Jennifer, une journaliste new-yorkaise s’installe dans une maison isolée pour y rédiger au calme son premier roman. Sauf qu’à son arrivée, elle détonne parmi ploucs du coin. Ces derniers vont lui tendre une embuscade, la brutaliser et la violer. Laissée pour morte, elle parviendra contre toute attente à se relever de ses terribles blessures et n’aura alors plus qu’un seul but, éliminer ses agresseurs.
I Spit on your grave (1978) aussi appelé "Day of the woman" ou encore "Oeil pour oeil", défraya la chronique à sa sortie, pour sa violence graphique et ses innombrables scènes de viols collectifs. Meir Zarchi a eu l’idée du film suite à une rencontre avec une femme, violée et battue dans un parc à New York quatre ans plus tôt. Il souhaitait ainsi dénoncer l’horreur du viol par le biais d’un rape and revenge où la victime prendrait alors le dessus sur ses bourreaux.
Très réaliste dans son traitement, le début du film détonne complètement, avec un cadre idyllique, la rivière, la nature et le calme environnant, avant que le film ne bascule vers l’horreur puis vers le cinéma d’exploitation lorsque Jennifer se transforme en justicière et trucidant ses violeurs un à un. Le film se démarque de ses prédécesseurs par son côté réaliste. La première partie du film s’avère particulièrement insoutenable avec ces quatre hommes qui vont violer Jennifer chacun leur tour (avec notamment, un passage particulièrement ignoble, celui où ils sont trois à la tenir pendant que le quatrième s’acharne sur elle).
Comme cela était le cas avec La Dernière maison sur la gauche (1972) de Wes Craven, la mise en scène pâti de nombreuses longueurs (que l’on ne retrouvera pas dans le remake). Particulièrement viscéral, sans concession et éminemment abjecte
(la scène de viol avec la bouteille)
, le film de Meir Zarchi n’en reste pas moins une œuvre mémorable et d’une rare perversion, portée par une Camille Keaton impressionnante et qui se transforme complètement dans la dernière demi-heure, en s’en prenant à ses bourreaux
(la scène où elle couche avec l’attardé-mental pour en fin de compte le pendre haut et court était une brillante idée, tout comme celle où elle entraîne Johnny dans son bain pour mieux l’émasculer).
Force est de constater que ce film n’a rien perdu de sa vigueur après toutes ces années, toujours violent et impactant, aussi bien moralement que visuellement. 40ans plus tard, Meir Zarchi réalisera une suite (2019) toujours incarnée par Camille Keaton et entre temps, le film connaîtra un remake (2010) suivi de deux suites (2013 & 2015) et même une fausse suite non officielle avec Savage Vengeance (1993) !
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