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4,0
Publiée le 10 juillet 2021
Je ne suis pas près des problèmes de l'Algérie ou de l'Afrique du Nord mais je crois que ce que nous avons ce sont des voix de vraies femmes algériennes interprétées par des acteurs algériens et dirigées par un réalisateur compétant. Ce film montre une profondeur cachée de la société algérienne à laquelle je ne m'attendais pas je n'ai jamais pensé que j'étais quelqu'un qui avait des préjugés mais il semble que j'en avais. Vous êtes en mesure d'entendre les voix de tous les côtés et de comprendre la complexité de cette société. Le film ressemble un peu à une pièce de théâtre lorsque toutes les femmes expriment leur point de vue et leur expérience mais il y a toujours une ligne de force qui mène au brillant final. Il y a aussi une poésie au début et à la fin que j'ai également apprécié. La scène finale est quelque chose dont je me souviendrai longtemps. Les performances des acteurs sont superbes et je crois que ce film a beaucoup compté pour eux. À mon âge je me cache encore pour fumer est film brillant c'est juste brillant...
magnifique et super bien realiser avec des petits moyens ....actrices et acteurs au top .... domage qu il en ai pas plus sur la liberté des femmes ..... bravo ...a voir
Sympathique et corrosif de prime abord, ce film de Rayhana finit par décevoir, faute de trouver un développement moins attendu à son scénario. Les actrices sont pourtant toutes remarquables, Nadia Kaci en tête.
Un film qui nous fait voir les différents visages de ces femmes toutes différentes se retrouvant dans un lieu. Ce film sous forme de huit-clos est une véritable réussite.
Ce film m'a profondément secoué ! Une vraie claque ! On y voit des femmes algériennes raconter leurs vies, leurs croyances, leurs souffrances au hammam et franchement ça m'a remué ! C'est rude, cru, violent et cela m'a complètement bouleversé ! Les actrices sont incroyables et je salue surtout le courage de la réalisatrice qui a signé un film très engagé sur la condition des femmes dans les pays musulmans ! Moi j'en ai encore la chair de poule ! Un petit chef d'oeuvre !
Voilà soudain révélé au grand jour le jardin secret des femmes en Algérie, là où naissent les fantasmes et les rêves impossibles pour essayer de transcender un futur bien voilé. Dès le début, nous sommes pris dans le piège du souvenir parce que la seule évocation des coupures d’eau nous ramène quarante ans en arrière, à une époque où il faisait bon vivre comme coopérant dans une nation indépendante et leader des pays non-alignés. Rayhana situe l’action en 1995, alors que la terreur qui ensanglantait les rues quotidiennes, va anesthésier toute la population pour plusieurs générations. Ces femmes, se racontent, nous dévoilent leur vie « à l’extérieur » du hammam : récits de viols, de morts, de vengeance, de Dieu tout puissant, de marieuse, de séduction, de répudiation. Le film est tourné avec les tripes, la rage, il est violent, bouleversant, et probablement hermétique à beaucoup d’occidentaux, incapables de s’imaginer ce qui se passe « là-bas ». Le rire n’est pas absent dans ce huis-clos, ni les jurons ni les blagues salaces. Les seuls visages d’hommes que l’on va apercevoir sont pétris de haine extrémiste. On reste ébahi une nouvelle fois devant le gâchis, que fut cette guerre civile d’une dizaine d’année. Mais aussi par la nature intrinsèquement rétrograde et traditionnelle d’ une société qui a vu son horizon politique et son espoir de modernisation sociale réduits à néant. Ce film, unique de par son thème, porté par une belle brochette d’actrices – avec en contrepoint une sublime traitresse spoiler: en noir , d’inspiration plutôt fellinienne est ponctué de belles compositions de groupe, un peu théâtrales mais très esthétiques. A ne pas manquer, car les projections sont extrêmement rares. Cinéma 1 - mars 18
J'ai adoré ce film , et par la force de l'interprétation Hiam Abbass est extraordinaire. J'adore le petit rôle de Biyouna, célèbre chanteuse algérienne. C'est un portrait des femmes à ce moment précis. Et ça dit beaucoup de choses. Ça parle du mariage arrangé, du mariage précoce, de la répudiation, d'une jeune fille qui s'est pris un jet d'acide, de l’extrémisme religieux. C'est une mise à nu émotionnelle et physique. Tout le casting, quasiment, est féminin et ce n'est pas anodin aujourd'hui."
Idée magistrale que de peindre l'oppression de la femme au Maghreb à l'aube du printemps arabe dans un hammam, lieu où tombent les pudeurs, où la chair s'affiche sans sexualité mais plutôt dans sa vérité crue n'effaçant cependant pas les luttes de classe. Malheureusement, Rayhana revendique totalement l'origine théâtrale du sujet et cloître ses personnages dans ce huit clos où les seules issues semblent être côté jardin ou côté cour comme au théâtre. Elle demande à ses comédiennes pourtant de grand talent de sur jouer chaque scène, de prendre la pose, hystérisant leur jeu de manière systématique et caricaturale jusqu'au malaise voire à l'excès. La dénonciation s'en trouve de fait totalement désamorcée.
Alger 1995, au cœur des ‘‘années de plomb’’, des femmes se retrouvent dans un hammam de la Casbah.
Les déchirures de l’Algérie de l’époque pénètrent ce qui devrait rester un refuge neutre, et ce lieu de rire et de complicités devient un lieu de drame.
L’ambiance au hammam est superbe, faite d’un curieux mélange de truculence, d’intimité, de volupté et d’échanges sociaux formels. Alger -deux scènes identiques depuis les terrasses de la Casbah- est toujours magique, mais surtout Hiam Abbass -la gérante du hammam qui porte la tension du récit- est encore une fois superbe (‘’Satin Rouge’’ de R. Amari, l’incontournable ‘’Les portes du soleil’’ de Y. Nasrallah etc.).
Seul bémol, la musique des premières scènes surprend, qui ne semble pas coller avec le paysage d’Alger.
Intéressant de regarder ce qui se passe dans ce hammam avec ces femmes libérées, un film qui prend des airs de théâtre à certains passages, honnête mais sans plus vraiment. 6/10.
La critique complète sur mon blog --> Critique du dimanche
Séance de rattrapage pour ce film sorti en avril et que j’avais raté en salle. Je suis pourtant un grand fan de Hiam Abbass. Une fois de plus elle est formidable dans ce rôle de femme forte, autoritaire mais emplie d’humanité, de tendresse et d’amour. Tout comme le film. Pour son premier long métrage, Rayhana adapte sa propre pièce, écrite deux ans après avoir été obligée de quitter l’Algérie, menacée pour ses opinions. Le film commence comme une comédie, pour glisser progressivement vers quelque chose de plus en plus dramatique et se terminer en vraie tragédie. La mise en scène est aussi maitrisée que discrète. Le scénario aussi finement qu'intelligemment écrit. La direction d’acteurs et l’interprétation achèvent de faire de ce film un véritable petit bijou. Aux côtés de la grande comédienne citée plus haut, une bande d’actrices épatantes parmi lesquelles l'inénarrable et formidable Biyouna. Un huis clos aussi dur que magnifique, sur la condition des femmes musulmanes et plus généralement de toutes les femmes, dont on ne sort pas indemne, aussi touché que bouleversé. Même si les choses bougent, il reste encore beaucoup, beaucoup de boulot. Un très beau film, aussi réussi sur la forme que sur le fond.
Un film de femmes sur l’Algerie d’aujourd’hui... terriblement humain et terriblement sarcastique sur les multiples drames qui continuent de frapper ce pays et les femmes notamment... à la fois très beau et très émouvant !
Qui dit femmes entre elles, au hammam, pense immédiatement au merveilleux Halfaouine de Ferid Boughedir. Assez loin de cet univers sensuel et poétique et tiré de sa propre pièce de théâtre, A mon âge je me cache encore pour fumer est le premier film d'une "résistante", Rayhana Obermeyer, qui lutte contre le fanatisme de toute son âme. Le film se déroule au plus fort de la violence en Algérie, en 1995, et réunit plusieurs femmes dans ce lieu de liberté où les conversations roulent autour des hommes, de la société patriarcale, de la religion, du désir ... De par son huis-clos et de ses choix d'opposition (la communiste face à la fondamentaliste, par exemple), le film ne recherche pas les nuances, c'est l'oeuvre d'une combattante, courageuse, décidée et parfois trop démonstrative quand elle pourrait avancer avec davantage de subtilité. Comme une pièce du théâtre antique, la tragédie arrive à la fin, brutalement. A mon âge ... est parfois au bord de l'hystérie et ne s'émancipe pas suffisamment de ses origines théâtrales mais n'en reste pas moins puissant et convaincant surtout quand il ne cherche pas à forcer son message.