« The Guilty », un véritable coup de maître avec un simple coup de fil !
Mais attention ce(s) coup(s) de fil à rebondissement dont on ne verra d’ailleurs qu’un seul interlocuteur, devient suffocant, oppressant et infernal, sous la forme d’un véritable huis-clos digne de ce nom !
Et si dans ce film de Gustav Möller, quasiment un seul personnage est visible à l’écran, avec une présence d’ailleurs presque monstrueuse jusqu’à pouvoir scruter les pores de sa peau et la sueur qui s’en écoule, les autres et en particulier la désespérée Iben, celle qu’il écoute d’arrache-pied, sont tout autant importants et plus que palpables par la voix impressionnante qui révèlera à travers la moindre intonation, tout un lot de malaise et de failles évidentes...
Et ce qui surprend le plus, c’est l’aspect réversible de ce mal être que ce policier Asger confiné et apparemment en pénitence dans ce centre d’appels de la police danoise, trimbale aussi au plus profond de lui à travers son comportement très discutable !
La relation qui s’en suivra, sera incroyablement passionnante, tendue de plus en plus, tel un arc qui s’apprête à lancer sa flèche à tout moment...
Et c’est bien le cheminement de cette relation, aussi entrecoupée soit-elle, qui nous dévoilera les personnalités complexes voire dérangées, où chaque mot, chaque phrase aura un impact décisif, et des conséquences insoupçonnées quant au déroulement de cette terrible affaire de kidnapping !
L’univers sonore rythmé par le bruit de la pluie, et plus encore par celui du battement incessant des essuie-glaces, tel un compte à rebours, atteint une force et provoque des sensations uniques au fur et à mesure que cette histoire progresse.
Notre héros qui agit en cavalier seul est à lui seul un sujet d’intérêt comme jamais on ne pourrait l’imaginer, tous ses sentiments affleurent dans son regard, et tout contribue à le rendre ainsi phénoménal...
Aveugle jusqu’à la fin, il sera amené à se dépasser, à aller jusqu’à l’impensable presque à son insu et sans crier gare !
Jakob Cedergren et Jessica Dinnage (pourtant invisible à l’écran !) sont tout deux épatants en irradiant littéralement.
Fascinant par tous les bouts, cet appel au secours dans la nuit n’aura pas fini de nous hanter quelque part !
Bravo !