« Quand tu tournes en vidéo, tu peux filmer autant que tu veux mais quand tu fais un film pour le cinéma, tu sais que ta quantité de pellicule est comptée. Pourtant tu dois raconter six à huit semaines de voyages sans savoir chaque jour ce qui va se passer le lendemain. Je n'ai pas l'impression de faire de la mise en scène mais plutôt de la mise en situation : placer des jalons, des repères, savoir en gros où l'histoire va aller (jusqu'aux singer que j'avais repérés l'année précédente), savoir où elle va se poser (autour des spectacles sur le singe tambourinaire), imaginer en cours de route à quel endroit il risque de se passer quelque chose. »
« L'idée de départ était de vivre un grand voyage à travers l'Afrique. Un voyage avec une caravane de cirque. Ce cirque, au début, je ne l'imaginais pas comme ça, mais plus petit, à l'échelle familiale et allait de village en village montrer des numéros. Dans ma tête, cela allait réveiller chez les villageois l'idée que le cirque existait déjà depuis la nuit des temps chez eux. Musiciens, acrobates, mangeurs de couteaux et de feu, danseurs sur échasses… J'en ai toujours vus en Guinée. Tous les ingrédients pour faire du cirque étaient là. Même la notion de cercle, qu'ils ont traditionnellement dans leurs cases, dans leur manière de se mettre en cercle pour manger, pour discuter, pour les fêtes de village. »
Baobab est le nom de la première compagnie de cirque acrobatique créée en Guinée. De ce projet est né le Centre d'art acrobatique d'Afrique de l'Ouest, une école qui prépare aux métiers du cirque, aussi bien les métiers artistiques et ceux qui se rattachent au monde du spectacle (décorateur, costumier, mécanicien, etc.). En offrant une perspective d'insertion professionnelle, l'école répond ainsi, dans la mesure de ses possibilités, au problème de l'insertion des enfants des rues de Guinée, et de sa capitale, Conakry.