En 2018, Hirokazu Kore-eda avait remporté, au festival de Cannes, la Palme d'or pour Une Affaire de famille. Un an et quelques mois plus tard, le réalisateur japonais revient avec La Vérité, son premier long métrage français qui traite à nouveau de sa thématique favorite : les relations familiales. Il confie : "Si j’ai osé relever le défi ambitieux qu’est le tournage d’un premier film à l’étranger, dans une langue qui n’est pas la mienne et entouré d’une équipe totalement française, c’est parce que j’ai eu la chance de rencontrer des acteurs et des collaborateurs qui ont exprimé le désir de faire un film avec moi. C’est Juliette Binoche qui a provoqué la première étincelle. Nous nous connaissions déjà depuis un moment lorsqu’elle est venue au Japon en 2011 et qu’elle a émis l’idée qu’on fasse un jour quelque chose ensemble."
A l’origine du scénario de La Vérité, il y a une pièce que Hirokazu Kore-eda avait commencée à écrire en 2003 et qui racontait une nuit dans la loge d’une comédienne de théâtre en fin de carrière. Le cinéaste a finalement transformé cette pièce en scénario de film pour raconter l’histoire d’une actrice de cinéma et de sa fille qui a renoncé à devenir actrice. Au cours de ce travail de réécriture, il interrogé Catherine Deneuve et Juliette Binoche à plusieurs reprises sur ce qu’est le jeu d’acteur et ce sont leurs mots qui ont nourri le scénario.
Hirokazu Kore-eda voulait que l’histoire de La Vérité se déroule à l’automne. Le metteur en scène avait envie de superposer ce que traverse l’héroïne au crépuscule de sa vie avec les paysages de Paris à l’arrière-saison. "J’espère que l’on percevra la façon dont le vert du jardin, dont les nuances changent à l’approche de l’hiver, accompagne les relations entre la mère et la fille et donne de la couleur à ce moment de leurs vies", précise-t-il.
"Qu’est-ce qui fait qu’une famille est une famille ? Est-ce la vérité ou le mensonge ? Et vous, que choisiriez-vous entre une vérité cruelle et un doux mensonge ? Telles sont les questions que je n’ai eues de cesse de me poser en faisant ce film, et j’espère qu’il sera l’occasion pour ceux qui le verront de chercher à leur tour leurs propres réponses."
Avec La Vérité, Hirokazu Kore-eda souhaitait faire un film qui ne soit pas seulement grave mais aussi empreint d’une certaine légèreté, où drame et comédie cohabitent comme c’est le cas dans la vie. Le réalisateur explique : "J’espère que l’alchimie entre les acteurs et le regard amusé de l’enfant réussissent à donner le ton juste. Je ne peux conclure ces quelques mots sans avoir parlé de Catherine Deneuve qui, sans jamais se plaindre des changements incessants de textes, a su garder intact le plaisir de jouer. Voir mon film s’ajouter à sa filmographie - aussi prestigieuse que l’histoire du cinéma français - est à la fois une source de fierté et d’appréhension. Sur le plateau, Catherine était joyeuse, adorable, délicieusement facétieuse, à tel point que toute l’équipe est littéralement tombée sous son charme."