C'est la première fois dans la filmographie de Hong Sang-soo qu'un vieil homme est la figure centrale d'un film. Le réalisateur s'est inspiré des souvenirs de son père défunt. Il retrouve pour l'occasion Ki Joo-bong, qu'il a déjà dirigé par le passé. Il n'imaginait pas lui donner à l'origine le rôle principal : « Un peu avant le tournage, je suis allé chez lui pour voir où il vivait et en discutant avec lui, assis sur le sol de la pièce, j’ai pensé qu’il pourrait interpréter le rôle principal cette fois-ci ». Il le décrit comme « une personne rare. Il est différent de moi mais il a une personnalité qui me rassure. À tout moment, quand je lui parle de ma vie, lui aussi est capable de se confier. Quand on se quitte, il retourne calmement à sa vie si particulière. Même quand il traverse une période difficile, c’est ce qu’on ressent ».
On peut entendre lors du générique de début la voix du réalisateur : « Même encore maintenant, je ne sais pas trop pourquoi... Habituellement, je n’aime pas être mis en avant. J’étais en train de créer le générique du film dans mon bureau et j'ai soudainement eu envie de le faire. Je me suis enregistré seul dans le couloir, à trois ou quatre reprises, pas très à l’aise ».
Hotel by the River se démarque au sein de la filmographie de Hong Sang-soo par la présence de la mort et par le peu de séductions et de tensions sexuelles entre les hommes et les femmes : « Je suppose qu'il y a un changement qui s’exerce en moi mais je n'y pense pas plus que ça. Je ne le ferai pas exprès à l’avenir non plus. Je crois que les choses que je vis chaque jour m’inspirent d’une façon que j’ignore moi-même et s’assemblent avec des choses qui viennent d’ailleurs ».