On reconnait là toute l'humanisme exaltante de Christopher Nolan réalisateur/scénariste virtuose et l'un des réalisateurs les plus philosophiques du cinéma contemporain; raconte avec intelligence et mélancolie cette histoire qui laisse transparaître dans sa subtilité le mythe du serpent qui se mord la queue indéfiniment: une expression française qui prend ses racines dans différentes mythologies existantes, signifie ici telle! une exaspération envers et contre une forme de réalisme illusoire dont l'inconscient collectif serait resté captif. Pris dans ce sens, le message serait totalement nihiliste! car il n'accorde pas une réelle primauté aux déterminants décisifs de la conscience: la mémoire, l'identité... comme conséquence subjective de phénomènes transcendants obéissant à un dynamisme psychique (inconscient) dont l'émotion en serait le moteur: dans ce cas ci présenté est celui d'un homme en proie à ses propres démons, obligés de se mentir pour se préserver d'un terrible fardeau dont-il s'est détaché, en se créant une nouvelle identité dont-il est lui même l'auteur. Cela peut paraître un peu banale vu la façon dont l'histoire est racontée. Mais soyez attentif! car cela risque fort bien de vous surprendre. L'homme ainsi présenté s'appelle Léonard Shelby: il souffre d'une amnésie antérograde (trouble de la mémoire qui se caractérise par une incapacité à retenir de nouveaux souvenirs à long terme, ou dit plus simplement, absence de mémoire à court terme),suite à un cambriolage dans laquelle son épouse a été tuée. Leonard est ainsi condamné à se tatouer les éléments factuels de la vie quotidienne pour s’en souvenir. Malgré son handicap mémoriel, Leonard Shelby enquête sur le meurtre pour satisfaire son désir de vengeance. Là où Nolan (dans un cadre esthétique qui n'hésite pas à confronter les règles scénaristiques aux théories philosophiques de l'identité) réussit à faire un tour de force agréablement surprenant aussi bien dans l'écriture que dans la mise en scène: c'est de mettre le spectateur dans deux positions différentes: d'une part il nous maintient en position de démiurge: c’est en effet le spectateur qui, lui, est doté de mémoire, qui crée et maintient l’identité de Léonard Shelby (l'identité personnelle semble être une création d'autrui: le spectateur); d'autre part il nous projette dans la peau du personnage, en laissant présager dès le départ une fin potentielle (qui ne fait qu'agrandir le suspense jusqu'au verdict) qui au fur et à mesure que le scénario se déboule, nous fait accéder à ce que l'on craignait le plus. Hélas! le sort de Shelby est plus tragique! qu'on ne l'aurait imaginé. Car vu la tournure des choses, il semblerait qu'il n'est pas encore prêt de quitter ce prison mental qu'il s'est battît lui même. Sans doute une façon de montrer qu'il a choisit (au fond de lui) de faire pénitence pour se racheter de ses erreurs. Ce qui nous ramènerait sans doute au problème philosophique de la responsabilité auquel cas nous serions ramené à considérer que notre bonhomme souffre de névrose causée par ce traumatisme du passé qui aurait nettement altérer sa mémoire: une façon par la censure (qui selon Freud s'exerce aux limites des systèmes inconscient d'un côté, et préconscient-conscient de l'autre) de lui préserver du caractère subversif de son acte ? : n'est ce pas là une manière pour Shelby de fuir ses responsabilités au gré des circonstances qu'il faisait face ? En bref... le paradoxe chez Christopher Nolan (et c'est ce que j'apprécie beaucoup chez lui) c'est qu'il y'ait toujours quelque chose derrière les apparences: une forme d'esthétisme morale dans une perspective cinématographique unique que seule! l'intuition peut saisir. On sort de ce film avec plus de questionnement philosophique sur notre être, notre existence, notre identité... et en se disant qu'au fond notre existence n'est pas si différente que celle de Shelby, parcequ'il montre l'insaisissabilité du pouvoir inconscient chez l'homme, avec ses préjugés, ses faiblesses: la peur de regarder la ''réalité'' en face, bref autant de ''paralysies'' psycho-somatiques qui affectent notre états d'être telles les symptômes invisibles d'un mal envahissant qui demeure à l'ombre de notre psyché, d’où cette attitude chez le personnage de Shelby assez évocatrice de la psychologie freudienne de l'inconscient. Mais je ne vous en dirais pas d'avantage, mais tout simplement que Memento est un chef d'oeuvre absolu.
Un film à l'envers, tout simplement, comme cette critique mais en mieux. Somme toute, le scénario et la réalisation sont la force de « Memento » qui aurait peut-être mérité de meilleurs acteurs, ce qui l’aurait fait gagné en popularité et en qualité mais il n'en reste pas moins très persuasif. Une sorte de jeu de découverte qui intrigue au départ mais passionne ensuite. Dès le début du film, on n'en sait pas plus que le héros puis on se prête à ses côtés à l’opération « explorons ce qui s’est passé » pour avancer à reculons au fur et à mesure de l'intrigue, et aboutir à un final totalement inattendu et si bien pensé ! Surtout parce que ce film explique de manière très originale et redoutablement efficace un des plus grands maux de ce monde : les fausses vérités, celles qui nous donnent l’illusion de la raison, les réalités déformées, les jugements à tort spoiler: , sont visés principalement ces souvenirs que l'on s'efforce de forger nous mêmes pour éviter de croire en des vérités qu'on a du mal à accepter . Tout simplement parce que le procédé est déroutant et son effet remarquablement réussi. Pourquoi ces 5 étoiles, un chef d'oeuvre, tant que ça ? À aucun moment, au contraire c'est ce qui le rends plus curieux. Est-ce que le suspense est gâché puisque le film commence par sa fin? Oui, largement. Est-ce qu’il vaut le coup ?
Un des meilleurs thrillers que j'ai vu, un scénario vraiment bien ficelé avec de bonnes idées de mise en scène, normal avec Nolan. Guy Pearce est vraiment excellent et l'histoire nous prend tout le long du film sans jamais nous lacher. Et encore un chef-d'oeuvre
Avec "Memento", Christopher Nolan signe peut-être son meilleur film (avec "Inception" ou "The Dark Knight") : l'histoire est originale et très complexe, le montage (qui est dans un ordre chronologique inversé), est remarquable, la mise en scène est très bonne, les acteurs sont bons, et le dénouement est excellent... Autant de qualités qui font de ce film une vraie réussite, alors allez-le voir, et je vous préviens, vous serez surpris (surtout à la fin) !
Le sujet du film : la mémoire, elle nous la fait travailler, justement, la mémoire, en détricotant chaque scène de façon désordonnée... et c'est à nous de reconstituer le puzzle. Sinon, j’ai bien aimé le costard trop long à la mode des années 90 de Guy Pierce...
Quand on connait le film, on se cale au fond du fauteuil pour cette projection en 35 mm, en se disant relax, les frères Nolan vous pouvez envoyer votre scénario ambigu et votre montage diabolique, je ne vais pas me laisser avoir. Guy Pearce crève l'écran et incarne avec puissance un Leonard violent et méthodique dans sa recherche de la vérité, de son passé, de sa personnalité. Deux heures plus tard, vous êtes bluffés, vous n'avez pas vu le temps passer. Non seulement, tiens j'avais oublié ce passage, mais en réalité, je serais bien prêt à le revoir dans le montage chronologique pour être sur que ce que j'ai compris colle bien. Les Nolan tirent les ficelles avec brio: véracité des témoignages après un épisode traumatique , faits concrets, manipulation. Il s'agit certes un exercice de haute volée et tant soit peu intellectuel, mais sans scories et brillant. Cinéma vo - mai 2019
Ce "Memento" est un pur chef-d'oeuvre. Une réalisation parfaite de Nolan. Un déroulé qui nous happe du début à la fin du film. Cette réalisation anachronique chère à Christopher Nolan, avec tantôt des scènes en couleur tantôt en noir et blanc est tout simplement superbe et du plus bel effet ! Un casting au top avec un rôle en or pour Guy Pierce et une interprétation monumentale. A la base le personnage de Leonard Chelby était destiné à Brad Pitt qui à refusé le rôle à cause d'un planning trop chargé, ne coïncidant pas avec la date prévu du tournage. C'est bizarre, parce que durant tout le film je me disais "Qu'est ce que ce rôle aurait été parfait pour Brad Pitt !", avant de savoir que le scénario avait été écrit en pensant à lui et qu'on ne lui propose. Bref, la fin offre un twist imprévisible.
Tout ce que je déteste dans un film, aucun rythme, un méli-mélo de flash-back, n'étant pas de ceux qui lisent le "mode d'emploi" avant de regarder un film je ne me suis pas rendu compte de suite que la partie "en couleur" est montée à l'envers. Bref j'ai trouvé ça incompréhensible, quant à ceux qui conseillent de voir le film une seconde fois pour mieux le comprendre, je m'y refuse ayant bien mieux à faire, un bon film doit être compréhensible dès sa première vision sinon c'est un mauvais film. Ici, on ne se raccroche à rien et en tout cas pas aux acteurs, Guy Pierce étant passablement énervant en kéké de la plage et Carrie-Ann Moss n'étant pas valorisée.
Une énorme claque cinématographique, du jamais vue !! l'idée principale du montage inversé est sublime servie par un scénario très bien écrit , pour vous dire c'est un des seules films que j'ai pas totalement compris mais que j'ai quand même adoré. Un Guy Pearce excellent , une fin ahurissante(qui me fais légèrement penser à la fin de shutter island . Un film incontournable
Ce film réalisé par Christopher Nolan et sorti en 2000 est vraiment très bon et m'a beaucoup étonné. Malgré son statut de culte et sa très bonne réputation, j'ai toujours hésité à le voir, le synopsis ne m'attirant pas tellement. Je me suis donc finalement décidé à le voir et franchement, je ne regrette pas du tout ! C'est donc l'histoire d'un homme qui essaye de résoudre le meurtre de sa femme malgré son trouble de la mémoire immédiate. Autant dire qu'un synopsis comme celui-ci, chez Nolan, cela ne peut annoncer que des retournements de situation et une histoire impossible ! Alors comme je le présageais, c'est effectivement assez difficile à comprendre par certains moments mais, à mon plus grand étonnement, le film reste tout de même assez clair dans l'ensemble et on arrive à bien en comprendre l'histoire et les grandes lignes ! Malgré tout, comme avec notamment "Inception", je pense que plusieurs visionnages sont nécessaires à la bonne compréhension de l'histoire. Elle est construite d'une manière assez particulière et me fait d'ailleurs beaucoup penser à "Irréversible" de Gaspar Noé (même si ce dernier est sorti deux ans après) car elle est construite à l'envers, le film commence en gros par la fin. Ici, ce n'est pas très perturbant car ce système permet de s'identifier totalement au personnage principal et à son trouble de la mémoire, nous sommes, en tout cas au début du film, au même point que lui et on peut alors s'identifier plus facilement au personnage. Après, bien-sûr, le film devient de plus en plus clair jusqu'au final qui spoiler: renverse toute la situation . C'est effectivement un très bon twist auquel on ne s'attend pas du tout (en même temps, dans une histoire comme celle-ci, il est difficile de prévoir une fin possible) et dont l'interprétation en est libre, ce qui est une très bonne chose. On peut donc revoir le film de nombreuses fois sans se lasser car on peut le regarder du point de vue de chaque personnage, ce qui est très intéressant. Le film a également la particularité d'entre-couper ses séquences par des scènes en noir et blanc qui nous donne des informations importantes au fur et à mesure du film. La réalisation est quant à elle très bonne et le rythme est dans l'ensemble assez soutenu. En ce qui concerne les acteurs, nous avons principalement Guy Pearce, Carrie-Anne Moss et Joe Pantoliano qui jouent très bien. "Memento" est donc une très bonne surprise que l'on peut voir et revoir sans se lasser !
Mémento de Nolan (toujours lui) est un des, je pense, meilleurs films psychologiques que j’ai vu.
Nous suivons Leonard Shelby, un homme ayant une amnésie forte due à un traumatisme crânien qui cherche le meurtrier de sa femme.
Avec des scènes en couleurs puis noir et blanc, des retours en arrière, des flash-backs... . Tout ce qui permet à un bon film du à une réalisation et un visuel fou.
Ce qu’il faut retenir c’est que ce meurtre pour lui c’était il y a une heure. Donc on comprend sa douleur et sa détermination. En effet le temps ne s’écoule pas puisqu’il oublie. La forme est assez balaise mais le fond n’est pas si haletant car on tourne parfois en rond et c’est très cérébral voire complexe et abscons.
Un film décousu qui se veut volontairement compliqué, pour nous faire vivre la confusion du personnage. Faut s'accrocher pour comprendre ce thriller qui s'avère finalement assez classique dans le fond, même si la forme est original.