C’est d’abord en tant qu’actrice qu’Ángeles Cruz a débuté dans le septième art, notamment dans La Fille du puma et Rito Terminal. Le premier lui a valu le prix de la meilleure actrice par l’Académie suédoise de cinéma et le second une nomination pour le prix de la meilleure actrice dans un second rôle par l’Académie mexicaine de cinéma. Après plusieurs courts-métrages, elle signe avec Nudo Mixteco : trois destins de femmes son premier long-métrage en tant que réalisatrice : « Avant de débuter le tournage, j’avoue avoir eu une certaine appréhension. […] Mais j’ai finalement sauté le pas. Bien sûr, cela a demandé énormément de travail et d’effort. »
C’est en écrivant trois monologues de femmes qu’Ángeles Cruz a débuté le scénario de ce qui allait devenir Nudo Mixteco : trois destins de femmes. Désireuse de développer une histoire plus longue, elle a entrepris l’écriture d’un long-métrage, mais cela ne s’est pas fait sans heurt : « J’ai été dans quelque chose d’assez déroutant, pensant que j’allais nulle part. J’ai suivi un atelier d’écriture que Laura Santullo a donné via Calenda Audiovisual et Imcine. Laura a été d’une grande aide pour moi, en me faisant un grand nombre de suggestions et de commentaires. En fait, elle m’a vraiment apporté une sécurité, une assise. »
Le film se déroule dans le cadre d’une fête religieuse. La réalisatrice explique : « Les fêtes patronales sont le prétexte parfait pour revenir en ville, faire la fête et partir. Dans le cas de Nudo Mixteco : trois destins de femmes, les personnages prennent une décision qui change le cours de leur vie, même si la fête continue. Selon moi, cela exprime l'âme de ma communauté. À savoir la tolérance, la bienveillance mais aussi les limites de nos traditions, la solitude et la fête qui apporte un répit à nos peines. »
Avec Nudo Mixteco : trois destins de femmes, Ángeles Cruz aborde la condition des femmes au Mexique, qui luttent dans une société machiste et misogyne pour s’affirmer. « Il était surtout question de la possibilité pour les femmes de se battre pour un espace, de prendre des décisions par rapport à leur propre corps. Il me semblait logique que les femmes que je représente à l’écran devaient prendre en charge leur existence. » La réalisatrice ajoute : « Nous vivons dans une réalité où le simple fait d’être une femme implique un désavantage, que ce soit dans notre famille, notre foyer, notre communauté, notre pays… Être une femme semble être un inconvénient et il ne devrait pas en être ainsi. »