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    Enquête au paradis
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Enquête au paradis" et de son tournage !

    Documentaire/fiction

    Enquête au paradis est un documentaire de création, dans lequel Merzak Allouache a pris le parti de fictionnaliser ce qui semble être au départ une enquête de terrain. Le réalisateur explique : "Même si je m’inspire de la réalité, mes films sont, pour la majorité, le fruit de mon imagination. Enquête au paradis ne pouvait pas, par conséquent, être un pur documentaire car je suis attaché à la fiction. Je voulais que Nedjma – la journaliste interprétée par Salima Abada – notre guide dans ce film, ait toute sa place. Qu’elle soit beauc oup plus qu’une "machine à poser des questions". Je voulais qu’elle partage ses émotions, ses doutes et ses réflexions avec le spectateur. Mais le film ne pouvait pas non plus être une pure fiction, car je tenais à ce que les Algériens, anonymes et personnalités intellectuelles, s’expriment sur ce sujet avec leur mots, leurs références, leur sensibilité. Et il me semble que je suis parvenu ainsi à recueillir une voix multiple, réelle et vraie."

    Dispositif

    A partir d’un canevas écrit, Nedjma/Salima a mené les entretiens en toute liberté. Pendant ces moments d’échange, Merzak Allouache se tenait à l’écart et se préoccupait du travail logistique avec les deux caméras. "J’ai tout fait pour que rien ne perturbe la relation que Nedjma/Salima était en train de créer avec ses interlocuteurs. Et il me semble effectivement que sa liberté et sa spontanéité les a mis en confiance pour développer leur pensée sans se soucier des caméras. Cette spontanéité est également présente dans les séquences de fiction, par exemple lorsque Nedjma/Salima est émue face aux vidéos dont elle découvre le contenu en temps réel", précise le cinéaste.

    Paradis noir et blanc

    Merzak Allouache a voulu tourner Enquête au paradis en noir et blanc pour ne pas donner le sentiment au spectateur d’un paradis coloré mais aussi parce qu'une bonne partie du film a été tournée au Sahara — un espace très photogénique. "Je redoutais qu’une image trop folklorisée prenne, aux yeux du spectateur, le dessus sur les propos des intervenants. C’est étonnant de la part d’un cinéaste mais, dans ce cas précis, je voulais que le verbe prime sur l’image. Et puis qui sait si le paradis est en couleurs ou en noir et blanc ?"

    Le choix Salima Abada

    Merzak Allouache avait déjà fait jouer Salima Abada (Nedjma) dans Les Terrasses. Lors du tournage de ce dernier, le metteur en scène a pu constater son intelligence de jeu, son esprit vif, son sens de la répartie et ses facilités d’improvisation. "C’est une actrice accomplie qui n’est pas timorée face à la caméra. Et surtout, c’est une fonceuse dans la vie. Une jeune femme moderne, qui sait parfaitement comment évoluer dans une société algérienne très compliquée", explique-t-il.

    Prégnance grandissante de la religion

    Depuis le tournage de Bab el Oued city en 1993 jusqu’aux Terrasses vingt ans plus tard, en passant par Harragas en 2009 et Le Repenti en 2012, Merzak Allouache a pu observer, dans les mutations de la société algérienne, la prégnance grandissante de la religion. Il confie :

    "Si l’on porte son regard au - delà des milieux très aisés de la nouvelle bourgeoisie ou de la classe moy enne, il existe une Algérie profonde où, malgré l a manne pétrolière, la vie est très dure . Les gens n’ont rien, en particulier les jeunes qui constituent la majorité de la population. J’ai vu leur « mal être ». Ils n’ont rien à quoi se raccrocher, sinon in ternet et les chaînes de télévision satellitaires qui ont façonné une jeunesse nouvelle, parlant très peu français et tournée vers le Moyen - Orient."

    Prédominance d'Internet

    Dans Enquête au paradisMerzak Allouache souligne que la jeunesse n’a plus comme référent qu'internet, qui est un espace où la méditation a peu sa place, le temps court prédomine et la propagande est facile et efficace... Le cinéaste développe : "En Algérie, faute d’une véritable politique culturelle — absence notable de salles de cinéma, de théâtres, de scènes musicales médiatisées, les jeunes ne disposent que de trois moyens de se divertir : le football, la télévision et internet. Et il me semble qu’internet, plus qu’un divertissement, est un puissant moyen d’évasion. Comme partout dans le monde — peut-être un peu plus en Algérie, les jeunes y recherchent les informations et les vidéos les plus variées. Cela peut être de la musique, des vidéos humoristiques, du chatting et de la drague sur les réseaux sociaux, mais aussi du porno et de l’islamisme radical. D’où le succès de ces "prédicateurs 2.0" du Moyen-Orient qui ont fait du web une tribune sans frontières puisque leur vidéos sont souvent sous-titrées en français ou en anglais ! De manière transversale, mon film souligne les dangers d’abêtissement et d’embrigadement religieux omniprésents sur la toile. Comme le dit Boualem Sansal dans le film, une simple petite vidéo salafiste peut faire des ravages sur le mental de millions de jeunes. Et cela en quelques clics."

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