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    Mariana (Los Perros)
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Mariana (Los Perros)" et de son tournage !

    A l'origine, une rencontre

    C'est lorsque Marcela Said réalisait son premier long-métrage documentaire, El Mocito, qu'elle a fait la connaissance de Juan Morales Salgado, ex-colonel de l’armée qui était, à ce moment-là, maître d’équitation dans un centre équestre proche de Santiago. Il a été le chef du centre de répression Simon Bolivar, duquel des centaines de personnes avaient disparu. La réalisatrice se rappelle :

    "Je voulais l’interviewer à ce titre. Quand j’ai vu qu’il ne voulait pas parler du passé, j’ai orienté notre conversation vers la seule chose qui semblait nous lier lui et moi : l’amour des chevaux. Je lui ai demandé s’il accepterait de me donner des cours, pensant qu’il s’agissait de la seule façon de nouer une relation avec lui. Sous la réprobation de mon entourage, Juan Morales a été mon professeur pendant deux ans, jusqu’à sa condamnation en juillet 2011. Ces deux ans passés avec lui furent assez étranges, mais je peux témoigner de l’une des expériences les plus riches de ma vie. Il est en prison aujourd’hui et il y restera jusqu’à la fin de sa vie. L’idée de Los Perros est née de cette rencontre."

    Contexte particulier

    Mariana (Los Perros) n'est pas le premier film de Marcela Said à évoquer la dictature chilienne. Une thématique chère à la cinéaste qui a grandi pendant la dictature de Pinochet, dans une ambiance très militarisée. Elle se souvient : "A 13 ans, quelqu’un m’a expliqué ce qu’était une démocratie, c’est à ce moment-là que j’ai compris que le Chili n’en était pas une… Même si je ne suis pas une victime directe de la dictature, cela ne peut pas être un sujet comme un autre pour moi."

    Mal ordinaire

    Ce qui intéresse particulièrement Marcela Said est le mal ordinaire, comme elle l'explique : "Le bourreau finalement, cela peut être moi, vous, vos proches… Un jour sous la contrainte, on peut nous obliger au pire. Il faut avoir conscience qu’un monstre vit en chacun de nous. Tant que nous n’aurons pas compris ça, nous serons en danger. C’est de cette façon que naît le fascisme."

    Ni tout noir ni tout blanc

    Marcela Said a, au même titre que pour le personnage de Mariana, un mélange d’attirance et de répulsion pour ceux que l’on qualifie de bourreaux. Pour la réalisatrice, rien est en effet ni tout noir ni tout blanc. Elle raconte : "Mariana n’est pas juste une bourgeoise qui veut s’émanciper, cela ne m’aurait pas intéressée. C’est un personnage complexe. Et ce qui se passe autour d’elle l’est plus encore. Le colonel, considéré comme un bourreau, est capable du meilleur envers elle, alors que le propre père de Mariana est capable du pire."

    Côté casting

    Antonia Zegers, que l’on a vue dans plusieurs films de Pablo Larrain, incarne le rôle principal de Mariana (Los Perros). Avant de la choisir, Marcela Said avait casté plusieurs comédiennes. La cinéaste poursuit par rapport au casting : "Elle a beaucoup de caractère. Cela m’intéressait, mais je me suis dit que ça n’allait pas être facile tous les jours ! Comme elle est aussi très généreuse, tout s’est bien passé. Comme avec Alfredo Castro d’ailleurs, qui joue le Colonel ou Elvis Fuentes (le policier), un acteur que j’ai découvert au théâtre et qui n’avait jamais fait de cinéma. J’ai eu une chance énorme d’avoir de si bons comédiens, si investis. Ils étaient mes “complices” en quelque sorte. Sachant que le film est politiquement incorrect pour le Chili, il me fallait du soutien."

    La réalisation

    Marcela Said a voulu une lumière quasiment naturelle pour Mariana (Los Perros). Peu de lumières additionnelles ont ainsi été ajoutées, sauf parfois dans les scènes de nuit. La cinéaste développe : "La caméra, une Alexa, avec une très bonne définition, nous permettait de tourner même quand il faisait sombre. J’ai travaillé avec le directeur photo Georges Lechaptois, qui est lui aussi d’origine chilienne, mais c’était la première fois qu’il tournait là-bas ! Il m’a beaucoup aidée. Nous avons choisi de tout tourner à l’épaule, pour suivre en quelque sorte la respiration de Mariana."

    Signification du titre

    En espagnol, "Perro" signifie "Chien". Le titre du film signifie donc les vrais chiens de Mariana, mais aussi les hommes qui l’entourent, son père, son mari, le policier… Des personnages très macho. Par ailleurs, Los Perros évoque aussi les militaires qui ont été "utilisés comme des chiens" pour faire le sale boulot pendant la dictature. "Il y a également cette expression que la bourgeoisie chilienne employait afin de définir les “gens d’en bas”, ceux qui n’étaient pas comme eux : “el perraje”, qui vient du mot perro, chien en espagnol. Et puis pour finir, au Chili, nous avons beaucoup de chiens errants...", termine Marcela Said.

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