Film dramatique, écrit et réalisé par Carlo Mirabella-Davis, dont c'est le premier long-métrage, Swallow est aussi énigmatique que perturbant, pour un résultat à la hauteur de ces sentiments. L'histoire nous fait suivre Hunter, une femme semblant mener une vie parfaite aux côtés de Richie, son mari, et entourée de ses riches beaux-parents. Pourtant, elle se sent cantonnée au rôle de femme-objet. Mais son attitude va brutalement changer lorsqu'elle va tomber enceinte. En effet, la future mère de famille développe alors un trouble du comportement alimentaire rare, le pica, caractérisé par l'ingestion d'objets non comestibles. Ce scénario s'avère prenant à suivre tout du long de sa durée d'environ une heure et demie. On assiste pendant tout ce temps à une intrigue montant crescendo en tension et s'aggravant au fil des minutes, même si sa dernière partie dévie un peu de son sujet et est peu moins réussie. Le récit traite d'une pathologie intéressante car aussi incompréhensible qu'intrigante. Un sujet très bien abordé à travers des scènes aussi écœurantes que douloureuses, faisant ressentir de façon palpable la sensation parcourant le corps ingérant ces objets immangeables. L'ambiance inquiétante et dramatique est très bien retranscrite. L'ensemble est parfaitement porté par Haley Bennett dont le visage illumine l'écran. Le reste de la distribution est tout aussi convaincante entre les rôles joués par Austin Stowell, Denis O'Hare, Elizabeth Marvel ou encore David Rasche. Mais c'est vraiment l'actrice principale qui est au centre des débats et au cœur du propos. Toute cette cellule familiale entretient des rapports tourmentés par le trouble d'Hunter, provocant de nombreuses émotions. Des échanges soutenus par des dialogues de bonne facture. Sur la forme, la réalisation du cinéaste américain se veut sobre mais efficace. Surtout, sa mise en scène est magnifiée par une photographie naturellement lumineuse particulièrement soignée. Une esthétique franchement ravissante accompagnée par une b.o. aux compositions dans le ton, renforçant l'atmosphère lorsqu'il le faut. Ce désordre alimentaire s'achève sur une fin impactante, venant mettre un terme à Swallow, qui, en conclusion, est un film marquant méritant d'être découvert.