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franc Atha
8 critiques
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0,5
Publiée le 3 novembre 2024
J'ai trouvé le film très en dehors de toutes réalités de l'époque. Évidemment que sorti de son contexte, on peut faire dire n'importe quoi à l'histoire.
Le sujet, la réalisation, les actrices et acteurs sont parfaits. Un film vraiment magnifique tant esthétiquement (décor, costumes, paysages, image superbe) que dans son message et qui laisse hagard. Le sujet de l'inquisition prend une résonance actuelle particulière : la crédulité face aux fake-news, l'hystérisation des opinions, la montée de la violence et de l'intolérance.. Le combat des jeunes filles prises pour cibles par une inquisition aveugle, stupide et absurde ressemble à celui de notre propre sentiment d'humanité confronté à une société malade; à une lutte à mort face à l'obscurantisme; au combat entre la vie et un rigorisme criminel (...), une jeunesse espérant, libre, contre un système de pensée sclérosé et violent qui dans sa démence les stigmatise, les martyrise. Les contradictions et la stupidité des bourreaux s'égrainent subtilement et deviennent toujours plus manifestes, criants. On reste captivé par l'évolution du récit, la manière dont les choses s'enchainent pour nous mener dans les turpitudes de la folie humaine et aboutir en une apothéose tellement bien vue qu'on en reste abasourdi. J'espère seulement par ce commentaire rendre un peu justice à cette réelle pépite incandescente. Un film de Résistance face à l'oppression (quelle soit religieuse ou autre) et la bêtise; libérateur et magnifique dans son ensemble. À voir absolument !
Les sorcière d’Akelare est un film relatant de la chasse aux jeunes femmes soi-disant sorcière dans les années 1600. Le film est bien fini, les rôles principaux sont très bien joués et les quelques scène humoriste rajoute un dimension comique bienvenu. Il ne m’a pas pour autant transporté dans son univers, sûrement la conséquence d’un rythme assez lent. Cela reste cependant un très bon film. A voir!
Un drame historique qui dresse une peinture de l'Espagne du début du XVIIème siècle sur fond d'Inquisition et de chasse aux sorcières. Un ensemble qui m'a fait penser au film de Ken Russell "Les diables" pour sa thématique centrale mais qui adopte ici le point de vue des jeunes filles accusées de sorcellerie. Un long-métrage dénué d'éléments fantastiques, contrairement à ce qu'on pourrait attendre mais qui entretient le doute dans une habile mise en scène sur la véritable nature des protagonistes. Toutefois, une réalisation assez terne, peu accrocheuse et captivante, truffée de longueurs, des personnages parfois un peu trop schématiques. Un intéressant discours féministe mais un film qui ne marque pas suffisamment les esprits. Une semi-déception.
Longtemps coincé dans le purgatoire des genres tombés en désuétude, le film de sorcières est revenu en vogue à la faveur du néo-féminisme des années 2010, son paradigme intégralement renversé puisqu’aujourd’hui moins que jamais, l’inquisiteur ne peut plus avoir le beau rôle ni la sorcière en être réellement une ! Tirant son nom du mot basque désignant le lieu où se tenaient les réunions et les rituels sataniques, ‘Les sorcières d’Akelarre’ cherche, comme tous ses semblables contemporains, à lever le voile sur les motifs inavouables qui conduisaient à l’érection des bûchers. Si on a déjà eu l’occasion de regarder un film similaire on ne risque pas d’être surpris par le déroulement des opérations mais quand même un peu déstabilisé par la manière de s’exprimer et d’agir des jeunes accusées, qui semble parfois étrangement “moderne” pour un événement qui s’est produit au début des années 1600 dans un lieu reculé et au sein d’une population très modeste. Ce choix, qui peut déplaire, permet néanmoins de se rendre davantage compte, en évitant la langue ampoulée et les préciosités de l’époque, de la manière proprement vicieuse dont se déroulait la procédure. Soupçonnées pour leurs actes connus et inconnus, accusées pour des faits avérés et d’autres imaginaires, et condamnées à la fois pour leurs réponses et leurs silences, les prévenues n’avaient aucune chance ! Le scénario explore aussi la dimension fantasmatique de la sorcière dans un imaginaire masculin éternellement angoissé par la féminité, une arme que ces sorcières d’Akelarre tenteront de retourner contre leur accusateur. Loin de verser dans un fantastique autre que celui que l’ignorance et la crédulité humaine créait de toutes pièces, le film dévoile des jeunes femmes qui relèvent la tête face à l’oppression, combattent avec toutes les armes à leur disposition et n’en oublient jamais de vivre et de rêver : de quoi rendre plus aérien et combatif un drame historico-juridique qui se déroule intégralement en prison. Quant à la démarche féministe assumée du projet, elle est peut-être anachronique mais, à l’instar de la modernité du ton, permet aux Sorcières d’Akelarre de ne pas être un simple film de procès en sorcellerie de plus.
Le destin tragique de jeunes filles victimes d'une chasse aux sorcières durant l’Inquisition. Un drame historique ensorcelant aux images soignées, qui nous plonge dans la folie d’une époque (hélas toujours d’actualité), mais qui manque de crédibilité.
Au 17ème siècle six femmes d’un village de pêcheurs sont arrêtées et accusées par un inquisiteur d’avoir célébré une messe noire . « Les hommes ont peur des femmes qui n’ont pas peur » cette phrase du film illustre parfaitement ce qu’il veut montrer et l’évident parallèle qu’il veut faire avec la situation des femmes dans notre société « moderne ». D’une grande beauté graphique, le film se fige par moment pour laisser place à des tableaux remarquables. Le propos est édifiant tout du long sauf peut être dans son final qui m’a un peu déçu.
Une forme déstabilisante pour un sujet de fond qui résonne toujours aujourd'hui. Ce parti pris scénarisrique est un mélange sublimation, de craintes refoulées, sur les pouvoirs de l'ignorance. Troublant.
Les Sorcières d’Akellare raconte l'horreur que des femmes jugées trop indépendantes, ou épanouies, ou les deux, ont vécu lors des fameuses chasses aux sorcières. Un film féministe brillamment orchestré (pourtant réalisé par un homme) : sans effets spéciaux, sans images vertigineuses, sans chichis ; seulement l’autopsie profonde d’un sujet pourtant immortel, mais toujours aussi contemporain. De 1609. Et de 2022.
Dans cette œuvre étonnante, on rencontre cinq jeunes filles accusées (sans preuve bien entendu) de pratiquer la sorcellerie et le sabbat, d'invoquer Lucifer. Capturées par les autorités religieuses, elles sont torturées dans le but d'obtenir des aveux à tout prix….
Pablo Agüero dénonce avec acidité les dérives meurtrières d’une société patriarcale prête à tout pour régner : effrayer, saccager, manipuler, mentir, blesser et continuer d’accuser les femmes de tous les maux de la Terre. Une vieille histoire, résonnante et à la fois tue, dont la mesure et les messages restent ignorés.
superbe film, le sujet abordé bien que tabou est mis en valeur magnifiquement, aussi bien par le jeux des actrices que par la caméra et Pablo Agüero. Ce film est une petite petite, intensité maximale !
Akelarre, le pré aux boucs, haut lieu des danses du sabbat dans les comtes basques... Comment ne pas s'étonner que ce film qui a reçu de nombreuses récompenses en Espagne soit resté confidentiel en France. L'histoire originelle se passe au Pays Basque, entre Saint Pée sur Nivelle où ce tribunal infâme a réellement siégé en 1608 et Saint Jean de Luz. L'objet du délit ? Les femmes, qui en l'absence de leurs hommes partis pêcher la morue, s'organisent et vivent librement, ce qui insupporte quelques bourgeois qui font appel à Henri IV pour ramener l'ordre. S'en suivra une répression féroce faisant de nombreuses victimes jusqu'au retour des marins qui s'opposèrent violemment à cette ignominie. 400 ans plus tard, cette histoire fait encore écho, tant le regard sur les femmes change lentement. Bravo à Pablo Aguero d'avoir mis en images cette histoire et d'avoir donné parole aux actrices dans leur langue originelle, le basque. A voir, absolument, et en VO, bien entendu !
Film assez prenant et très bien construit, avec . C'est documenté, mais aussi mystique et sensuel. Dommage que le personnage du juge soit un poil en-dessous, quoique très bien interprété par Alex Brandenmuhl (dans un registre différent de "La Prière"). Les jeunes femmes sont tout aussi convaincantes, et quel plaisir d'entendre la langue basque !