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Anne M.
72 abonnés
643 critiques
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5,0
Publiée le 25 février 2019
Je me suis régalée avec ce film jubilatoire (attention avec deux scènes très violentes), troisième volet de la saga des films de Denys Arcand radiographiant le Canada contemporain.
« La chute de l’Empire Américain » s’attaque avec ironie à la question financière et au capitalisme, aux problématiques touchant le thème de l’argent, parlant de ceux qui en ont -dont certains beaucoup- et de ceux qui n’en ont pas.
Pierre-Paul Daoust, malgré son doctorat de philosophie est un modeste livreur et échoue dans sa vie sentimentale. Un jour, il assiste à un hold-up raté et récupère quelques millions de dollars.
Résistant aux inspecteurs qui mènent l’enquête, échappant aux truands à qui il a dérobé l’argent ; entouré entre autres d’une escort-girl et de son chauffeur, d’un expert financier fraîchement sorti de prison et d’un avocat véreux ; il élabore un plan astucieux pour placer les millions.
Pierre-Paul est aussi bénévole dans un centre pour personnes sans domicile fixe.
Denys Arcand distille habilement un suspense qui va crescendo, créant des dialogues dignes d’Audiard (à mon humble avis) et un scénario abracadabrant. Il met en scène sans temps mort des malfaiteurs bien sympathiques et d’autres plus cruels, décrivant sans donner d’espoir, un monde où seul l’argent fait loi, ne comptant plus les laisser pour compte au bord du chemin.
Un film vraiment brillant. Mon blog : larroseurarrose.com
Dès les premiers dialogues j’ai accroché dans l’histoire. Je n’avais pourtant pas vu les précédents films de ce réalisateur dont celui-ci clôt la trilogie. J’ai donc porté un regard neuf et amusé sur cette histoire pas très morale mais rondement menée. Tous les acteurs sont formidables, ce héros philosophe au grand cœur, son amoureuse au vécu sulfureux mais à la belle âme, ce sorti de prison finalement honnête et cet avocat sympathiquement cynique. N’oublions pas les flics moralistes mais humains, quant aux vrais voyous, ils ont la fin qu’il méritent ! Le rythme de ce film nous laisse à peine respirer et nous ne connaissons pas l’ennui à travers tous les rebondissements de cette histoire des temps modernes.
C'est excellentissime, intelligent, pertinent et très bien interprété. Sur fond de film policier ,on retrouve tous les sujets bouillants sur le clivage social et le pouvoir de l'argent. Magnifique et touchant.
Le plaisir d'un récit rondement mené et riche en ruptures de ton. C'est cela avant tout La chute de l'empire américain qui, malgré son titre, n'a rien d'une suite du mythique Le déclin de l'empire américain et des Invasions barbares. Denys Arcand aurait d'ailleurs pu reprendre le titre d'un de ses (savoureux) premiers films ; La maudite galette. L'argent et la quête obsessionnelle des hommes pour en avoir toujours plus, tel est le thème limpide de cette chronique sociale qui se déguise parfois en polar nerveux voire en comédie romantique, soit un cocktail de genres comme l'ont souvent été les longs-métrages du cinéaste québécois comme les méconnus et brillants Jésus de Montréal et De l'amour et des restes humains. Ne pas oublier également que Arcand a réalisé quelques documentaires marquants en ces jeunes années et qu'il reste le dernier des metteurs en scène de sa province de la "vieille" école, reconnue pour son ironie et don humour décapant (les noms de Gilles Carle et de Claude Jutra, par exemple, ne disent sans doute rien à beaucoup de spectateurs de La chute de l'empire américain). Le film d'Arcand utilise à son profit le cynisme de ses personnages et de son époque avec un effet boomerang, d'une exquise causticité, en égouttant des stéréotypes et des archétypes (les flics, l'homme d'affaires, l'escort, l'employée de banque, les délinquants ...) comme des serpillères pour en tirer les vers d'une comédie ô combien humaine. Mais fondamentalement, au-delà de son aspect moraliste et goguenard, constantes du cinéma d'Arcand, c'est l'architecture narrative qui séduit ainsi que sa manière satirique, volontairement candide. In fine, la seule valeur qui trouve grâce aux yeux du réalisateur dans le monde d'aujourd'hui, c'est l'amour. Il est vrai que la plastique affolante de la sublime Maripier Morin aurait de quoi faire oublier à beaucoup la couleur de l'argent.
Ce film est particulièrement excellent à tous les niveaux. C'est passionnant, c'est bien réalisé et bien joué, aucun moment d'ennui pendant deux heures. Cette histoire est audacieuse, réaliste, dénonciatrice du pouvoir de l'argent. Ce film réussit parfaitement ses deux missions : divertissement et réflexion.
C’est une excellente comédie, c’est drôle, l’histoire est franchement bien écrite. Les acteurs et actrices sont excellents. Les situations sont cocasses. J’ai vraiment été emballée par ce film.
Sympa et plutôt original. Je parle pas spécialement de l'histoire en elle-même mais surtout dans la façon dont s'est amené. Avec un sujet sérieux et parfois de la violence, le réalisateur apporte cette touche d'humour qui provoque un mélange subtil. Les acteurs sont bons et le côté québécois a du charme. Pas besoin de sous-titres, on arrive à tout comprendre. Il se passe toujours quelque chose mais j'avoue que 2h10, c'est un peu trop long. Je pense que l'on aurait dû réduire le tout pour que ce soit plus direct. Bande originale au top, rien à redire de ce côté là. Mais, parce qu'il y a un mais, je déplore ce côté Robin des Bois des temps modernes, c'est insupportable. En 2018, on mérite mieux que cette morale que l'on nous resserre sans cesse. Je trouve aussi un peu lourd les relations entre chaque protagonistes, on ne voit ça que dans les films et justement, ça casse un peu le côté réaliste. A part ça, c'est une jolie découverte et celà m'a donne envie de regarder les deux autres longs métrages de la trilogie. Bon film à toutes et à tous ! 12/20.
On attendait Denis Arcand depuis longtemps. Le cinéaste canadien dont on reproche souvent un cinéma verbeux, long, a offert là une œuvre proche de la perfection. D'abord, il faut saluer la mise en scène et l'écriture qui font montre d'une exigence rarement observée à ce point au cinéma. Le récit est habilement ciselé, mêlant humour, intrigue policière, et critique sociale et politique. Les acteurs de donnent à cœur joie dans cette histoire qui oppose policiers frustrés et revanchards, et délinquants moralistes. A la lumière de ces oppositions, se joue une critique acerbe contre le capitalisme libéral dont les SDF, très présents dans le film, sont les premières victimes.
Si l'on peut avoir peur du format dense du film, les deux heures passent avec une agréable fulgurance. On se regarde soi-même dans ce récit, dans son propre rapport à l'argent, à la pauvreté, au sexe et à l'individualisme. Arcand, dont il s'est fait une spécialité que de critiquer la société libérale, fait preuve d'une intelligence stupéfiante, dans sa manière de renverser les rapports de force et de nous poser, à nous spectateurs, la question de savoir que ce que nous aurions fait dans la situation du jeune Pierre-Paul, tout autant philosophe que livreur.
Le rire est présent d'un bout à l'autre de cette histoire, qui se regarde comme un thriller social. On en ressort de fraiche humeur, tout autant que dépassé par un libéralisme sauvage qui finira par tuer notre goût du vivre ensemble.
Bien loin de l’ambition manifestée par son titre grandiloquent, ce film n’en est pas moins une aimable réflexion sur l’état de notre société occidentale qui privilégie les valeurs matérielles (l’argent ou l’amour tarifé) au détriment de qualités plus élevées comme l’intelligence ou la bienveillance, l’amour ou la générosité. Commençant comme un film intimiste et bavard, se poursuivant par une étonnante séquence de thriller, l’intrigue se continue sur un rythme quasi pépère entre une enquête policière bon enfant, une bataille de voyous sanguinaires - mais pas trop -, et une histoire d’amour entre le héros (Alexandre Landry, très juste) et la belle Aspasie (Maripier Morin, au sourire angélique !). Les scènes très drôles alternent avec des moments plus vifs, les dialogues sont souvent percutants. Quelques baisses de rythme font regretter un montage trop complaisant et manquant de mordant. Rien de grave cependant.
Découverte de ce réalisateur, « La chute de l'empire américain » m'a intéressé par son histoire. J'ai passé un bon moment, mais j'ai trouvé que le rythme était assez inégal. Un chauffeur-livreur va se retrouver malgré lui témoin d'un hold-up catastrophique et va récupérer les sacs bourrés de billets. Comment faire pour « encaisser » cet argent sans éveiller les soupçons, tout en sachant que deux policiers mènent l'enquête... L'histoire est attrayante bien que par moments, j'ai trouvé le temps assez long. On y découvre les magouilles financières et l'envers du décor de l'évasion fiscale, mais aussi le contraste entre les plus riches et les plus pauvres. Film sympa à voir, mais il ne m'aura pas marqué plus que ça.
Denys Arcand - après avoir clôturé sa trilogie - nous livre un petit surplus en l'espèce d'un réquisitoire anticapitaliste au vitriol envers un système cynique plombé par l'argent sale dilué dans des montages financiers très complexes... Alliant thriller et réalisme social mais aussi structuré par dialogues caustiques et drôles, ce film nous interpelle sur le pouvoir sans limite de l'argent et débouche finalement sur la charité en faisant un pied-de-nez à la cupidité et l'égoïsme... 🎬🎬🎬🎬
Excellentissime d'utiliser l'origine de nos problèmes actuels pour les combattre à leur manière ! Ce film nous pousse à croire qu'une société basée sur l'argent n'est pas viable car pas équitable. A méditer et à changer...
C'est un film absolument remarquable et nécessaire. Il dénonce parfaitement les gens qui profitent de l'argent sans aucune honte (paradis fiscaux etc...), le capitalisme qui détruit tout. La toute dernière scène spoiler: (montrant des personnes très pauvres) est très belle et touchante
Un chef distrayant, profond et enrichissant : à voir absolument. De la philosophie à la finance, des trottoirs aux palaces, de l'amour à la chair : du bonheur à l'arraché