"Manque d'objectivité !"
Imaginez, en plein océan pacifique, des bases sous-marines de forages high-tech dans la fosse des Mariannes, des ouvriers en détresse en proie à des créatures antédiluviennes, Kristen Stewart en mode Ellen Ripley, notre Vincent Cassel national en Capitaine W.Lucien, de la pression (pas la bière), des scaphandres, de la bravoure, du sacrifice, le tout filmé en quasi-pénombre - 11.000 mètres de profondeurs oblige - Le kiffe total !!! “Calme tes ardeurs”, certains me diront ! Et ils ont peut-être raison. Mais pour les quarantenaires, voire les presque quinquas (dont je fais partie) qui ont été biberonnés aux séries B horrifiques et fantastiques qui pullulaient sur les étagères fournies des vidéo-clubs, ce “Underwater”, a le goût de la madeleine de Proust. Quel mécanisme incroyable que la mémoire, qui, à la vision des premières images du film de William Eubank (“The Signal”), nous embarque quelques 30 ans en arrière et nous pousse inexorablement à la comparaison avec le “Léviathan” de Georges P.Cosmatos ou bien encore le “Deep Star Six” (“Mutant Aquatique en liberté”, ça c’est du titre !), du papa de “Vendredi 13”, Sean S. Cunningham, et bien sûr, avec le “Alien” de Sir Ridley Scott, dont ce “Underwater” - toute proportion gardée, bien entendu - en est lui aussi, un ersatz aquatique. Mais la mémoire a aussi un petit côté pervers, car elle ouvre grand la porte d’une certaine nostalgie, ou plutôt d’une nostalgie certaine qui empêche parfois toute objectivité. Et à la vision de “Underwater”, moult souvenirs sont remontés à la surface (sans jeu de mots), me permettant peut-être d’apprécier ce petit suspense d’horreur qui sent le plancton, simplement de part son aura de divertissement à la patine vintage.