines - et fraye sur les sites de rencontres... Rémy est insomniaque, Mélanie dort trop ! Rien donc ne les rapproche a priori, sauf leur âge - le début de la trentaine. Sauf qu'ils sont en fait voisins - et même ce qui se fait de plus proche en la matière ! Klapisch signe là (si j'ai bien compté...) un 13e "long" de cinéma - assez réussi. Le (futur) couple central y est pour beaucoup : incarné par François Civil (à nouveau cette année dans le registre "sentimental" - décalé, après "Mon Inconnue") et la déjà chevronnée Ana Girardot, une talentueuse (double) "fille de" (le modèle existe donc..) - notons le bien meilleur emploi fait par CK des deux jeunes interprètes, par rapport à son précédent (et raté) "Ce qui nous lie". L'écriture, aussi - bien sûr (ici en nouvelle collaboration avec l'ex de Julie Gayet, Santagio Amigorena - dont les deux parents étaient psychanalystes...quand seule la mère de Klapisch l'était), celle du dialogue plus encore que celle de l'histoire-même (avec de nombreuses saynètes pour personnages secondaires pittoresques :
ainsi les retrouvailles avec un ancien condisciple, pour Rémy - Pierre Niney à la manoeuvre, ou les scènes Rémy/Djena, la collègue de "plateau" - Eye Haïdara, ou celles avec l'épicier "oriental" - Simon Abkarian, sans parler des séances avec les thérapeutes, celui du garçon, joué par François Berléand, et celle de la fille, alias Camille Cottin...).
Il y a même des clins d'oeil, pour les fidèles de la filmo Klapisch,
avec une affaire de félidé perdu ("Chacun cherche son chat"...)
, et/ou des participations de familiers, comme Garance Clavel, Zinédine Soualem ou "Madame" Renée Le Calm (morte récemment, centenaire !). Récréatif...