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    L'Assemblée
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "L'Assemblée" et de son tournage !

    La naissance du film

    La réalisatrice Mariana Otero explique la genèse du projet L'Assemblée :

    "Présente comme citoyenne dès les prémisses de Nuit debout, je n’ai pas résisté le 1er avril 2016 - 32 mars selon le calendrier Nuit debout - à prendre une caméra. Il n’y a rien à faire, mon rapport au monde passe par le fait de le filmer. Je ne savais pas ce qui était en train de se passer sur cette place de la République mais je comprenais que c’était extraordinaire et méritait d’être raconté. En plein état d’urgence, plusieurs mois après les attentats, cette place qui avait été un lieu de deuil et de commémoration était transfigurée et devenait un lieu de résistance, de réflexion et d’échanges. Au départ, j’ai pensé que j’allais rendre compte des diverses commissions et initiatives qui se multipliaient chaque jour sur la place, en mettant régulièrement des scènes en ligne sur internet.

    Mais très vite j’ai compris que ce format serait insuffisant. Pour apporter un regard différent des médias qui, eux se focalisaient plutôt sur le spectaculaire sans avoir le temps de comprendre de l’intérieur ce qui se pensait sur la place, il fallait donner le temps au temps et faire un film qui donne une forme à ce qui se construisait jour après jour. C’était ma façon de participer et de m’engager dans ce que je pressentais comme quelque chose d’historiquement important. Il faut dire aussi que je retrouvais à Nuit debout, une problématique qui m’obsède comme citoyenne et qui fait le coeur de mon cinéma depuis 25 ans : comment construire quelque chose ensemble tout en considérant chacun dans sa singularité? Comment réinventer le collectif ?"

    Qui est Mariana Otero ?

    Née en 1963, Mariana Otero, après des études de cinéma à l’IDHEC, se passionne pour le documentaire. Elle réalise plusieurs films pour Arte dont Non-Lieux et La loi du collège qui est le premier feuilleton documentaire de la chaîne. Entre 1995 et 2000 elle vit au Portugal où elle réalise Cette télévision est la vôtre. En dévoilant le fonctionnement de la plus grande télévision commerciale du pays la SIC, ce film créera une énorme polémique. Puis elle revient en France et se tourne vers le cinéma avec Histoire d’un secret. Ce film, au terme d’une enquête sur un secret de famille, révèle un tabou politique et social. Il sera primé dans de nombreux festivals internationaux. En 2010, elle réalise Entre nos mains qui raconte comment des salariées découvrent une nouvelle liberté en essayant de transformer leur entreprise en coopérative. Ce film sera nommé aux Césars du Meilleur Documentaire en 2011.

    Le tournage

    Mariana Otero revient sur le tournage houleux de L'Assemblée :

    "Beaucoup des conditions qui me sont essentielles pour tourner un film n’étaient a priori pas réunies…(rires) À commencer par le nombre de caméras et de « périscopeurs » présents sur la place qui se plaçaient sans vergogne devant mon objectif et compliquaient ma relation aux personnes filmées. En plus, la plupart des gens impliqués dans le mouvement se méfiaient des médias à qui ils reprochaient de s’intéresser à la violence plutôt qu’à la réflexion et au travail sur la place de la République. En pleine commission, lors de débats parfois houleux, je devais expliquer que j’étais réalisatrice et non reporter télé. Pas simple de le faire en quelques minutes, au milieu du brouhaha. Après quelques semaines, pour nous simplifier la vie, avec mon ingénieur du son nous avons décidé de nous accrocher dans le dos des tissus indiquant que nous n’étions pas les médias mais des documentaristes indépendants ! Il a aussi fallu souvent faire avec la violence policière qui s’est exercée tout au long du mouvement de façon incroyable, que ce soit contre les manifestants, la presse ou les cinéastes.

    J’ai subi, comme beaucoup d’autres, plusieurs fois les gaz lacrymogènes et les grenades de désencerclement, en manifestation ou aux abords de la place. J’ai été aussi empêchée de filmer et emmenée au commissariat avec mon équipe après que l’on m’ait confisqué pendant plusieurs heures mon matériel, sous le prétexte mensonger qu’il était interdit de filmer. Bref les conditions n’étaient pas idéales. Malgré ces difficultés, j’ai continué de tourner jour après jour car je me sentais portée par le désir qui circulait sur la place. Et j’avais un atout : le temps. Contrairement aux medias qui s’en sont allés quand la foule des curieux a commencé à refluer, j’ai continué à filmer en ignorant combien de temps cela durerait, quelle forme cela prendrait, et où tout cela irait. Impossible d’anticiper comme sur mes autres films. Là, je filmais à l’instinct en tenant ce fil de l’assemblée, de la parole, de l’écoute et de la démocratie, véritables personnages de ce film."

    Le montage

    Mariana Otero explique son approche sur le montage de L'Assemblée :

    "Je savais que le montage serait chronologique et que le film serait en partie mais en partie seulement une chronique. L’Assemblée est née d’un événement, la loi El Khomry, et a toujours eu à subir et à prendre en compte les événements extérieurs, comme le « 49.3 » ou la violence policière. Du coup, la réflexion à plus long terme était toujours interrompue par les urgences et l’assemblée devait toujours remettre au lendemain ce qu’elle essayait de résoudre, de mettre en place et de construire. La question est d’ailleurs posée dans une des scènes du film : la priorité est-elle de se battre contre la loi El Khomry ou bien de réfléchir par exemple à l’organisation d’une Assemblée Constituante ou d’un processus de vote ? Je voulais faire sentir cette pression des événements au quotidien.

    Et plus généralement, il me semblait important de mettre face à face d’un côté la violence du gouvernement avec l’utilisation du « 49.3 » qui ôtait la parole à l’Assemblée Nationale et l’utilisation de la violence policière qui ôtait la parole aux manifestants, et de l’autre, un mouvement citoyen qui, à l’inverse, cherchait à réinventer une assemblée démocratique et citoyenne où la parole de chacun était prise en compte. Mais je ne voulais pas m’en tenir à cette chronique. Et c’est pour cela que le montage a été relativement complexe. Il ne s’agissait pas seulement de relater le mouvement jour après jour, avec toutes ses répétitions même si c’était important que celles-ci existent, mais aussi d’en dégager, au delà de ce qui faisait son foisonnement, ce qui en a été son essence et ses questionnements fondamentaux. Le film donne mon interprétation de ce qu’a été ce mouvement. J’y ai mis des scènes qui, selon moi, donnent à comprendre la multiplicité des enjeux et des questions posés par Nuit debout."

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