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    A l'ouest du Jourdain
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "A l'ouest du Jourdain" et de son tournage !

    35 ans après

    Amos Gitaï, réalisateur engagé contre la politique de son pays, revient sur les territoires occupés 35 ans Journal de campagne :

    "J’ai fait Journal de campagne il y a 35 ans, avant et pendant la guerre du Liban de 1982. J’éprouvais à l’époque la même sensation : les points de conflits ne cessaient de s’étendre en raison de la politique mise en oeuvre par le gouvernement israélien sans en mesurer les conséquences. La situation actuelle est dans une impasse totale. Le gouvernement israélien actuellement au pouvoir est très réactionnaire. Il intervient dans tous les domaines, y compris la justice, la culture et l’éducation, pour limiter la liberté d’expression et faire circuler les propos racistes."

    Un réalisateur exilé

    Journal de campagne a provoqué un véritable tollé en Israël en 1982, à l'époque de la guerre du Liban obligeant Amos Gitaï à quitter son pays et s'exiler à Paris :

    "Journal de campagne était le troisième volet d’une trilogie composée de House (1980) et Wadi (1981), entamée à la fin de mes études d’architecture. La première projection publique de Journal de campagne a eu lieu en janvier 1983 à la Cinémathèque de Jérusalem, à l’invitation de Lia van Leer. Comme il faisait froid, je pensais qu’il y aurait peu de monde, mais la salle était bondée. Certains arrivaient même directement du front avec leur armement. L’atmosphère était très tendue, et même explosive. La critique et intellectuelle américaine Annette Michelson était présente. Plus tard, elle a écrit que ces circonstances avaient été pour elle une bonne façon de découvrir mon travail et le contexte conflictuel qui a donné naissance à certains de mes films. Le tumulte créé par ce film et les réactions hostiles qu’il a entraînées m’ont contraint à quitter le pays, le temps que cette hostilité se calme. Neuf ans après, Yitzhak Rabin a été élu Premier ministre et j’ai eu envie de rentrer."

    Retour en Cisjordanie

    Amos Gitaï se confie sur son envie de retourner en Cisjordanie faire le point sur la situation et donner la parole à des personnes qu'on ne voit pas dans les médias :

    "35 ans après Journal de campagne, j’ai décidé de retourner en Cisjordanie. Aller dans des villes comme Hébron, avec une petite équipe composée d’un cameraman et d’un ingénieur du son, m’a permis de poser des questions qu’on ne pose pas d’habitude. Je suis allé là-bas pour observer et enregistrer. Je voulais que la procédure reste simple. À l'ouest du Jourdain montre une série de rencontres humaines avec des gens qui essaient de trouver des façons de sortir de l’impasse. Le film est un hommage au courage civique de personnes qui se sentent déçues, comme moi, de l’absence d’initiatives politiques pour parvenir à une réconciliation.

    C’est pourquoi nous sommes contraints d’agir à titre personnel. C’est le côté optimiste du film. Nous voyons toute une série de personnes aux parcours différents qui agissent chacune à leur niveau. On compte encore quelques citoyens qui sont sensibles aux droits de l’homme et qui aiment leur pays. Les femmes qui militent dans ces associations de défense des droits de l’homme sont très présentes et très actives. C’est souvent elles qui portent le poids de cette responsabilité au quotidien."

    Un film pour un espoir de réconciliation

    Amos Gitaï oeuvre avant tout pour qu'une réconciliation devienne enfin possible entre Israéliens et Palestiniens :

    "À l'ouest du Jourdain est avant tout un constat sur ce qui se passe sur le terrain et sur l’évolution des esprits. Face à une situation politique bloquée, des initiatives individuelles émergent. On assiste à une mutation de la résistance pacifique. Ce film parle d’une réponse possible. Celle, émouvante, de gens qui n’ont pas le pouvoir mais auxquels il reste un idéal, une opinion, qui les pousse à agir quels que soient les risques, les conséquences, les insultes et les accusations. Quand j’ai démarré ce projet j’ai dit aux producteurs : « si vous attendez un film où tous les Palestiniens sont des terroristes, et tous les Israéliens des salauds de colons, ne comptez pas sur moi, je veux aller chercher les

    fissures dans le mur. »

    Nous avons commencé à faire des recherches sur ce mouvement émergent, ces groupes de gens très courageux à qui le régime israélien actuel rend la vie difficile. Par exemple, le ministre de l’éducation

    a fait passer une loi interdisant à Breaking the Silence de parler dans les écoles du dilemme de l’occupation. C’est une pente très glissante et dans ce contexte, que peut faire le cinéma ? On sait bien que ce n’est pas le meilleur moyen de changer la réalité. Mais il faut commencer quelque part. Alors je fais un film."

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