De son vrai nom Jason Beck, Chilly Gonzales est un pianiste canadien, producteur et showman qui vit à Cologne en Allemagne. Connu pour sa musique intimiste au piano, il a également collaboré avec des artistes renommés tels que Jarvis Cocker, Feist et Drake. Il détient le record du monde du concert solo le plus long avec plus de 27 heures de show. En 2014, il reçoit un Grammy pour sa collaboration avec les Daft Punk sur l’album Random Access Memories. Il réalise son rêve de créer sa propre école de musique : Le Gonzervatoire.
Le réalisateur Philipp Jedicke a découvert le musicien par le biais d'un ami installé à Berlin : "Le clip de Take me to Broadway a été mon premier contact visuel avec lui. J’ai trouvé cette vidéo très chouette, avec son côté « fait maison », et j’ai été séduit par le personnage de Gonzo, mais pas plus. Ce n’est qu’en 2004 que j’ai vraiment commencé à explorer sa musique, lorsqu’il a sorti l’album Solo Piano et débuté, seul, une tournée. Je suis allé le voir en concert à Cologne, j’ai beaucoup apprécié le show. Mais pour être honnête, je ne suis vraiment devenu fan de sa musique qu’en faisant le film".
Le réalisateur et le musicien se sont rencontrés dans le cadre d’une interview pour la radio Deutsche Welle. Alors qu'ils avaient un créneau de vingt minutes, les deux hommes ont finalement discuté plus d'une heure. Philipp Jedicke se souvient : "Il était si critique envers lui-même, si attentif, si réfléchi quant à ses projets d’avenir... J’ai été fasciné de découvrir à quel point il ressemblait peu à son personnage sur scène, même si tous deux ont bien sûr de nombreux points communs et j’ai eu envie d’en savoir plus sur les différentes facettes de Chilly Gonzales. A la fin de notre entretien je lui ai demandé s’il accepterait que je fasse un film sur lui. Il a dit oui sur le champ".
L'une des conditions posées par Chilly Gonzalez avant le début du tournage était qu'il refusait que sa vie privée soit filmée. Un véritable casse-tête pour le réalisateur : "Comment faire un documentaire sur une personne qui refuse qu’on la filme dans sa vie privée ? [...] Car c’est aussi en montrant un artiste dans sa vie quotidienne qu’on le découvre sous un autre jour. J’ai beaucoup discuté de tout cela avec lui et finalement je lui ai proposé qu’on apprenne à découvrir Jason Beck uniquement à travers Chilly Gonzales. De partir du résultat pour comprendre l’équation de départ. L’idée lui a plu et il m’a dit qu’il y avait tant de choses personnelles dans ses chansons que j’y trouverais forcément du matériel".