Pour mieux aimer le cinéma, il faut voir de temps en temps un bon nanar, un solide.... Après, comme on apprécie un vrai film! Pour le nanar solide, choisissez une comédie française, vous avez peu de chances de vous tromper.
Ce film, Jalouse, est réalisé par les frères Foenkinos (je crois qu'ils appartiennent plus au monde des pipeuls qu'à celui de la création artistique). Peu importe: il repose à 150% sur les épaules de Karin Viard, et c'est là que ça ne va pas. Karin Viard a un talent fou. C'est une des actrices les plus douées de sa génération. Mais lorsque, comme ici, elle est en roue libre, ça ne va plus. Elle en fait trop, et surtout, elle a encore fait un mauvais choix. N'aura t-elle pas un jour un beau rôle (où elle ne ferait pas forcément la rigolote) dans un beau film, un film fort, qui ne serait pas forcément rigolo? Un jour, enfin le beau rôle qu'elle mérite.... On l'attend très fort pour elle, mais c'est quand même à elle de ne pas accepter n'importe quoi...
Ici, Nathalie est une belle femme prof de khâgnes, qui a une fille ravissante qui se prépare au concours d'entrée au corps de ballet de l'Opéra (Dara Tombroff qui est effectivement une exquise danseuse!), une bonne copine à qui elle peut tout dire (Anne Dorval) -tout.... jusqu'à un certain point que Nathalie va allègrement franchir-, un nouvel amoureux plutôt séduisant (Bruno Todeschini), un brave ex mari (Thibaut de Montalembert) remarié à une jeunette aussi sosotte que bonne fille (Marie Julie Baup), et voilà que tout à coup la mécanique se dérègle, Nathalie (symptome pré-ménopause?) se met à balancer des horreurs à tous, à agresser sa nouvelle collègue (Anaïs Demoustier), bref à se conduire comme une folle. Inutile de dire qu'on ne croit pas un instant à cette histoire ridicule: ce n'est pas un coup de déprime d'origine hormonale qui transforme une femme normale en harpie à la méchanceté venimeuse. Car à côté d'elle, Tatie Danièle, c'est du pipi de sansonnet!! L'agressivité liée à un passage de vie difficile, on sait ce que c'est; la méchanceté, c'est génétique.... Comme c'est une comédie, elle guérira forcément à la fin (un peu de yoga, un peu de piscine...). On y croit, tu parles Charles.
Donc, du point de vue psychologique, c'est d'une bêtise absolue, et du point de vue comédie, c'est pas drôle. Moralité: zéro zéro, la tête à Foenkino!!