L'Aviron Bayonnais est créé en 1904 par des rameurs qui se passionnent pour le rugby et qui l’intègrent à leur club dès 1906. C’est la naissance du jeu "à la bayonnaise" fait de contournements et d’évitements inspiré par un jeune gallois de l’équipe. Le club gagne son premier championnat de France en 1913 et se professionnalise en 1999.
La réalisatrice Delphine Gleize a grandi avec un père qui pratiquait le rugby en amateur tous les week-ends et un grand-père vice président du Stade Montois jusqu’en 1960. Elle se souvient : "Des grandes promesses, des fourchettes camouflées, de la mauvaise foi, de la délicatesse, les stigmates de la vengeance, des dents parsemées, les caprices du vent. C’était l’opéra, le cinéma, des contes à vivre…"
Malgré son sujet, la réalisatrice affirme que Beau Joueur n'est pas un film sur le rugby : "c’est pour moi un film sur le groupe qui doit se maintenir en tant que groupe quel qu’il soit. Et c’est un film sur l’utopie. Ces hommes sont mus par le désir de revivre une joie intense qu’ils ont éprouvée à un moment de leur vie, un eldorado qu’ils ont caressé… Ils luttent, en groupe, pour goûter à nouveau à ce plaisir".
Si elle connaissait l'Aviron Bayonnais de réputation, c'est en 2010 lors du tournage d'une scène de La Permission de minuit dans les tribunes du stade que Delphine Gleize prend vraiment connaissance du club : "Le public me chavire, mais pas seulement. Les cèdres centenaires, la bâtisse Art Déco, l’équidistance entre l’Hôpital et la Cathédrale. Il y a comme l’évidence d’un décor de cinéma. Une drôle d’arène".
Six ans plus tard, alors qu'elle travaillait sur le scénario d'une histoire d’amour entre une athlète et son coach, elle décide d'assister à des entraînements et prend contact avec Vincent Etcheto après l'avoir vu à la télévision. Lui et ses hommes viennent de vivre sept défaites : "Je viens donc observer un groupe dans la tourmente. Je ne sais pas encore quel est le déclic exact, c’est difficilement analysable, un peu comme un coup de foudre, mais je me dis en quittant ce groupe, le soir-même, « je sens qu’ils ne sont pas foutus »."
Certaines séquences du film sont sous-titrées car la réalisatrice était la plupart du temps seule pour la prise d'image et de son et a été prise de court lors de certaines scènes très significatives.
La réalisatrice a tourné 188 heures de rushes. Le premier montage du film durait... 9h04 !