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    Jean-marc B
    Jean-marc B

    7 abonnés 22 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 29 novembre 2017
    Un peu déçu par cette Production "Depardon".
    Des plans fixes, trop longs entre chaque situation, comme si on voulait tenir au moins le durée de 1h30.
    Des humanités perdues dans un univers complexe entre justice, médecine et parfois prison. Des histoires que l'on devine difficiles. On ne connait jamais le fond de chaque situation. Mais on perçoit du côté des malades beaucoup de fragilités, d'incompréhension. Des vies cassées pour un moment encore.
    Par contre saute aux yeux, le décalage avec la justice.
    Non cette justice n'est pas égale pour tous, Pour le coup, elle dépend énormément du juge qui siège. On a ici une panoplie édifiante : deux femmes et deux hommes. Les 2 hommes sans doute fatigués d'entendre les "délires" des malades sont peu enclains à être à l'écoute. La plus jeune des femmes, regard plongé dans ses dossiers n'adressera que tardivement un regard au malade.
    Dispensant une prose médico-juridique totalement incompréhensible par des pesonnes fragiles. Seule, la juge plus agée, fait preuve d'empathie et de compassion tout en jouant son rôle.
    Bref un avis réservé, non sur le sujet mais sur son traitement.
    Machiavelias
    Machiavelias

    5 abonnés 9 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 1 décembre 2017
    Déçue, je trouve le sujet intéressant et c'est pourquoi il est très important de rendre humains des personnes qui sont déjà stigmatisées à longueur de journée : que ce soit à la télé, dans les infos...
    Faire un documentaire là-dessus, c'est aussi vouloir mettre au premier plan ces gens dont l'avenir est en suspens parce qu'ils ne réagissent pas comme "la norme".
    Hélas, Depardon ne va vraiment pas assez loin selon moi. Il n'est montré qu'un côté du monde psychiatrique : l'aspect juridique. En effet, depuis seulement 2013, les hôpitaux psychiatriques ont l'obligation de présenter les patients hospitalisés sans consentement devant un juge des libertés et de la détention. Cela réduit le nombre d'hospitalisations abusives. Mais il ne faut pas oublier qu'il y a tout un monde derrière tout ça : les psychiatres, les médicaments, le manque de liberté, l'ennui, la difficulté de la réinsertion après un séjour...
    De plus, on nous montre que ces cas extrêmes d'hospitalisation sous contrainte, où le spectateur ne peut qu'être d'accord avec la décision du juge. Or, de manière factuel, il n'y a pas que des cas où l'avis est d'avance tranché.
    Il existe pleins de cas ambiguës! Il existe aussi des cas où les différents diagnostiques ne sont pas du tout les mêmes. Ce documentaire qui se veut défendre ces gens qu'on prive de liberté mais fait dire au spectateur "heureusement qu'on ne les laisse pas sortir" : ben oui forcément quand on ne reprend que des cas de personnes qui sont véritablement dangereuse comme cet homme qui s'inquiète de son père qu'il a lui même tué. De plus, dans les faits, les diagnostiques ne sont pas toujours très bien établis par les psychiatres, ni donné en temps et en heures au JLD. Cet état de fait biaise parfois la décision des juges. Et tout ça n'est pas montré, mais c'est le plus important. C'est justement toutes les failles du système. Je trouve que les cas que Depardon a choisi ne sont pas représentatifs des personnes malades en hôpital psychiatrique, ce ne sont pas nécessairement des personnes d'origine étrangère, ni des personnes qui ont une mauvaise connaissance de la langue... Pour avoir connu l'envers du décor, ce documentaire selon moi, persuadera les gens qui ne connaissent pas ce milieu dans la peur et le jugement par rapport au malade, tout l'inverse de ce qu'il aurait fallu faire.
    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 4 décembre 2017
    Plus qu'un film, un documentaire se doit d'avoir une raison d'être. Raymond Depardon, grand parmi les grands du cinéma français et photographe de renom, a choisi, avec "12 jours", de filmer les courts entretiens entre les juges des libertés et les différents patients hospitalisés sous contrainte suite à des manifestations plus ou moins violentes de troubles psychiatriques.
    Ce qui dérange, tout d'abord, c'est que dans un tel contexte, on s'attend tout de même à une certaine prise de position de la part du cinéaste français, Seulement voilà, les agents de l'Etat qui défilent devant nos yeux, se révèlent vite, de par l'uniformité des réponses qu'ils apportent aux gens en souffrance qui leur font face, de simples coquilles vides. D'ailleurs, l'un d'entre eux, d'un ton cynique certes mais tout de même, le dis très bien, ils ne servent à rien. Alors quel intérêt de filmer une personne en détresse qui semble s'adresser à un mur tantôt souriant, tantôt moqueur, tantôt grave voir inquiet mais jamais investi ni réellement empathique? On frôle le voyeurisme mais heureusement, le talent de Depardon pour capter de belles images sauve un tant soit peu l'entreprise.
    La galerie de personnages , à la fois pris dans les rouages de leur propre esprit mais aussi dans ceux, tout aussi maladifs, des institutions (à l'image de ces longs travellings dans les couloirs froids et peu accueillants de l'hôpital psychiatrique), suffit à elle seule de rendre l'oeuvre intéressante. On se retrouve très vite suspendu au bout des lèvres de chacune de ces personnes, tentant vainement de justifier leur mal-être et les actes, parfois terribles, qui en ont découlé. On est parfois aussi effrayé par le monde imaginé par certains d'entre eux où il est, d'un côté impossible d'écouter le juge à cause des voix dans la tête et, où, de l'autre, un père assassiné devient béatifié aux yeux d'un fils bourreau qui se voit visionnaire et créateur d'un nouveau courant politique. Malheureusement, la caméra de Depardon n'est là que pour capter leur détresse et même si on se prend à se questionner sur la décision que l'on prendrait à la place du juge, on se rend vite compte que l'on est bien trop humain pour faire ce genre de choix et que humain, le système tend à ne plus l'être. Des choix comme approuvés par une caméra qui capte de belles images mais qui n'a pas vocation à faire évoluer les choses ni devenir un intermédiaire pour transmettre des idées. Incroyablement figé, le film de Depardon manque cruellement d'humanité.
    PLR
    PLR

    471 abonnés 1 568 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 29 novembre 2017
    Au moment où j'écris, 4 critiques seulement car ce sont les toutes premières heures de sortie nationale, avec une note moyenne pas terrible pour Depardon à 3,4. C'est à cause de deux critiques qui font baisser cette moyenne toute provisoire je pense. Sans doute des spectateurs bien au fait déjà du sujet, de la psychiatrie, de l'internement, des garanties qui l'entourent, de l'hypocrisie judiciaire qu'il y a autour de ça et qui n'ont donc pas appris grand chose et trouvé ça un peu longuet, creux et sans relief (ce sont à peu-près leurs mots). Quant à moi, je suis le spectateur lambda qui découvre. Et je vais donc faire remonter la moyenne pour ce documentaire. Car c'est un documentaire qui, comme ce nom l'indique, sert à documenter une situation, une problématique. A chacun ensuite, ainsi documenté, d'interpréter les faits, les images, de pousser plus loin sa réflexion. Et il y a de quoi. Sur le plan judiciaire on est certainement en plein bons sentiments et défense du faible contre un système qui sans ça commettrait peut-être des abus. Et sans doute, si la loi est ainsi faite aujourd'hui qu'il faille qu'un magistrat vérifie la procédure et entende le malade et/ou son conseil, c'est que des abus il y a eu. Mais avec les images qu'on nous montre, avec les situations compliquées et délicates sur le plan psychiatrique qu'elles nous décrivent, on comprend que le juge prolonge la décision des médecins. Pas la sienne, en bonne justice. Celle de tiers, les médecins. Les cas sont tels que même l'avocat (commis d'office ?) a du mal à trouver quelques arguments. C'est tout juste si parfois l'avocat n'explique pas à son client / patient qu'il vaut mieux qu'il reste là, même s'il peut faire appel. Des malades complètement perdus, dont la plupart ne savent probablement pas ce qu'ils font là, ne comprennent pas grand chose aux termes qui sur les certificats médicaux caractérisent leur pathologie et leur danger potentiel, tant pour eux que pour la société. Juge qui, comme nous (sauf quelques spectateurs nécessairement), n'a pas fait médecine ! Faut-il que la société civile se méfie des médecins (surtout les psychiatres) pour qu'un tel contrôle judiciaire soit mis en place. Vraiment, il y a matière à réflexion. C'est ce qu'on attend d'un documentaire. De la vulgarisation aussi.
    stanley
    stanley

    66 abonnés 756 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 décembre 2017
    Meilleur film de Raymond Depardon depuis l'ultime segment de Profils paysans, 12 jours marque par la force de son humanité qui s'insinue progressivement le long de sa vision. Court (1h26), mais dense en témoignages fascinants qui en disent long sur la misère humaine et la variété des troubles psychiatriques, ce film évite les pièges du cliché des hôpitaux psychiatriques en ne montrant au final que quelques figurants lors des audiences et en faisant s'affronter la faiblesse de l'homme via ses malades avec les institutions judiciaires dont les juges sont les représentants, droits et emphatiques. Ressortent aussi de ces entretiens des moments d'humours et d'espoirs même si, in fine, spoiler: personne ne sortira de ce lieu.
    Les lieux sont filmés au moyen de longs plans séquences ou de longs et lents travelling. L'effet insiste plus sur la solitude qui nimbe les couloirs déserts hormis quelques malades mentaux dont les pas lents et incertains rappellent les morts vivants des films d'horreur. La musique d'Alexandre Desplats, d'une grande pudeur et de délicatesse, apporte un surcroît de plénitude au cadre. Une rare intéraction est présente lors d'une des plus belles scènes où une malade remercie le cinéaste du café. Depardon aborde ici d'une façon tout à fait différente le problème de la psychiatrie par rapport à Urgence. il apporte aussi une forme d'ironie comme en témoignent les interventions redondantes et impuissantes des avocats des internés. Le malade mental reste toujours seul, prisonnier de ses délires, sinon des liens attachés à son lit..
    Imparfaite99
    Imparfaite99

    62 abonnés 123 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 28 novembre 2017
    Vu en AVP (débat/conférence)
    Enfin un vrai documentaire qui nous présente le patient sous son véritable aspect, en dehors de tout sensationnel.
    Enfin un vrai documentaire qui nous change de ce que peuvent nous servir les médias qui ne représentent pas le patient en tant qu’être humain , patient que nous pouvons tous devenir un jour lors d’un accident de la vie. Patients auxquels nous pouvons être confrontés dans notre entourage.
    Un vrai regard bienveillant. Un documentaire à mettre sous tous les yeux que l’on soit de la partie juridique, du domaine médical ou paramédical, ou même n’importe quel quidam en dehors de ces professions.
    Carlos Stins
    Carlos Stins

    78 abonnés 657 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 décembre 2017
    Documentaire sur les hôpitaux psychiatriques français, "12 jours" est un long-métrage sensible et pudique qui soulève des questions intéressantes. Raymond Depardon nous prpose une approche assez fine et sans clichés du monde de la psychiatrie, faisant ressortir toute la complexité de cet univers assez méconnu. Au delà de sa fonction pédagogique, le documentaire se sert de chaque nouvelle audience pour mettre en avant une catégorie spécifique de la population ou faire ressortir un problème sociétal. C'est donc un portait global de notre société que nous propose ce documentaire doublé d'une réflexion profonde sur la définition de la folie et notre rapport aux normes. Le dispositif scénique est limité par le concept même du long-métrage mais Raymond Depardon s'en tire plutôt bien, s’offrant même des moments de poésie visuels quand il filme les couloirs déserts de l’hôpital. On pourra reprocher à "12 jours" d'utiliser une structure narrative un peu trop répétitive, il n'en reste pas moins qu'on a affaire à un documentaire touchant et humain, porteur d'une réflexion intéressante qui soulève des tabous et interroge nos consciences.
    dominique P.
    dominique P.

    844 abonnés 2 027 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 décembre 2017
    C'est un documentaire vraiment remarquable.
    Il nous est présenté plusieurs personnes différentes, souffrant d'un burn-out, de schizo­phrénie etc...
    Ce sont plusieurs patients, hospitalisés sans leur consentement, en psychiatrie.
    Douze jours : en vertu d’une loi de septembre 2013, c’est le délai maximal au terme duquel les patients sont présentés devant un juge des libertés et de la détention qui doit décider de prolonger ou non l’hospitalisation. Ce sont ces audiences, dans un bureau ordinaire, que Raymond Depardon a filmées, à l’hôpital psychiatrique du Vinatier, à Lyon.
    Les juges posant de bonnes questions, essayant d’évaluer, en s’appuyant sur le rapport du psychiatre, si la liberté est envisagea­ble. Les patients, dont beaucoup veulent sortir, paraissent un peu hébétés par les médicaments. Mais ce qui leur reste de force saisit. A travers leurs délires, plaintes ou sarcasmes, transparaît une forme de lucidité aussi terrible qu’extra­ordinaire. Leurs propos nous touchent car ils sont le reflet évident des maux de notre société. Et de nos vulnérabilités.
    Laurent C.
    Laurent C.

    260 abonnés 1 133 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 décembre 2017
    Depardon commettait il y a plusieurs années "Urgences" qui se passait dans une institution psychiatrique et "Flagrants délits" qui regardait la justice quotidienne, dans ce qu'elle a de plus banalement tragique. Le photographe récidive quelques trente ans plus tard mais dans un contexte législatif nouveau, celui où les juges de la détention doivent se positionner sur les maintiens ou pas des personnes enfermées à leurs dépends à l'hôpital. Depardon est un auteur qui aime l'humanité. On se demande d'ailleurs comment sa caméra se faufile discrètement à travers les couloirs sinistres des cliniques psychiatriques, sans qu'elle n'interrompe la ronde mélancolique des malades. Les murs sont nus, et heureusement, la musique vient prendre la place qu'elle mérite, sortant soudain le film de sa torpeur dramatique. Il y a des juges, sérieux, qui écoutent, reconnaissent entre les lignes que leur rôle est très limité face aux diagnostics médicaux, et il y a les patients, dont la souffrance transperce l'écran. On se demande tout le film s'il s'agit d'une œuvre cinématographique ou tout simplement d'un documentaire pour la télévision. En réalité, "12 jours" raconte un état de nos sociétés contemporaines. La poésie du quotidien habite ce récit digne, jamais voyeur, d'une humanité démolie par la pathologie mentale. Les avocats croient sans persuasion à leur fonction. Et la justice essaye de se faire, dans un monde qui échappe à toute rationalité.
    Loïck G.
    Loïck G.

    340 abonnés 1 675 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 1 décembre 2017
    J’ai connu Raymond Depardon plus inspiré, plus impliqué dans sa quête d’une humanité différente, et donc peut-être plus vraie comme on peut l’imaginer dans le milieu psychiatrique. Là où il pose sa caméra en marge, dans les bureaux administratifs d’un juge en charge de vérifier le bon fonctionnement d’une procédure qui date de 2013. Elle contraint désormais le psychiatre à présenter avant douze jours les raisons pour lesquelles son patient est hospitalisé sous contrainte et doit le rester. Ou pas. Auparavant, l’homme de science était seul maître à bord. C’est peut-être pourquoi les fous ne sont plus aliénés, mais des patients qui ont leurs mots à dire. Ce que Depardon filme sans restriction, mais si consciencieusement qu’on en oublie l’objet de son déplacement…
    Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 1 décembre 2017
    Depuis 2013, toute personne placée contre son gré en hôpital psychiatrique, doit être entendue par un juge des libertés dans les douze jours. Compte tenu des éléments fournis par les psychiatres et les services sociaux, le magistrat doit alors décider s’il y a lieu ou non de maintenir l’hospitalisation. Parmi 72 entretiens filmés à l’hôpital Vinatier de Lyon, Raymond Depardon en a conservé une dizaine. Des moments forts qui alternent avec des plans muets accentuant l’incommunicabilité de l’univers psychiatrique.
    Les quatre juges font de leur mieux. Ecoute, patience et parfois empathie les animent. Mais pour aller au-delà de la réponse administrative, rien à faire : ils n’ont ni la formation pour pénétrer dans la tête des autres, ni le temps de compatir à leur souffrance, ni même les mots pour le dire. Alors, ils jargonnent : « Je me cantonne à vérifier la conformité de la procédure… ou la convergence des diagnostics ». Le surréalisme s’invite parfois. Quand pour apaiser celui qui se reconnait «la folie d’un être humain », répond un lapidaire « vous pouvez faire appel !» Et lorsqu’un malade prend congé sur un « merci de votre abus de pouvoir », c’est le magistrat qui est désarçonné et l’humour qui triomphe.
    Ces 12 jours sont évidemment un doc de choc. Assez glaçant même par moments. Ce qui est montré nous dérange un peu. Parce que « de l’homme à l’homme vrai, le chemin passe par l’homme fou », comme dit Michel Foucault en exergue du film. Et cet entre-deux met aussi mal à l’aise la société qui ne sait pas trop s’y prendre avec « ces gens-là », que nous-mêmes car ils nous renvoient à nos propres failles. La mise à l’écart de l’autre indiffère, sa différence nous tourmente. « Ce n’est pas moi qui m’isole, mais eux qui m’oublient », conclue joliment le dernier malade. Qui est lucide ? Depardon est encore une fois magnifique de sobriété et criant d’authenticité.
    Ufuk K
    Ufuk K

    522 abonnés 1 486 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 novembre 2017
    " 12 jours " est un documentaire captivant sur les personnes qui sont interne contre leur gré dans des hôpitaux psychiatrique. En effet à travers les différents face à face entre les malades et juges, nous pouvons percevoir l'incompréhension, le désespoir et la souffrance de ces personnes internés. Le mérite du réalisateur n'est de jamais tomber dans le patho.
    espacebienveillant
    espacebienveillant

    1 abonné 3 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 1 décembre 2017
    Formidable film courageux et émouvant, très belle photo! très belle bande son, musique délicate
    un film qui ouvre le sujet complexe des sans consentements. un pur chef d'oeuvre le film le plus émouvant de l'année.
    À voir et revoir. Bravo!
    brunetol
    brunetol

    193 abonnés 179 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 5 janvier 2018
    Je reconnais au moins un mérite à Depardon : il est champion pour obtenir des autorisations de tournage quasi-impossible. Il est passé maître dans cet art, et ce privilège n'est pas usurpé, l'homme a ses mérites. Mais au-delà de ça ? la matière humaine filmée ici est évidemment précieuse, souvent déchirante, on voit la justice au travail à hauteur d'homme, et elle n'a pas à rougir. On voit ces "pauvres gens" qui n'ont rien choisi, qui souffrent sans fin de la maladie, de la dépression, on est face à la condition humaine dans son plus grand dénuement. On retrouve le dispositif de "Délits Flagrants" : c'est nécessaire, c'est précieux, mais au-delà de ça ? Peut-on aussi se permettre de demander à Depardon ce que viennent faire ces intermèdes affreux, tartinés de soupe musicale en sachet (siglée Alexandre Desplat, qui a rarement autant mérité son patronyme) qui frisent la correctionnelle, tandis qu'on voit un aliéné tourner comme un fauve en cage dans la cour ? Plans interminables, tantôt complaisants ou creux, travellings approximatifs, couloirs où l'on perçoit des cris lointains, où l'on rencontre des pauvres hères perdus en élucubrations sans autre clé de lecture que la déploration, cinéma sans pensée aspergé de cette musak lénifiante, horripilante même dans sa mélancolie de synthèse qui semble nous inviter à prendre des poses contrites avant de reprendre une louche de malheur. La matière que le pêcheur Depardon rapporte dans ses filets est exceptionnelle, sa façon de l'accommoder est simplement indéfendable.
    poet75
    poet75

    276 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 novembre 2017
    « Je suis fou… J’ai la folie d’un homme », s’exclame l’un des patients de l’hôpital psychiatrique du Vinatier, à Lyon, l’un de ceux que Raymond Depardon a pu filmer. L’essentiel de ce documentaire se déroule en effet dans un des bureaux des juges des libertés et de la détention qui statuent sur le sort des personnes internées sous contrainte. Depuis 2013, sans doute pour éviter les internements abusifs, la loi oblige les établissements psychiatriques à cette procédure : le patient, accompagné d’un avocat, comparaît devant un juge qui doit décider soit de la prolongation de l’internement soit de la mise en liberté (dans le premier cas, le patient dispose encore de la possibilité de faire appel).
    Ce sont donc quelques-unes de ces comparutions que le cinéaste a pu filmer, un genre dont il s’est fait une spécialité comme il l’a déjà prouvé en 1994 avec « Délits flagrants » et en 2004 avec « 10ème chambre, instants d’audience ». Sauf qu’aujourd’hui ce sont des personnes en situation d’extrême précarité sur le plan psychique que l’on voit à l’écran. Raymond Depardon se garde de tout effet inutile, il filme simplement la réalité de ces instants de vie avec des champs contre-champs et rien de plus. Du coup, l’on ne perçoit que davantage la difficulté de statuer sur des personnes fragiles, souvent en pleine confusion mentale, qui ont besoin de soins sans aucun doute, mais dont on se demande si c’est l’hôpital qui leur convient le mieux.
    Il est poignant de voir chacun de ces visages et d’entendre chacune de ces personnes essayant comme elles peuvent d’exprimer leur souffrance tout en cherchant les paroles qui rassurent afin qu’elles puissent sortir de l’hôpital. L’un est pris par la paranoïa au point de voir partout des djihadistes et de certifier qu’il a trouvé une kalachnikov dans son immeuble. Une femme suicidaire exige qu’on lui accorde un droit à mourir. Un jeune homme réclame de retourner auprès de son père afin d’en prendre soin, spoiler: alors qu’il en est le meurtrier
    . Une femme s’étonne de la violence qu’elle a subie à son arrivée à l’hôpital tandis qu’entourée de douze employés elle était dépouillée de tout. Etc. Chaque patient nous touche, chacun avec son mal de vivre, et chaque décision des juges nous interpelle. Et quand Raymond Depardon, quittant pour un moment les bureaux des juges, filme un homme seul faisant les cent pas dans un espace minuscule pour tuer le temps, toute la solitude et toute la pauvreté nous étreignent le cœur.
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