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    Enquête sur un scandale d'état
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    295 critiques spectateurs

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    traversay1
    traversay1

    3 684 abonnés 4 890 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 16 octobre 2021
    En plaisantant, Thierry de Peretti indique que Enquête sur un scandale d’État est son premier film "français" après deux longs-métrages consacrés à sa Corse natale. Il n'y a cependant pas de dépaysement dans la manière du cinéaste, qui refuse le spectaculaire et préfère les conversations (malheureusement pas toujours faciles à entendre, pour cause de bruits de fond ou d’enchevêtrements de paroles) pour nous immerger dans un faux thriller en pleines zones grises. Au-delà de ce qui constitue la trame du film, les dérives de l’État dans la lutte anti-drogue, c'est l'alliance entre un journaliste d'investigation et un "employé" des stups, qui agissait comme infiltré, qui intéresse de Peretti. On reconnait la patte du réalisateur dans cette minutie obsessionnelle des détails et un hyperréalisme très documenté. Ce n'est pas que le film soit fastidieux mais il semble tellement obsessionnel quant au traitement de son sujet qu'il n'y a nulle part d'espace pour respirer un peu (et se détendre ?) y compris dans les nombreuses scènes dans une salle de rédaction. On aimerait tenir là une œuvre à la Pakula ou à la Rosi, ce qui est rare dans le cinéma hexagonal, mais de Peretti s'impose à lui-même et aux spectateurs une telle exigence dans son récit qu'il en devient filandreux et parfois même opaque. Trois acteurs se détachent largement du lot : Roschdy Zem, Pio Marmaï et Vincent Lindon, impeccables, dans un film très masculin qui ne s'autorise aucune sortie de route sentimentale ou humoristique.
    velocio
    velocio

    1 331 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 9 février 2022
    C’est en 2015 qu’a éclatée ce qu’on a appelé « L’affaire François Thierry« , du nom du patron de l’Ocrtis, Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants, soupçonné d’avoir favorisé l’importation de quantités importantes de cannabis et d’être en lien avec Sofiane Hambli, un des plus importants trafiquants de drogue en Europe. Au départ, l’interception par les Douanes de trois camionnettes garées Boulevard Exelmans, dans le 16ème arrondissement de Paris, et dans lesquelles on trouve 7 tonnes de cannabis et la mention du nom de Sofiane Hambli. En parallèle, pris de doute sur le bien-fondé des actions auxquelles il participait, Hubert Avoine, un homme employé par l’Ocrtis pour différentes missions d’infiltration après avoir été infiltré dans les cartels mexicains pour le compte de l’agence antidrogue américaine, s’est mis à dénoncer les méthodes de François Thierry à la justice ainsi qu’à un journaliste de Libération, Emmanuel Fansten. En mars 2017, « L’infiltré », un livre écrit par Hubert Avoine et Emmanuel Fansten est sorti en librairie. Quelques mois plus tard, un cancer a emporté Hubert Avoine.

    C’est de ce livre que Thierry de Peretti, qui, jusqu’ici, avait réalisé ses films en Corse, s’est librement inspiré pour "Enquête sur un scandale d’état". Librement mais avec toutefois beaucoup de points communs entre la fiction et la réalité des faits ! Les noms des personnages ne font pas partie des points communs : ils ont tous été changés ! François Thierry est devenu Jacques Billard, interprété par Vincent Lindon, Hubert Avoine est devenu Hubert Antoine, interprété par Roschdy Zem et Emmanuel Fansten apparait sous le nom de Stéphane Vilner, interprété par Pio Marmaï. Par ailleurs, le réalisateur a choisi de laisser planer le doute sur ce qui est, finalement, le fond de l’affaire : Hubert Antoine, l’infiltré qui « crache le morceau », dit-il le vrai lorsqu’il parle des méthodes de Jacques Billard, auquel cas on peut en effet parler d’un scandale d’état, ou bien n’est-il qu’un affabulateur ? En plus, si Hubert Antoine est un affabulateur, quelle est la part de vérité, quelle est la part de mensonge dans ce qu’il raconte ? Jacques Billard ne s’efforce-t-il pas sincèrement de combattre le marché de la drogue avec, certes, des méthodes contestables mais, peut-être, efficaces ? Se pose alors la question : jusqu’où peut-on aller dans l’illégalité pour combattre l’illégalité ? Cette chape grise posée sur l’histoire par le réalisateur rend parfois délicate la compréhension du film mais le rend incontestablement passionnant à suivre.
    SUZY AND MEE
    SUZY AND MEE

    143 abonnés 111 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 11 février 2022
    Quel crédit apporter à ce qui fut une source et qui souffre aujourd'hui de disgrâce ...?!! Déjà une source à la base...
    Sujet intéressant, peu connu et le réalisateur évite la facilité.
    Lindon est impayable quand il appelle Zem CANARD :))
    Malgré tout, cela manque un peu de romanesque, de souffle... trop de BLABLABLA BLA BLA
    Yves G.
    Yves G.

    1 517 abonnés 3 532 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 9 février 2022
    A la tête de l’OCRTIS, l’office centrale pour la répression du trafic illicite des stupéfiants, le commissaire Jacques Billard (Vincent Lindon) entend déployer une stratégie novatrice. Plutôt que de procéder à des saisies soi-disant record, sans effet de long terme sur les trafics, il entend pister les cargaisons, identifier tous les trafiquants et procéder à des interpellations massives pour décapiter les cartels.
    Cette politique a un inconvénient : elle autorise, fût-ce temporairement, des importations massives, avec le risque qu’une partie de la drogue pistée échappe au contrôle et soit finalement écoulée.
    C’est cette faille que pointe Hubert Antoine (Roschdy Zem), un informateur de l’OCTRIS devenu lanceur d’alerte. Il s’en ouvre à Stéphane Vilner (Pio Marmaï), un journaliste de "Libération" qui, après avoir recoupé les informations dont il dispose, décide, avec l’appui de sa rédaction, de publier le scoop.

    J’étais allé à reculons à l’avant-première de Enquête sur un scandale d’Etat. Parce que rien ne m’horripile plus que cette expression, scandale d’Etat, utilisée ad nauseam dès qu’une mesure gouvernementale déplaît. Parce que je craignais de voir un énième polar consacré à des flics ripoux et/ou à des trafiquants troubles et/ou à des journalistes courageux.

    La première heure de ce film qui en dure plus de deux confortait mes préjugés. Je n’y comprenais pas grand chose. Un dialogue sur deux m’échappait : la faute à ma surdité naissante ? Les plans séquences tremblotants risquent de donner le tournis aux plus migraineux.

    Mais au bout d’une heure, les pièces du puzzle, lentement, s’assemblaient. Je découvrais alors un film rare, comme je n’en avais jamais vus. Une fiction filmée comme un documentaire. Thierry de Peretti, dont les deux premiers films ne laissaient pas présager le talent, invente une forme étonnante et séduisante : alors même que le texte est écrit à la virgule, qu’il est interprété par des acteurs connus, il donne, grâce au jeu des caméras et du montage, l’impression frappante de l’image volée, filmée en temps réel.

    Autre qualité du film : son absence de manichéisme. Adapté du livre d’Emmanuel Fansten (le journaliste de "Libération") et d’Hubert Avoine (l’informateur des Stups), il aurait pu – comme son titre d’ailleurs le laissait augurer – basculer dans le procès à charge, opposant le lanceur d’alerte vertueux au grand flic ripou. C’était le défaut de "Gibraltar" (l’histoire d’un aviseur des douanes françaises) et de "L’Enquête" (sur l’affaire Clearstream). Rien de tel ici où Thierry de Peretti a le mérite de maintenir la balance égale, ou, à tout le moins, de ne pas la faire outrancièrement pencher d’un seul côté : il ne tait rien des zones d’ombre d’Antoine/Avoine et donne la parole longuement, dans une scène de procès remarquable, à Billard/Thierry pour se défendre.
    bsalvert
    bsalvert

    424 abonnés 3 604 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 16 janvier 2022
    Film docu fiction qui passe par les dialogues plus que par l'image. néanmoins l'action ne manque pas et le spectateur reste captivé par ce récit.
    Jorik V
    Jorik V

    1 284 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 15 juin 2022
    Voilà du cinéma à la fois utile mais exigeant. Du cinéma qui va bien plus loin que du divertissement et demande l’attention et l’adhésion du spectateur plus que la normale. Du cinéma sérieux, nécessaire et très fouillé. Bref, du grand cinéma à l’ancienne devrait-on dire mais qui va en dérouter beaucoup. C’est aussi cela qui fait son charme et sa réussite mais qui en définit parfois également les limites. En effet, le cinéaste venu de l’Ile de Beauté Thierry de Peretti - et connu pour ces petits polars corses « Les Apaches » et « Une vie violente » - ne nous caresse pas dans le sens du poil avec « Enquête sur un scandale d’état ». Sa première grosse production (sous-entendu avec de grands noms au casting et un sujet plus ample) demeure parfois difficile d’accès pour plusieurs raisons et devrait rebuter une bonne partie du public.


    On nous cause ici d’une affaire peu connue et plus ou moins étouffée par les grands médias qui aurait pourtant dû être portée aux nues car elle remet en question une bonne partie de la machinerie étatique, pointe la corruption des élites du doigt et stigmatise les mensonges d’état, ici concernant le trafic de stupéfiants. C’est le genre de film d’investigation à l’ancienne qui devrait être plus souvent mis en avant sur le grand écran, à l’instar du génial « Goliath ». Même si le scénario prend logiquement des distances avec la réalité, l’affaire est là. Puante, écœurante et révoltante. Et ce film ultra réaliste et documenté montre comment le peuple est (encore) pris pour un idiot par la majorité des canaux d’information, contrôlés par une censure qui ne dit pas son nom, tout comme le pouvoir et la justice, tout aussi corrompus jusqu’à l’os. Le genre de long-métrage qui devrait être montré dans les écoles et à toute une fange des citoyens endormis à la propagande étatique. C’est fouillé, très documenté et passionnant si on se donne la peine de se plonger dedans. C’est tellement bien fait que l’on croirait presque qu’on assiste à un docu-fiction tourné en cachette.


    Malheureusement, s’il est vrai que le fond interpelle, captive et positionne « Enquête sur un scandale d’état » comme une œuvre « lanceuse d’alerte », il n’est pas forcément évident de s’y retrouver. Il ne faut pas perdre une ligne de dialogue sous peine de ne plus rien comprendre à un sujet déjà très touffu et exigeant. De plus, le film se termine comme il commence, c’est-à-dire de manière fort abrupte. Le trio de comédiens est parfait, notamment Vincent Lindon qui étonne encore et prouve qu’il est définitivement un comédien tout-terrain et engagé comme aucun autre dans le cinéma français par ses choix de carrière. Mais, au bout de deux heures, il est vrai qu’on fatigue, qu’on peut se dire que le film enfonce des portes ouvertes et qu’on a du mal à suivre. Et, surtout, de Peretti choisit une forme très austère, trop proche du documentaire et loin des canons du cinéma d’investigation. Sa mise en scène est presque laide et ne tient pas la comparaison avec les cousins américains du genre. Un choix discutable qui rend son film encore plus difficile à digérer. En somme, c’est une œuvre nécessaire et à voir mais à visionner avec toutes ses neurones branchés et toute l’attention requise pour pleinement en profiter.


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    Shawn777
    Shawn777

    605 abonnés 3 500 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 12 janvier 2022
    Ce film, réalisé par Thierry de Peretti que j'ai pu découvrir en avant-première, n'est pas mal mais sans plus ! Le film est inspiré de faits réels et relate une affaire opposant un journaliste de Libération accusant un haut gradé de la police française de diriger un trafic d'État. Ce film est donc un thriller mais il est avant tout politique et surtout bavard, ce n'est donc pas un thriller vraiment haletant, le film prenant plutôt la forme d'un documentaire. Enfin, le film reste une fiction bien-sûr mais son format 4/3 et ses longues scènes dialoguées en plans-séquence nous font plus ici penser à un documentaire. Le film tend ainsi vers une certaine authenticité mais également quelque-chose d'assez froid et brut qui peut, par ailleurs, être très déconcertant au début. Ces longs plans-séquence, bien que très bien mis en scène (et on notera également le professionnalisme des acteurs capables d'enchainer de très longs monologues), sont parfois un peu longuets car ils sont, comme je l'ai précisé plus haut, très bavards. Et ainsi, si on s'attend à un thriller haletant, et bien c'est un peu raté car nous avons surtout devant les yeux une intrigue qui passe énormément par les dialogues. Alors, il faut aussi bien suivre cette intrigue pour ne pas en perdre le fil, il m'est arrivé par exemple de décrocher à plusieurs reprises et il est par la suite très difficile de rentrer à nouveau dans le film, tellement ce dernier nous balance des informations à la minute. Il faut également du temps avant de s'adapter au jargon journalistique et politique (enfin, du moins, celui de la brigade des stups) et de comprendre les enjeux et les relations de chaque personnage. Mais, malgré ces difficultés, le film est également très intéressant car il questionne constamment son spectateur ; c'est-à-dire que finalement, on ne sait jamais vraiment si le journaliste se fait mener en bateau ou s'il y a effectivement une vraie histoire de trafic derrière. Concernant les acteurs, nous retiendrons principalement Pio Marmaï, Roschdy Zem et Vincent Lindon qui jouent très bien ! "Enquête sur un scandale d'état" peine donc quelques fois à captiver son spectateur sur la durée mais n'en est pas inintéressant pour autant !
    Dois-Je Le voir ?
    Dois-Je Le voir ?

    365 abonnés 1 824 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 11 février 2022
    C’est une réalisation de Thierry de Peretti qui s’est inspiré du livre L'Infiltré d'Hubert Avoine et Emmanuel Fansten. Il a écrit le film avec Jeanne Aptekman (Frères Ennemis).

    Enquête sur un scandale d'État va donc s’appuyer sur un livre qui va lui-même être basé sur l’affaire François Thierry. Cet ancien commissaire de l'Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS) avait été mis en examen pour « faux et complicité de faux en écriture publique par dépositaire de l'autorité publique », « complicité de trafic de stupéfiants » et « participation à une association de malfaiteurs ». Actuellement, la procédure judiciaire est toujours en cours depuis 2017.

    Au vu des enjeux, forcément, l’histoire va être prenante. Elle avait été médiatisée à l’époque, mais au bout de quatre ans, beaucoup de monde a pu l’oublier surtout avec le contexte actuel. Il est donc important d’avoir ce genre de piqûre de rappel afin de se rendre compte des dérives pouvant exister dans le système. Malheureusement, la trame a beau être puissante, cela ne suffit pas. Le film n’arrive pas à transmettre d’émotion et ne choque pas tellement.



    Pourtant, il va dénoncer des choses primordiales. Le fait que l’organisme en charge de combattre la drogue, facilite son entrée sur le pays, peut rappeler les scandales liés à la CIA. Il y a beaucoup de choses intéressantes qui vont être racontées durant Enquête sur un scandale d’État. Cependant, le film fait en sorte de ne jamais se prononcer clairement sur le vrai du faux. Il est orienté d’une façon qu’on se fait une idée sur la culpabilité du commissaire, mais en image ne la montre jamais. Le problème vient surtout du fait que trop d’infirmations sont balancées. Au bout d’un moment, ça part en peu dans tous les sens. Cela limite logiquement l’impact, car on se noie sous les paroles de l’indic.



    Il est plaisant de pouvoir compter sur des acteurs tels que Roschdy Zem et Pio Marmaï. Chacun fait une belle performance et assure dans les parties solos. En revanche, quand ils sont ensemble, la mayonnaise ne prend pas. C’est donc une déception à ce niveau-là. Quant à lui, Vincent Lindon est toujours aussi imposant.
    Cinévore24
    Cinévore24

    350 abonnés 718 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 11 février 2022
    Jusqu'où aller dans l'illégalité pour contrer ce qui est illégal ?

    Un sujet brûlant, mais desservi partiellement par son traitement formel, et une histoire d'investigation qui finit par se perdre en cours de route.
    Ciné-13
    Ciné-13

    127 abonnés 1 093 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 11 juillet 2022
    La narration est complexe car les points de vue multiples (journalistes, justice, indic, policiers,...) sont exposés sans artifices.
    Les scènes et les dialogues sont à l'image d'un cinéma d'aujourd'hui : plans séquence maîtrisés, dialogues naturels non théâtraux, fluidité de tous les seconds rôles,...
    Mais nous restons sans réponse...
    PLR
    PLR

    473 abonnés 1 576 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 9 février 2022
    Dans ce genre de film aux confins du fait divers, de la lutte contre le trafic (on parle de drogue mais ce sera le plus souvent du cannabis), de l’enquête journalistique et de la Raison d’Etat, il y a de la matière et énormément de domaines d’intérêt. Un peu trop même, ce qui complexifie le récit et nuit à la parfaite compréhension de tous les détails et de leurs interactions pour qui (la grande majorité des spectateurs bien sûr !) n’est pas rompu à tout ça. L’ensemble se veut réaliste. Les principaux acteurs semblent être mis en situation et ensuite libres de leur texte, ce qui donne un aspect très documentaire qui va bien avec le sujet. Quiconque suit l’actualité se remémorera des affaires ("scandales") ayant défrayé la chronique. Le scénario flirte avec le sujet politique (au sens de l’action et des résultats ou pas des autorités publiques) avec des vrais noms d’ailleurs ! Incident technique ponctuel dans la salle ou censure, il y a une courte coupure de son dans les dialogues vers la fin. Les secrets de tournage n’en disent rien. On verra bien si d’autres spectateurs auront remarqué ça aussi… C’est que le fond est brûlant.
    Pascal
    Pascal

    166 abonnés 1 716 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 26 février 2022
    Un informateur du service national de lutte contre le trafic de stupéfiants contacte un journaliste du quotidien" Libération ", pour lui faire part d'une révélation susceptible, selon lui, de faire "sauter la République ". Cet informateur prétend que la police française laisse entrer de grosses quantités de drogue sur le territoire national pour pouvoir faire ensuite de grosses saisies. Cependant une partie importante, entrée sur le territoire avec l'aval implicite de la police, ne serait pas saisie, par défaut de surveillance rigoureuse et contribuerait pour une part au trafic qui alimente les réseaux terroristes. Voilà en résumé, cette histoire présentée dès le début du film comme relevant de la fiction, mais qui trouve de fortes similitudes avec une affaire s'étant réellement déroulée. Si " enquête..." présente pas mal de qualités, certains défauts et pas des moindres doivent être relevés par soucis d'honnêteté à l'égard du spectateur éventuel. Voulant s'inscrire dans le droit fil du cinéma de dénonciation du dévoiement de certaines activités de l'appareil d'État que Francesco Rosi a réussi avec génie dans les années 60 et 70, "enquête..." est toutefois loin d'atteindre la qualité des films du réalisateur transalpin. Les acteurs sont ici excellents ( Notons que Lindon coiffe l'ensemble de la distribution qui ne présente dans son ensemble pas de faille), la mise en image et la mise en scène sont aussi de qualité. Par contre, le film pêche, selon moi, par son scénario et surtout par certains de ses dialogues calamiteux et son manque de didactisme. Certes le spectateur averti, suivra sans difficulté l'intrigue et les péripéties de cette affaire, ou à y regarder de près aucun personnage n'est blanc bleu. Y a t il cependant un veritable scandale d'État comme l'annonce le titre ( un peu racoleur) ? Il n'est pas certain que le réalisateur soie parvenu à me le démontrer à l'issue des presque deux heures de projection. Ce sera sur ce point, à chacun d'en juger, mais que l'on ait affaire à une hypocrisie d'État, ça semble peu contestable. Le problème majeur du film est son manque criant de didactisme. Tel qu'il est construit, le spectateur qui vient voir un polar avec des acteurs connus, construit autour d'une intrigue exposée clairement, risque ici de ne pas trouver son bonheur. On peut citer entre autres sources d'opacité, la succession d'acronymes, de termes jamais explicités, voire de personnages inconnus du grand public ( Eta, Gal, Igpn, office, el chapo, l'animal, j'en passe et des meilleures) pourtant nécessaires à la compréhension de l'intrigue. La cohérence du scénario peut aussi être questionnée. A aucun moment, le journaliste ( Pio Marmai ) ne s'interroge pour comprendre les motivations et la fiabilité de l'informateur qui finalement trahit son agent traitant. Pourquoi le fait il ? En quoi, selon lui s'est il fait "avoir" ? est il donc fiable ? Dans quelle mesure ? Il faut que le spectateur admette à la fois sa crédibilité et que le journaliste ne la questionne pas vraiment ( ce qui lui est d'ailleurs reproché par un de ses collègues). Le policier de haut niveau ( Lindon) de son côté, dont l'ego mais aussi le professionnalisme ne semblent pas minces , cherche sans doute à se distinguer auprès de sa hiérarchie et du pouvoir politique, qui veut de son côté, afficher des résultats significatifs auprès de l'opinion publique. A son tour, le pouvoir politique est il informé des détails de gestion de l'informateur et des détails des opérations antidrogue ? On peut tout de même s'interroger. En conclusion, pour le journaliste, le scandale et le scoop portent sur le fait que la police s'affranchirait des règles juridiques, ce qui est injustifiable dans un Etat de droit, même dans un souci d'efficacité. Cette question mérite sans doute d'être mise en lumière. Si le film est loin d'être inintéressant, il n'est sans doute pas vraiment destiné au grand public, compte tenu de sa construction. D'où, il me semble, les sentiments très mitigés éprouvés par beaucoup de spectateurs à la vision de ce faux polar et finalement vrai film politique.
    Chris58640
    Chris58640

    221 abonnés 763 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 10 février 2022
    En proposant « Enquête sur un scandale d’Etat » (je n’aime pas du tout ce titre « bateau » sans imagination !) Thierry de Peretti est animé des meilleures intentions. Et d’ailleurs dans la forme il réussi un film très rythmé, pourtant un tout petit peu trop long (c’est visiblement la mode de faire long pour faire long), dont l’habillage musical est très réussi, à base de musique électronique bien utilisée, bien calée sur les images. Il a malgré tout deux manies un peu surprenantes, la première est de faire des transitions très « old school » (fondus-enchainés, écrans noirs qui dure au-delà des premiers dialogues) et la seconde de proposer un film sur grand écran en imposant deux immenses bandes noires de chaque côté. En somme, il se prive, et il nous prive, d’au moins un tiers de l’écran pour proposer un film qui parait dimensionné pour les vieux écrans de télévision carrés. C’est probablement voulu, mais j’avoue ne pas bien comprendre pourquoi. Si on excepte ces deux choix artistiques un peu curieux, et une durée un tout petit peu trop longue (certaines scènes, comme celle de la pêche, paraissent quand même assez superflues ou en tout cas trop étirées), le film tient la route. Il faut dire qu’il s’est offert un très beau casting avec trois supers acteurs. Pio Marmaï en journaliste pugnace (et évidemment un petit peu ambitieux, c’est de bonne guerre), Vincent Lindon en patron des Stups inclassable et surtout Rosdhy Zem en infiltré parfaitement insaisissable. spoiler: Son personnage, en deux heures de film, je n’ai pas réussi à déterminer de quel bois il est fait : est-ce que ce qu’il raconte est vrai ou alors verse-t-il dans la mythomanie, enivré de l’importance que lui donne le journaliste ? Franchement, par moment on le croit et par moment on se dit qu’il mène tout le monde en bateau en inventant des révélations toujours plus grosses. Zem devait composer un type fuyant comme une anguille ? C’est indéniablement le cas. Je souligne aussi la performance de Vincent Lindon dans les scènes de tribunal à la fin du film, très convaincant, tellement qu’on lui donnerait le Bon Dieu sans confession alors que ça fait deux heures que le film raconte des horreurs sur son personnage.
    Quant on pense « film de journaliste », on pense à « Spotlight » ou aux « Homme du Président ». Dans ces deux cas-là, on comprenait bien les enjeux, le Bien et le Mal étaient faciles à appréhender. Ici, le scénario a beau faire de son mieux, tout est beaucoup plus compliqué et plus flou. C’est le principal défaut de fond au film de Thierry de Peretti, si on arrive dans la salle comme un néophyte, on va quand même un peu galérer pour tout comprendre d’une enquête protéiforme qui va bien au-delà de la drogue. En réalité, je vais l’avouer, « Enquête sur un Scandale d’Etat » est parfois tout près de nous perdre en route. Pourquoi les Stups organiserait-il le trafic eux même : spoiler: pour faire du chiffre et soigner leur statistiques ? Pour casser les filières en « aspirant » la marchandise ? Pour court-circuiter les Douanes dans une guerre entre services ?
    Ce n’est pas très clair, malgré les efforts du personnage de Jacques Billiard pour l’expliquer. En réalité, la question que le film souligne est plus simple que toutes les arcanes de la lutte contre le trafic de drogue que le scénario essaie de mettre à jour sans trop y parvenir. La question c’est : pour lutter contre ce trafic, doit-on obligatoirement se salir les mains ? Et si oui, jusqu’où peut aller un Etat de droit dans sa guerre contre la drogue ? Au final, c’est bien cela que l’article de Libération soulevait, c’est une question de morale : la morale comme ennemi de l’efficacité ou impératif sans concession. Mais pour poser cette question simple, essentielle même, le film se perd un peu dans les méandres des révélations nébuleuses d’un infiltré à qui on a du mal à faire confiance. Du coup, on perd un peu de vue la problématique et c’est dommage. J’ai bien conscience qu’être clair sur un sujet aussi complexe est difficile, et j’ai bien conscience aussi que le film ne peut apporter une réponse simple à un problème aussi compliqué. La limite entre ce qui est acceptable et inacceptable dans les méthodes des Stups est plus que floue, elle est mouvante et ce n’est pas nous, spectateur totalement extérieur à la question, qui pouvons déterminer de quel côté de la ligne rouge la Police française se situe. Que reste-il au final du film de Thierry de Peretti ? Une vraie question de fond, essentielle et morale, mais un film difficile à lire, qui est parfois à deux doigts de nous perdre en route. A vouloir traiter un sujet aussi délicat et sensible, à vouloir peut-être trop bien faire, il apparait parfois brouillon, dispersé et confus. Les très belles performances de Lindon, Marmaï et Zem ne parviennent pas à dissiper l’impression de confusion et d’inachèvement qui restent une fois la séance terminée.
    Cinememories
    Cinememories

    489 abonnés 1 468 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 15 février 2022
    Après « Les Apalaches » et « Une Vie Violente », Thierry de Peretti quitte la Corse et s'attaque à une étude de manipulation, celle du langage, celle de l'image, mais surtout celle de la vérité, car jamais elle ne nous sera donnée. Un déguisement après l’autre, c’est au cinéma d’intervenir et d’explorer cette notion ambiguë, qui semble remonté vers la plus haute sphère de l’État. Entrevoir un scoop à travers les témoignages construits et documentés d'un infiltré, lui-même dans un fossé identitaire, conduit à se rapprocher de référents variés, dont la justice et la loi dépendent. Des magistrats tombent dans l'embarras et dans une frustration inexplicable, comme en témoigne le personnage de Valeria Bruni Tedeschi, et on laisse également le spectateur dériver dans des interrogations, qui ne cessent d'en générer d'autres, plus pointues ou plus douteuses.

    C'est à cela que l'on se surprend à investir des différentes illustrations de la tension, à commencer par l'ouverture, où une transaction houleuse rompt avec la continuité et le regard attentif de Hubert Antoine (Roschdy Zem), témoin d’un balai chirurgical, que le pays tolère. Son écart de conduite interpelle par la suite, comme si la trahison avait un double visage, alors qu’il vient plaider un scandale qui frappe la passivité, l’incompétence ou la complicité de gradés dans l’ombre. Sa démarche le conduit à communiquer et à répandre son incompréhension à travers des médias, qui jouent également un rôle dans cette supercherie. Stéphane (Pio Marmaï) revêt la peau d'un journaliste à Libération, convaincu par Hubert. Et nous finissons également par observer, d'un œil sceptique, la stratégie du brainstorming, ordonné et dirigée par la talentueuse cheffe rédactrice (Julie Moulier). Il s'ensuit la construction d'un tourment général, où l'homme à la tête de la lutte anti-drogue, Jacques Billard (Vincent Lindon), devient l'objet d'une enquête redoutable et redouté pour le système qu'il défend, car qu'on le veuille ou non, la drogue finit toujours par traverser les frontières.

    Le cinéaste nous invite ainsi à partager ces moments de doutes, passés aux côtés de ceux qui finissent par se tromper et tromper leurs voisins. Il s'agit de cette chaîne paranoïaque et pourtant maîtrisée par un tiers, impossible à cerner et donc à condamner. C'est sur le fil que l'on se contente de suivre les débats sans fin d’individus, qui revendiquent une part du gâteau, jusqu’à en oublier la raison de leur lutte intérieure. S’adresse-t-on réellement à un repenti de l’infiltration, à un journaliste qui ne voit pas plus loin que la dernière ligne de son édito ou à un homme cérébral, dont on finit par accepter l’approximation comme engagement ? Personne n’est à l’abri des projecteurs et l’on continue de se demander comment les esprits se perdent, les corps fatiguent et comment l’on s’affranchit de telles accusations.

    « Enquête sur un scandale d’état » brouille constamment les pistes dans les échanges, mais également dans le format de cadre choisit, où l’on se permet de dévisager les intentions de chacun, quand bien même il serait possible de se tromper. L’intention est là, même en sachant qu’il s’agit d’une adaptation de faits, appuyés par des récits violents et crus. Ici, la fiction est un outil de plus pour propager un sentiment d’errance pur, comme si la caméra et le spectateur accompagnaient chaque étape qui construit et déconstruit une idée reçue.
    mat niro
    mat niro

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    3,0
    Publiée le 31 mars 2022
    Adoubé par la presse, ce film l'est beaucoup moins par les spectateurs. Inspiré du livre éponyme, le cinéaste Thierry de Peretti signe une enquête intéressante sur un indic un peu mégalo (Roschdy Zem) et un journaliste de Libération (Pio Marmaï) sur un scandale d'Etat. Celui-ci met en cause un haut supérieur (Vincent Lindon) sur ses techniques pour "gérer" le trafic de drogue. C'est une oeuvre riche en dialogues, retraçant bien le journalisme d'investigation. Le cinéaste peut s'appuyer sur trois grands acteurs. Malheureusement, les propos et les enjeux sont d'une complexité qui font que le film tourne un peu en rond et suscite parfois l'ennui. Le problème de celui-ci est qu'il se focalise sur l'enquête au point d'atteindre la saturation d'informations. Un ensemble tortueux.
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