Le réalisateur s'est inspiré d'un appel au 112 d’une femme kidnappée dont il a été témoin. Assise dans une voiture à côté de son ravisseur, elle devait parler en langage codé. Rien qu'en entendant la voix de cette femme, le réalisateur pouvait imaginer la situation : "J’ai compris que chaque personne écoutant cet enregistrement verrait des images différentes : une femme différente, un kidnappeur différent, etc… C’est là que je me suis dit : et si on utilisait cette idée d’images mentales dans un film ? Au cinéma, on peut créer tout un univers à l’intérieur d’une seule pièce. Avec The Guilty, j’espère avoir réalisé un thriller haletant, qui offre à chaque spectateur une expérience qui lui est propre".
Pour The Guilty, le réalisateur s'est inspiré d'un podcast de journalisme d'investigation, Serial, diffusé en épisodes hebdomadaires, à la manière d'un feuilleton radiophonique. Lors de sa première saison, Serial revenait sur l'assassinat d'une jeune fille, Hae Min Lee, dont le petit ami était accusé : "À chaque épisode, on recevait de nouvelles informations sur l’affaire et le suspect et ce qui est intéressant, c’est que ces informations changeaient à chaque fois, modifiant ainsi les images qu’on se faisait de l’environnement enregistré. Je m’en suis inspiré pour The Guilty : le film commence d’une certaine façon, afin que les spectateurs se créent une image et ensuite, au fur et à mesure que l’on expose plus d’informations sur l’affaire… [...] Au cinéma, on est assis dans une pièce avec d’autres personnes et ça devient l’extension de cette pièce sur l’écran. J’aimerais qu’en regardant le film, on se sente dans la même pièce que les personnages".
Pour préparer The Guilty, Gustav Möller a visionné des films dont les héros sont constamment au téléphone, tels que Locke, Buried et Phone Game. Il a également revu des huis clos, dont Un après-midi de chien et 12 Hommes en colère : "j’ai été impressionné par la façon dont Sidney Lumet utilise la météo. On a chaud pendant tout le film. Nous, nous avons choisi la pluie. Le bruit de la pluie est l’un des meilleurs sons qui soient pour créer une sensation. Il suffit de l’entendre pour avoir l’impression d’y être. Nous avons différents types de pluie dans le film. Au début elle est agressive, avec une pluie qui frappe fort et des essuie-glaces".
Le son est primordial dans The Guilty. Plusieurs sons ont été enregistrés sur les lieux de l’action, par exemple, à l’intérieur d’une voiture de police ou dehors, sur une autoroute, ou sur un pont. "[...] c’est comme si on avait fait la moitié du travail sur les décors et l’image dans la salle du montage son" témoigne le réalisateur. Le son a également eu une incidence sur le casting : "Pour choisir la femme kidnappée, qui n’existe qu’au téléphone, j’ai fait un casting de voix. J’ai choisi Jessica Dinnage parce qu’elle avait de la souffrance dans la voix, un timbre rauque, un peu brisé, très spécifique".
L'acteur Jakob Cedergren a été choisi pour ses yeux, comme le révèle le réalisateur : "C’est comme s’il vous cachait un secret, mais en même temps on peut lire tellement de choses à travers son regard ! Jakob intensifie cette idée que chaque spectateur est libre d’apporter ses propres images à l’histoire, il représente une sorte de portail pour ça. Nous l’avons choisi très tôt dans le développement du film, il a pu contribuer à l’écriture du scénario en apportant ses propres idées."
The Guilty a été tourné de façon chronologique, sur treize jours, avec trois caméras. Le centre d’appels est une reconsitution quasi identique d'un vrai centre et a été construit dans un immeuble de bureaux abandonnés.
Certains appels que l'on entend dans le film sont des retranscriptions quasiment mot pour mot de vrais appels que l'équipe a écoutés dans un centre.