Extrait d'un dialogue entre les jeunes héros de "Haunt" dans un couloir de la maison hantée foraine qu'il visite :
"Pourquoi il y a du pétrole sur les murs ? - Parce que ça doit coûter moins cher que la peinture...".
Voilà, avec ça, vous devez prendre assez assez vite la mesure du degré d'intelligence du groupe de jeunes personnages se retrouvant au cœur de cette attraction ne laissant pas forcément repartir ses participants. Et si on rajoute le "Je ne suis pas le Robert De Niro de Heat !" prononcé par l'un d'eux, ça vous indique déjà également qu'aucun de leurs interprètes n'envisage une pluie de récompenses pour chacun des stéréotypes qu'ils composent tous (l'héroïne avec un bagage traumatique, son tout nouveau crush empli de prévenance et de courage, sa meilleure amie plus confiante, le type rigolo et deux autres filles dont l'absence de personnalité prédéfinie n'augure rien de bon sur leur longévité dans cette affaire).
Mais vous savez quoi ? On s'en moque au final car, comme à peu près tous les ingrédients de "Haunt", ils sont uniquement là pour satisfaire les envies de spectateurs en quête d'un petit plaisir coupable sanglant !
Certes, pendant une bonne demi-heure, le film fera dire à tout amateur du genre qu'il a déjà quasiment vu le même film récemment dans des décors bien plus géniaux (coucou "Hellfest"!), toutefois, ce premier long-métrage des scénaristes de "Sans un Bruit" va tout de même faire mieux grâce à son choix d'une simplicité assumée et radicale -des jeunes victimes + des types masqués + une attraction, secouez le tout- et en maintenant un soupçon de mystère autour de ces agresseurs aux costumes et aux comportements plus que troublants.
Car, ouais, aussi étonnant que cela puisse paraître, avec cette espèce de premier degré total comme on en croise de plus en plus rarement, "Haunt" va parvenir à nous amuser ! À l'instar des protagonistes, on était venu là pour un petit tour en train fantôme menaçant et bim, le film nous propose exactement ça en revêtant la forme d'un parfait objet de dégustation pour le soir d'Halloween le ventre garni de sucreries.
Alors, bien sûr, le résultat est complètement inconséquent et se perd inévitablement dans des pistes de remplissage au cours de son huis-clos de 1h30, on citera en vrac son discours futile sur le "masque" d'une héroïne qui dissimule ses fêlures face à des agresseurs ayant choisi a contrario d'assumer leurs différences sur ce plan, un personnage dont on comprend assez vite le sort mais sur lequel le film temporise bien trop longtemps, un épilogue complètement irrationnel juste là pour offrir encore un peu d'action ou, enfin, bon nombre de détails absurdes (l'héroïne incapable de lire des mots inscrits à l'envers sans son miroir de poche, haha !) mais, au bout du compte, "Haunt" parvient à remplir l'objectif principal de ce pourquoi il a été conçu : divertir le spectateur avec un spectacle horrifique rythmé et à l'intérêt aussi éphémère qu'une décoration d'Halloween. Ce n'est pas grand chose mais c'est au moins aussi efficace qu'une bonne vieille citrouille au sourire louche.