Le réalisateur Hans Weingartner naît en Autriche en 1977. Son film de fin d’étude à l’Académie des Arts de Cologne, White noise, remporte de nombreux prix et lance la carrière de l’acteur Daniel Brühl. Son deuxième film The Edukators est projeté au Festival de Cannes en 2004 et reçoit un accueil critique très positif. Après avoir été distribué dans le monde entier, il est devenu le film culte d’une génération et un des plus grands succès allemands de la décennie. Il réalise ensuite Reclaim your brain en 2007, puis Hut in the Woods en 2012. En 2018, il écrit et réalise 303.
Selon Hans Weingartner, il a a été très compliqué de trouver les acteurs pour ce film. Presque impossible. Au final, ça lui a pris presque quatre ans pour les trouver. "J’ai essayé de travailler dans un premier temps avec des acteurs amateurs, mais ça n’a pas fonctionné. J’ai essayé avec des acteurs européens mais je n’étais pas l’aise à l’idée de travailler dans une langue autre que la mienne. Le problème est que les acteurs ne sont pas habitués à parler dans un langage complexe. Les personnages disent des choses simples dans la plupart des films. Il a été extrêmement difficile de faire en sorte que des phrases théoriques et scientifiques sonnent justes. Je devais trouver des acteurs qui comprenaient de quoi Jan et Jules discutaient et qui aimaient en débattre."
Hans Weingartner et ses comédiens ont fait beaucoup de répétitions pendant des semaines. Sur les 200 acteurs invités au casting, environ 6 étaient capables de dire les dialogues naturellement. "Nous avons peaufiné certains dialogues pendant les répétitions, changé des mots, raccourci certaines choses. Dans l’ensemble, ce qu’on entend dans le film est quasiment les dialogues écrits dans le scénario", révèle le cinéaste.
Hans Weingartner a choisi le genre romantique car il voulait découvrir quelque chose sur l’amour. Selon le réalisateur, les théories des deux personnages sont au coeur du film et sont les raisons pour lesquelles il a ce film. "D’habitude, un homme rencontre une femme, c’est le coup de foudre, puis ils se séparent, puis ils se battent pour retourner ensemble (dans la plupart des cas c’est l’homme qui se bat), puis ils surmontent toutes les épreuves et finissent ensemble pour toujours. Ces films ne parlent pas d’amour. Ils parlent du fait « d’obtenir quelque chose », d’un homme ou d’une femme qui se possèdent l’un et l’autre, comme des trophées. Dans les films mainstream, l’objectif est d’atteindre son but. Dans les films plutôt « d’auteurs », l’important est davantage de savoir pourquoi les deux personnes ne sont pas faites l’une pour l’autre, pourquoi cet amour là est vain et la raison pour laquelle ils se disputent tout le temps. Amour, haine, amour, drame. À la fin, un des deux meurt ou réalise que c’est mieux de se séparer après s’être pardonné. Aucune de ces règles ne s’applique à 303."
Un ami de Hans Weingartner lui a dit, après avoir vu 303, que c’était un film anti-Tinder. "Dans Tinder, une décision prend une seconde. Dans 303, cela prend des jours avant qu’ils s’embrassent pour la première fois. Mais n’est-ce pas la le meilleur moment dans une relation ? Le moment avant la première fois, le flirt, le fait de ne pas être sûr de lui ou d’elle, les montagnes russes, la joie de le ou la voir, la déception de ne pas recevoir de réponse, le moment où l’on imagine un futur ensemble, le moment où l’on aime tout d’elle ou de lui quelque chose sur l’amour. Selon moi, les théories des deux personnages sont au coeur du film et sont les raisons pour lesquelles j’ai fait ce film", explique le metteur en scène.