Premier film de Gustav Möller et coup de maître ! Alfred Hitchcock prétendait qu'il rêvait de faire un film se déroulant dans une cabine téléphonique. Möller réussit ce pari fou en nous passionnant pour un scénario se déroulant durant 1h30 dans les 20m2 d'une salle d'appel du 112. Il faut dire que son scénario est retors, malin, tendu ; sa mise en scène brillante, son travail sur le son (et, en particulier, sur le son hors champ) admirable et terriblement anxiogène car faisant plus appel à l'imagination du spectateur et son interpréte, Jakob Cedergren, magnétique. Une absolue réussite qui mériterait le rang de film culte au même titre que "Usual suspects". A voir absolument.
Un premier film plein de maîtrise de la part de Gustav Möller, mais qui ne m'a pas captivé plus que ça malgré tout. Asger qui travaille au 112, qui est le numéro d'appel d'urgence européen, reçoit un appel d'une femme qui déclare avoir été enlevée. Fragilisé par une affaire dont on ignore l'existence en début de film, mais dont on comprend l'importance, Asger va s'impliquer totalement pour aider cette femme. L'histoire est forte sur le papier, mais je ne me suis jamais senti impliqué par tout ce qu'il se passe. J'ai trouvé cette intrigue, qui est articulée autour de cet homme en quête de rachat, totalement artificielle et superficielle. Tout ce qui se passe dans le film m'a semblé faux, comme si tout était fait pour arriver à cette conclusion. Je ne dis pas qu'Asger fait tout ceci pour se racheter, mais en lui créant un passé comme ça, on ne peut que penser à cela. L'histoire autour de l'enlèvement d'Iben comprend quelques rebondissements seulement, elle reste tout de même très prévisible. C'est peut-être l'habitude, mais j'ai très vite deviné que tout n'était pas aussi simple qu'on nous le montre au début. Ça se veut sordide et humain à la fois, mais encore une fois, je trouve que tout ceci sonne faux. Le film m'a tenu en haleine jusqu'au bout si on peut dire, mais il ne m'a pas plu plus que ça. Je ne suis jamais rentré dans l'histoire notamment à cause du personnage principal qui malgré tous ses efforts est vraiment antipathique... Dans le même genre, on a vu beaucoup mieux. Bref, un film moyen.
J'ai la très nette impression que vous n'allez pas me croire ! Quoi, un film dans lequel on reste pendant 1 h 25 aux côtés d'un flic presque toujours seul et qui passe son temps au téléphone, à recevoir et à donner des appels, un tel film serait absolument passionnant, du début à la fin ? Eh bien oui. Si vous ne me croyez pas, allez le voir ! De toute façon, je ne vous en dirai pas beaucoup plus. Tout juste que le film est danois, que ce flic travaille au 112, au centre des appels de secours de Copenhague, qu'il reçoit au début du film l'appel d'une femme en détresse et qu'on ne voit jamais la grande majorité des comédiens dont le nom défile au générique de fin. On ne fait que les entendre ! A noter que Jakob Cedergren, remarquable dans le rôle du flic, interprétait le rôle principal de "Dark horse", un film danois sorti en 2007, malheureusement loin d'avoir rencontré le succès qu'il méritait.
On est ici face à un film purement conceptuel, c’est-à-dire où tout repose sur le traitement du postulat de base. A titre d’exemple, « Buried » se focalisait sur le pari de faire tenir un film avec une personne enfermée dans un cercueil durant quatre-vingts minutes. Ici on assiste à un mélange de deux films du même acabit basés sur un appel téléphonique : « Phone Game » où Colin Farrel se trouvait coincé dans une cabine durant tout le long-métrage et « The Call » où Halle Berry devait sauver une adolescente kidnappée, le film alternant prises de vues au centre d’appel d’urgences et séquences avec le ravisseur et la victime. Dans « The Guilty », c’est un policier danois muté dans le même type de structure qui doit essayer d’aider une victime d’enlèvement mais on ne quittera jamais de vue le visage dudit flic, ni l’enceinte de la centrale d’appels.
Pour que ce type de films fonctionne à plein régime, il faut maîtriser le postulat initial et surtout veiller dans ce cas particulier à ne jamais ennuyer le spectateur, de parvenir à le tenir en haleine tout du long. Le metteur en scène Gustav Möller réussit ce pari la plupart du temps même s’il menace à deux ou trois reprises de devenir répétitif ou de nous faire décrocher. Heureusement, le scénario est assez malin pour faire en sorte que, lorsque cela arrive, un rebondissement du script ou un élément nouveau vienne stimuler notre curiosité et nous faire rentrer à nouveau dedans. On apprécie également que le concept soit entièrement assumé de la première à la dernière minute. En effet, on ne quittera jamais l’enceinte de la salle d’appels du numéro d’urgence danois ni le visage de l’acteur Jakob Cedergren qui compose une partition irréprochable pour un rôle pas forcément difficile mais contraignant.
« The Guilty » manque tout de même parfois d’un chouïa de tension et de rebondissements ou d’événements pouvant rendre sa vision encore plus stimulante. On aurait même pu lui retirer une dizaine de minutes pour le rendre plus rythmé et efficace et gommer quelques invraisemblances. De plus, le fait que les films cités plus haut soient passés avant lui enlèvent la primeur du concept et donc le côté complètement novateur. Quant au fin mot de l’histoire, assez surprenant, il nous plonge dans les méandres des faits divers glauques dont nous abreuve régulièrement les médias. Quant au personnage principal, il souffre bien sûr d’un trauma que cette affaire va permettre de laver sous forme d’exutoire. On apprend également quelques informations intéressantes sur le fonctionnement de ces numéros d’urgence. Donc si on passe un moment agréable et que le tout est maîtrisé, « The Guily » n’est pas non plus aussi magistral et aussi excitant que prévu au point d’en devenir un incontournable pour cet été.
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"The Guilty", premier film du danois Gustav Möller, est étonnant de finesse et d'originalité : en effet, par le biais d'un interlocuteur téléphonique sensé alerter les forces de police pour agir sur le terrain, chaque spectateur décuple ses sens et son imaginaire pour suivre le thriller qui se passe au bout du fil. La tension est haletante, le scénario est surprenant et on vit le tout par le filtre d'un très bon acteur, Jakob Cedergren, qui, comme nous, subit l'action par le biais de son ouïe. On pense alors à d'autres huis clos téléphonique étouffant comme "Burried" et "Phone Call" et bien que "The Guilty" n'invente rien, il n'en est pas moins très efficace et prenant. Le travail autour du son est peaufiné au détail près : que ce soit les voix des acteurs qu'on ne voit jamais et qu'on s'imagine ou encore les ambiances et les actions qui dessinent un mystère et un suspense sans pareil. Sans jamais quitter une seule fois le centre d'appel de la police, on est rivé sur l'avancée de la situation mais aussi sur la (dé)construction du personnage principal qui a lui sa dose de secrets. Bien que certains rebondissements m'ont paru évident, ça ne m'a pas empêché d'être harponné par cette action minimaliste et totalement mentale, à la fois percutante et originale. C'est une expérience sensorielle qui pourra plaire à bon nombre de curieux, amateurs de nouvelles sensations. Une chose est sur, il y a pas de quoi s'ennuyer !
Ce film se regarde avec plaisir sauf.... quand on a compris dès le début de quoi il retournait.... Dommage mais en ce qui me concerne, il n'y a pas eu de suspens. Reste l'interprétation toujours très juste de ce comédien emblématique de la télé danoise.
L'histoire ne tient pas debout : comme si l'on pouvait donner la garde d'un bébé à une dangeureuse psychotique internée dans un asile... Et le mari qui attend les 5 dernières minutes pour expliquer la situation... De plus il n'y a rien à voir mis à part des gros plans sur la tete du policier, le seul acteur du film, si l'on peut appeler cela un film. Car des films comme ca, on peut en faire 10 par jour, c 'est pas bien complique: il suffit de trouver un acteur, de le filmer pendant 1h25 au telephone et d'inventer une histoire soit disant interessante. On aura tout vu
Véritable huit-clos, « The Guilty » ne m'a séduite qu'à moitié. Le policier réceptionne un appel d'une femme, il comprend qu'elle s'est faite kidnappé. Il va donc de son poste, tout faire pour obtenir plus d'informations afin de la sauver. Il y a plusieurs rebondissements même si certains sont prévisibles, et l'acteur principal est à fond dans son rôle. Mais je n'ai pas forcément trouvé le film haletant. Malgré la courte durée de l'histoire, il y a trop de longueurs et donc facilement la possibilité de décrocher. C'est dommage car le scénario reste tout de même intéressant.
Beaucoup de critiques positives pour ce film. C'est vrai que c'est bien écrit, bien trouvé, quelques dialogues qui font froid dans le dos, et un retournement de situation assez inattendu. Mais l'atmosphère générale est toujours la même, pire au bout d'une heure elle devient étouffante, voire lassante. Je ne suis pas certain que ce "guilty" survive à un second visionnage. N'en déplaise à certains journalistes, n'est pas Hitchcock qui veut.
Ce film est très maîtrisé et l'exercice était difficile. Mais j'ai regretté d'avoir été le voir sur Grand écran. Je vais peu au cinéma et souvent c'est pour voir des films à grand spectacle. Ce polar très sobre et assez noir me semble plutôt à voir sur le petit écran.
Huis clos angoissant très réussi d inspiration hitchkockienne. L'acteur principal - remarquable par l' authenticité de son jeu - porte le film de manière magistrale. Une révélation.
Un script d une grande intelligence comme la performance de l acteur principal et la mise en scene. Pour un premier film , c est presque un chef d’œuvre d’autant que ce genre d’histoire a ete faite de nombreuses fois - au point d en etre un genre - mais il est largement au dessus des autres, de tous les autres - a ma connaissance.
Le thriller téléphonique est devenu un genre en soi, avec en point d'orgue des réussites telles que Phone Game ou Buried. The Guilty s'inscrit dans une démarche similaire : un huis-clos, un téléphone, une situation d'urgence. Respectant trois unités (temps, lieu, action), le film narre le service d'un agent au standard de police. Et cette nuit va être longue pour lui...et haletante pour nous. Le réalisateur Gustav Möller et donne le tempo sans attendre. Les plans sont souvent fixes, le montage serré et l'oppression grimpe à mesure que les évènements poussent Asger à l'isolement. C'est l'une des brillantes idées de The Guilty, se servir de l'espace pour traduire l'état émotionnel de son héros. Minimaliste et asphyxiante, la mise en scène utilise les outils les plus rudimentaires pour créer le suspense : les sons, les voix et le hors-champ. C'est déjà bien suffisant pour prendre Asger (et le spectateur) au piège. Cela fonctionne également grâce au talent impressionnant de Jakob Cedergren, qui fait passer une foule de sentiments sans jamais tomber dans le surjeu. Petit à petit, le film retire les oripeaux recouvrant son héros pour le mettre face à sa ligne de conduite. Tout en interrogeant le public sur sa capacité de discernement face aux informations dont il dispose. Ce qui déjà plus que bien pour un thriller, et suffit à faire de The Guilty un nouveau modèle dans son genre.