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5,0
Publiée le 30 septembre 2012
Ce film reste un incontournable du cinéma fantastique américain des années 30, signé par le Maître de l'époque en la matière, James Whale. Comme dans son "Frankenstein" réalisé deux ans plus tôt, le cinéaste s'inspire d'un best-seller de la littérature d'épouvante (ici un roman de H.G. Wells), pour dépeindre les terrifiantes frasques d'un démiurge totalement obsédé par une de ses inventions, quitte à sombrer dans la plus inconcevables des folies et à détruire tout ce qu'il avait et était, étant prêt à aller jusqu'à mourir pour guérir. C'est Claude Rains, alors au tout début de sa riche carrière qui le verra jouer entre autres dans "Casablanca" et "Les enchainés", qui prête ses traits à ce scientifique devenu invisible et avide de pouvoir. Enfin ses traits c'est beaucoup dire, car l'acteur n'apparait vraiment que furtivement, livrant l'essentiel de sa remarquable performance sous d'épaisses couches de bandelettes et de grosses lunettes noires. Produit il y a aujourd'hui près de 80 ans, à l'heure où le cinéma parlait depuis seulement quelques années, l'impact de ce classique reste à ce jour intact, même si celui-ci a bien entendu vieilli, de par sa folie dans la mise en scène, ses innovations techniques dans les effets spéciaux, son atmosphère troublante, et ses personnages aux mœurs ambiguës. Obligatoire pour tous les cinéphiles fans du genre.
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L'argument du roman de H.G. Wells était un sujet en or pour le cinéma, il était donc tout désigné pour le studio Universal qui s'était spécialisé dans les films fantastiques au début du parlant avec le Dracula de Tod Browning en 1930. Réalisé en 1933 par James Whale peu après son Frankenstein, L'Homme invisible s'inscrit dans le même style, à savoir que ce cinéma des années 30 se caractérisait par ses éclairages travaillés, ses décors de carton pâte décoratifs, sa simplicité dramatique, et son pouvoir suggestif ; tout ceci sert à merveille cette histoire menée de façon très concise, puisque le film ne dure que 1h10. Un effet chasse l'autre, l'action est rapide, on ne perd pas de temps, et les Fx de John Fulton constituent une performance technique étonnante pour l'époque avec un festival de trucages stupéfiants, qui seront souvent imités par la suite, et qui sembleront datés aujourd'hui, mais voir une cigarette s'allumer toute seule, un vélo rouler sans personne dessus, un pantalon ou une chemise flotter dans l'espace, des bandelettes se dérouler sur du vide, des traces de pas dans la neige ou des acteurs feindre d'être étranglés par un agresseur invisible... représentaient une prouesse en 1933. On sourit devant ces situations et leur naïveté poétique, mais derrière ce merveilleux illusionnisme, se cache l'inquiétante montée de la folie qui habite le personnage du savant piégé par sa terrible invention responsable de son état irréversible. Le tour de force de Claude Rains consiste à faire sentir ce sentiment uniquement par la voix durant la totalité du film, puisque son visage n'apparaît que dans le tout dernier plan. Paradoxalement, c'est ce rôle qui lancera sa carrière. Voici donc un classique du fantastique qui aura forcément vieilli au regard des films modernes, mais qui garde encore une certaine magie.
Dire que James Whale était de très loin le meilleur réalisateur de films d'horreur Universal est un euphémisme, dire qu'il était le meilleur réalisateur de film de ce genre de l'Âge d'or hollywoodien est la vérité. Non content d'avoir fait de "Frankenstein" un chef d'oeuvre gothique de poésie et avant de préfigurer le film d'horreur parodique avec "La Fiancée de Frankenstein", le cinéaste se permet un autre petit bijou avec "L'Homme invisible" pour en faire aussi une oeuvre bien personnelle. Alors on y va à fond dans le cynisme. Comme pour les deux "Frankenstein", Whale montre une fois de plus qu'il n'aime pas la foule. Comment voulez-vous compatir aux sorts des victimes quand elles sont composées d'êtres lâches, stupides, traîtres et plus prompts à condamner son concitoyen lorsqu'il est différent qu'à le protéger ? Raison pour laquelle on suit de bon coeur notre cher Homme Invisible dans sa folie meurtrière et pour lequel on ne peut s'empêcher d'avoir de la sympathie. D'ailleurs Claude Rains réussit prodigieusement l'exploit par sa seule voix de montrer l'instabilité mentale de son personnage (à ses côtés, on remarquera la très séduisante Gloria Stuart, pas très cinéphilique comme remarque mais elle n'en est pas moins vraie!!!). James Whale étant décidément un réalisateur de génie, il capte en plus parfaitement l'ère du temps à travers le délire mégalomaniaque et meurtrier du personnage (1933 c'est pas aussi l'année de l'accession au pouvoir d'Adolf Hitler et la dernière année de la collectivisation forcée par Joseph Staline, eh oui les monstres sont lâchés mais ils n'ont pas besoin d'être invisibles pour ordonner des atrocités!!!). Ajoutons à ce film totalement jouissif, un rythme parfait et surtout des effets spéciaux bluffants de modernité et qui n'ont pas pris une seule ride. Dites-moi ce ne serait pas un chef d'oeuvre par hasard...???
L'homme invisible est une belle prouesse pour l'époque, les effets spéciaux marchent toujours pour aujourd'hui et permettent vraiment d'être emporté et subjugué par cette œuvre !
Des effets spéciaux révolutionnaires pour l'époque et qui n'ont pas tellement vieilli! Même si le propos aujourd'hui n'est plus trop d'actualité il n'en reste pas un grand classique!
Des effets spéciaux vraiment bluffant et surprenant pour l'époque, une excellente interprétation de l'ensemble du casting et une histoire très agréable à suivre. Voici quelques atouts de ce film mythique de James Whale qui marquera des tas de cinéphiles, mais qui s'avère malheureusement bien trop court, a peine 1H10 ce qui est fort dommage car le scénario aurait mériter d'être un peu plus étoffer.
Vu a 8 ans avec mon école, ce film m'a traumatisé. Je n'ai jamais eu autant peur devant un film. Ça peut faire rire mais à l'époque je prenais ce film au premier degré et certaines scènes m'ont marqué au fer rouge la scène du déraillement par exemple ou même la scène ou l'homme invisible retire ses bandages! Le jeu de Claude Rains est tellement puissant que les images devennaient saisissantes! Le pire étant la scène de la mort de l'inspecteur lorsque l'homme invisible l'attache dans sa voiture, coupe les freins et rigole pendant que le malheureux dévale une gigantesque colline en HURLANT et en s'écrasant en bas la voiture étant en plus en feu. Sans déconner j'ai encore du mal a voir cette scène aujourd'hui. Mais lister les choses qui m'ont traumatisés dans ce film reviendrait a le résumer, je pourrais ajouter que la scène ou le cadre est vide sous la neige puis soudainement des pas apparaissent est un très bon moyen pour rendre un enfant cardiaque.
Néanmoins un chef d'oeuvre, aussi marquant que traumatisant.
Une adaptation pas aussi ambitieuse que je l'avais espéré mais un bon film tout de même. La première chose qui frappe, ce sont évidemment les effets spéciaux incroyables pour un film de 1933. Pour tout dire, les effets des séries les plus récentes dédiées au personnage sont à peine meilleurs, c'est dire la qualité de ceux-ci et j'imagine l'émerveillement que ça a dû procurer aux spectateurs de l'époque ! L'interprétation théâtrale, par contre, fait clairement son époque mais elle n'empêche pas d'apprécier la teneur radicale du scénario qui n'hésite pas à faire du personnage principal une graine de psychopathe en puissance. Cette noirceur étonnante nous rappelle que le cinéma fantastique des années 30 n'était pas aussi naïf qu'on voudrait bien nous le faire croire. Je pense qu'avec un tel potentiel scénaristique et technique, James Whale aurait pu en faire un vrai chef d'oeuvre en l'étoffant un peu plus (le métrage ne dure que 68 minutes).
Si les effets spéciaux étaient bons à l'époque, ce n'est plus le cas de nos jours, et l'histoire n'est pas assez travaillée pour que ce film soit intéressant.
Franchement je ne trouve pas le film particulièrement génial, si ce n'est techniquement parlant (les effets spéciaux sont très réussis), un peu court et sans trop d'enjeux scénaristiques pour créer des péripéties, mais le personnage de l'homme invisible est quant à lui juste énorme, très audacieux de mettre en avant un type qui n'a rien d'un héros, mégalo et odieux au possible, pour finalement le rendre sympathique, relatif à ce pouvoir qui révèle ce qu'il y a de plus vicieux chez l'homme, je défie quiconque de vouloir l'utiliser à des fins vertueuses. Et même si le film décuple le négativisme de son comportement vers la fin où c'est l'escalade perso il m'a fait délirer, on s'intéresse vraiment à sa folie qui n'a un moment plus aucunes limites, même l'amour de sa femme, en fait il est là le réel enjeu, celui de savoir qui peut l'arrêter. Et le dernier plan, bien qu'un brin conventionnel dans le discours, a sa signification dans le gadget visuel, jusqu'au bout de l'idée de la forme au service du fond. Un bon film.
Cette adaptation du classique de H.G. Wells (un des grands précurseurs du roman fantastique) est, sans doute, l’une des meilleures productions horrifiques des Studios Universal avec "Frankenstein". On ne s’étonnera pas que les deux films aient été mis en scène par le même réalisateur, l’excellent James Whale qui démontre, une fois de plus, ses talents de visionnaire. Car, outre un rythme intéressant pour un vieux film et une excellente BO, on retiendra avant tout de "L’Homme invisible" ses effets spéciaux avant-gardistes. Les spectateurs des années 30 ont dû être littéralement scotchés sur leur fauteuil en voyant cette scène hallucinante où le héros retire ses bandages pour dévoiler sa nature à ses assaillants. Mais ses effets spéciaux n’auraient sans doute pas été aussi marquants sans la prestation extraordinaire de Claude Rains qui, pour ses débuts sur grand écran, frappe un très grand coup alors qu’il n’apparaît quasiment pas. Privé de son image, l’acteur ne peut compter que sur sa voix et éblouit par sa diction si particulière (avec des accents hitlériens dans l’autoritarisme et la mégalomanie de ses monologues) et son rire diabolique. Le personnage est d’ailleurs d’une complexité épatante pour l’époque puisque le réalisateur ne tente jamais de le rendre sympathique (son attitude à l’auberge, sa considération pour ses semblables, ses projets de conquête du monde…) mais n’oublie pas pour autant de le rendre humain, notamment à travers sa relation avec sa fiancée (Gloria Stuart, un peu cruche et totalement soumise) et sa terreur de ne jamais pouvoir trouver d’antidote à son invisibilité. La force de l’intrigue réside, d’ailleurs, dans les questions qu’elle soulève puisque les aspirations de l’Homme Invisible quant à l’utilisation de son pouvoir paraissent terriblement réalistes (difficile de ne pas être tenté par le voyeurisme ou encore la criminalité lorsqu’on est un esprit fragile et qu’on s’imagine pouvoir agir en tout impunité). Ce questionnement est brillamment mis en exergue à travers le costume terriblement effrayant du héros (son arrivée à l’auberge, avec ses bandages, son long manteau et ses énormes lunettes, est glaçante), ce qui rend le film gentiment angoissant aujourd’hui encore. Comme à son habitude, Whale n’oublie pas de faire la part belle à l’humour noir, à travers les dialogues plein de cynisme de l’Homme invisible et des réactions qu’il provoque (le pantalon qui court tout seul résume parfaitement cet état d’esprit)… même si le réalisateur impose, une fois encore, la monstrueusement cabotine Una O’Connor qui en fait des tonnes en aubergiste hystérique. Le reste du casting est plus discret (et moins marquant) à l’exception de William Harrigan en collègue traqué. On pourra toujours reprocher au film de s’achever comme tous les autres films de monstres Universal (avec la mort du monstre immédiatement suivi du panneau "fin"), mais c’est bien insuffisant pour priver le film de son statut de formidable réussite et d’œuvre fondatrice de tout un pan de la science-fiction au cinéma.
Cela fait maintenant plusieurs semaines que je me rends compte que j’ai vu très peu de classiques de l’horreur en fin de compte. Au niveau des Universal Monsters je n’avais vu que Dracula et La Momie par exemple. Des films qui ne m’ont pas fait grimper au plafond mais que je trouve sympathiques. Et c’est malheureusement le cas aussi de L’Homme Invisible. Pourtant j’étais optimiste sur celui-ci avant de le visionner. J’ai cependant pas mal d’éloges à faire mais ils seront plus d’ordre technique qu’autre chose. Tout d’abord quelle photo mes amis, quelle photo ! Le Noir et Blanc est absolument somptueux et le travail fait sur l’éclairage vraiment admirable. A partir de là, tu sais que visuellement au moins tu prendras ton pied. Et à côté de ça, je pense qu’il n’est pas inutile de souligner l’incroyable qualité des trucages. Le film a plus de 80 ans aujourd’hui, une éternité quand même si on prend en compte le fait que le cinéma a environ 120 ans. Et ces trucages restent encore très efficaces même aujourd’hui, mêlant à la fois des superpositions de plans et du bricolage artisanal. C’est vraiment brillant pour le coup, j’imagine la terreur que pouvaient ressentir les spectateurs de l’époque. Mais pour autant je n’ai pas trouvé le film très effrayant, la faute à un climat paranoïaque pas forcément très convaincant à mon goût.
En fait la présence du « monstre » ne se ressent pas par la mise en scène. Whale va juste expliciter la possibilité de sa présence par des dialogues, ce qui ne rend pas l’atmosphère aussi tendue que je l’aurais souhaité. Sans compter que le jeu plutôt sommaire des acteurs secondaires ne vient pas accentuer ça. A contrario si le cinéaste privilégiait davantage le son pour faire ressentir la présence de l’homme invisible, ça aurait pu être vraiment traumatisant. Imaginons une scène où un personnage bien visible est seul dans son salon et entende des bruits de pas ou vois des objets bouger sans crier gare. Brrrrrh…. Après il faut bien sûr remettre les choses dans leur contexte, c’est l’aube du cinéma parlant, les moyens techniques n’étaient pas les mêmes, la caméra difficilement amovible. Et il en va de même pour l’interprétation. Autant j’ai aimé la voix de l’homme invisible qui était inquiétante, autant le reste ne m’a pas convaincu du tout. Mention spéciale à la femme de l’aubergiste que j’ai insulté à plusieurs reprises en menaçant de l’égorger. Bordel ce surjeu atroce… Elle ouvre grand les yeux, elle hurle, elle ne sert à rien… Et le pire c’est qu’on la voit suffisamment à l’écran pour bien se briser les tympans. Insupportable.
Après le film est vraiment bien foutu et divertissant dans son ensemble car la progression du personnage invisible est captivante, on se demande jusqu’où il peut aller dans sa folie. Mais le film ne dure qu’1h10, ce qui est un réel handicap car Whale aborde des thèmes assez complexes qui auraient mérité approfondissement et réflexions. A la fois sur la folie d’un homme qui invente un pouvoir qui l’envahit mais aussi sur la menace invisible, comme celle qui se tramait en 1933. En ça L’Homme Invisible est un film intelligent, ça m’a d’ailleurs beaucoup fait penser à l’Invasion des Profanateurs de Sépulture. Sauf que le Siegel était plus développé que ça, avec une double-lecture intéressante, le rythme était plus posé et l’ambiance très travaillée. 20 minutes de plus n’auraient pas été de trop, avec davantage d’intensité et l’aspect métaphorique du contexte de l’époque plus développé. Enfin dans l’ensemble on a quand même là un film bien sympathique et assez marquant grâce à un « monstre » à la personnalité bien définie. Une bonne découverte tout de même, je m’attarderai volontiers sur les deux Frankenstein en plus des films de la Hammer.