Film pour gosse. Dès le début on nous présente ce qui sera une histoire dans l'histoire, donc propice à scénariser n'importe quoi, de la fantaisie à souhait. Le problème est qu'il n'y a rien de bien intéressant, rien à retenir, rien. Passons notre chemin si ce n'est pas pour occuper les mioches.
Ce film d'animation est vraiment trop caricatural, que ce soit pour l'histoire, les personnages ou même le dessin. Malheureusement, c'est impossible de développer un peu d'affect pour qui que ce soit ou quoi que ce soit dans ce méli-mélodrame animé. Le style est différent et peu présenté un certain intérêt, mais très vite déçu pour les adultes. Toutefois ce sera un chef-d'œuvre pour les très petits enfants adoreront cette vision très pastelle de l'aventure de ces ours.
Nanti d’un très beau graphisme, ce film d’animation à l’aspect théâtral propose un univers complètement différent de ce que l’on peut voir d’habitude tout en véhiculant certaines thématiques sujettes à réflexion comme la gestion et l’acceptation de l’immigration ou encore le nécessaire retour à la nature. Onirique, passionnant et bien construit, on se laisse bercer jusqu’au bout par ce voyage en terre italienne.
C’est au terme d’une longue gestation de plus de cinq ans que sort enfin cette ‘Fameuse invasion des ours en Sicile’, dont j’avais à peu près oublié l’existence jusqu’à découvrir qu’elle se préparait à être portée à l’écran.. Pourtant, nombre de gens ont été marqués par ce joli conte italien ou par ses illustrations, que l’actuelle direction visuelle s’efforce de respecter sans pour autant en rester prisonnière. Pour ma part, je me suis finalement souvenu l'avoir découvert, enfant, sous la forme d’un théâtre d’ombres chinoises, ce qui avait également du sens compte tenu des dites illustrations. Avec juste ce qu’il faut de modernisation dans le ton et de licence artistique dans sa conclusion, le résultat fait le pari d’une certaine pérennité, en restant le plus fidèle possible à ce que Dino Buzzati avait écrit en 1945 à destination d’un public enfantin. On n’y trouvera pas d’appels du pied désespérés au public parental, de clins d’oeil ou de sous-entendus malvenus : il s’agit juste d’un conte, ou plutôt d’une fable, pourvue de tout ce qui permet aux contes et aux fables de demeurer intemporels, et qui peut donc se permettre de faire preuve d’une relative cruauté. Bien entendu, l’ensemble n’est jamais gratuit pour autant : derrière l’épopée animalière, les monstres, les magiciens et les explosions de chaudes couleurs méditerranéennes, il est aisé de comprendre, même pour un enfant, de quelle manière la richesse et le luxe corrompent et le pouvoir fait perdre de vue l’essentiel. Le film prend d’ailleurs un plaisir auto-réflexif à souligner que le fait de gommer ou d’éluder les éléments déplaisants d’un récit est un travers rien moins qu’humain. Même en se contentant de l’apprécier comme un classique conte de fées qui répond à toutes les contingences séculaires du genre, ‘La fameuse invasion des ours en Sicile’ permet de profiter de l’animation européenne dans ce qu’elle peut offrir de meilleur et de plus réjouissant.
Lorenzo MATTOTI, 65 ans, italien francophone, a mis 6 ans (dont 2 pour la production à Paris et Angoulême) en tout pour mener à bien ce film d’animation, tiré du livre éponyme (1945) de Dino BUZZATTI (1906-1972), surtout connu pour son roman, « Le désert des Tartares » (1940). Il a écrit ce conte pour sa nièce et qui est paru sous forme d’un feuilleton dessiné (par l’auteur). Le film comprend en fait 2 parties : une première, plus adaptée à un public d’enfants où on assiste à la recherche par le roi des ours, Léonce, de son fils, Tonio, emporté dans un torrent et capturé par les hommes. La seconde partie est plus pessimiste : il s’agit en fait d’une histoire dans l’histoire puisqu’elle est racontée par un troubadour, Gideone et une fillette, Almerina, qui ont dérangé un ours dans sa grotte où ils se sont réfugiés pour y passer la nuit en hiver. Le graphisme est magnifique et fait penser à certains tableaux du Groupe des Sept, peintres canadiens des années 1920-1930’. Il y a une explosion de couleurs avec des décors pleins de symétrie, de motifs géométriques et de profondeur de champ. Une vraie réussite dans la lignée de Paul Grimault (1905-1994) et de son « Roi et l’oiseau » (1980).
C'est entre ombre et lumière, au détour d'une grotte, que se dévoile ce fabuleux conte graphique. Les ambiances sont chaudes et maîtrisées, et on se plaît a flâner dans cet imaginaire circassien et chevalresque. 15 minutes de plus dans ce petit monde n'auraient pas été de trop.
J'avais lu beaucoup de bien de ce film et dois avouer être un peu déçu... Si les dessins sont beaux, on a un peu de mal à s'attacher aux personnages car tout est un peu trop théâtral. De plus, l'histoire est un peu simpliste.
Le graphisme est vraiment très beau et la bonne idée est d’avoir gardé la narration. L’adaptation est très fidèle et bien rythmée. Seule la séquence du chat est moins horrifique que dans le livre. Déjà c’est le croque-mitaine et non le chat. Le nom fait davantage peur et l’attaque ici a un air de danse funèbre dans son style. L’inspiration des dessins originaux de Buzzati est également bien intégrée dans sa modernité. On regrettera la fin qui n’accentuera pas davantage la corruption des ours, dont on a deviné que c’est le thème du film, par rapport à ce que devient le roi mais on est finalement rassuré de les voir revenir à l’état sauvage et fuir la société perverse et pleine de vices. Un message finalement très moderne avec un ton enfantin qui sied bien au récit original.
Et si les ours prenaient le pouvoir et s'ils parvenaient à organiser une concorde avec l'homme et que tout ce beau monde puisse vivre en harmonie. Et bien, c'est le roman de Dino Buzzati mis en image par Mattoti et scénarisé par Thomas Bidegain. Projet monté au sein des studios Prima Linea qui avait porté un fameux film d'animation, lui primé à Cannes, "La tortue rouge". Ce long métrage d'animation n'a rien à envier à ses homologues nippons ou américains dont il se démarque par son graphisme teinté d'expressionnisme lumineux et coloré. Le dessin est bluffant et unique même si l'animation elle-même reste limitée. Traité sous forme de conte à tiroir dont le sujet principal est la corruption politique et l'obsession du pouvoir; ce film aborde aussi l'acceptation des différences et la relation filiale. Quelques maladresses scénaristiques et quelques longueurs ne parviennent pas à hisser si haut que le contemplatif et philosophique "La tortue rouge" cette production. Cannes ne s'y est pas trompé, il en est reparti bredouille. Belle production graphique, un délice pour les yeux, mais le reste manque d'ampleur. tout-un-cinema.blogspot.com