Une belle déception que ce métrage dont j’attendais pourtant beaucoup. Je dois dire que les 20 premières minutes du film sont excellentes. Superbe paysage, musiques inquiétantes, créature étrange dans un esprit lovecraftien, huis-clos, tension, mystère, cette partie est enthousiasmante et j’avais vraiment pas envie de la quitter pour ce qui suit ! En effet, après cette introduction réussie qui compose presque un court métrage à part entière, le film bascule dans une sorte de légende urbaine très classique. Le film rappelle d’abord Candyman, évidemment, tout en faisant appel également aux teen movie horrifiques. Puis Angel Heart par la dimension enquête poisseuse, avec une forte touche de The Wicker Man à la fin. Puis il y a plein d’autres références plus ou moins assumées et digérées. En soi, pourquoi pas, sauf que le métrage de Prior fait tout moins bien que ses modèles. Déjà il est d’une longueur incroyable. 2 heures 20 ! C’est énorme pour ce qu’il a à dire et il y a des baisses de régime vraiment agaçantes, des trucs qui ne trouvent aucune résolution, des facilités scénaristiques pour faire avancer un schmilblick ennuyeux qui se double, à mon sens, d’un manque de surprises, de rebondissements. On s’attend vraiment à une descente aux enfers pleine de tension, de suspense, de violence, mais non. Le film est pépère, prévisible car malheureusement il digère mal ses références, et il y a très peu d’horreur graphique. Vraiment, le scénario d’Empty Man est pénible, d’autant qu’il tente d’introduire une légende urbaine très métaphysique, peu claire et fort mal expliquée qui permet également pas mal des facilités scénaristiques ci-précédemment évoquées.
Heureusement, le film conserve quelques qualités du début, notamment sa bonne partition musicale, une mise en scène avec des effets assez bien vus, du moins qui se permet certaines audaces. La photographie et les décors s’avèrent parfois convaincantes pour créer une atmosphère mystérieuse, mais l’imagerie n’a rien de très originale dans le genre et on a vu beaucoup mieux ailleurs. Quant à l’interprétation, elle est honorable, mais pas décapante non plus. Le film n’a pas de grosses têtes d’affiches et repose quasi-exclusivement sur James Badge Dale, pas mauvais, mais un peu tiède. La bonne surprise c’est cette Sasha Frolova, aussi charmante qu’inquiétante avec sa coupe au bol façon Jeanne d’Arc. Dommage qu’elle apparaisse si peu, elle avait quelque chose de très approprié à l’onirisme du film, et je dirai que le film descend peu à peu dès qu’elle disparaît.
En conclusion, Empty Man ne m’a pas franchement enthousiasmé. Plutôt très sympa dans sa première partie, une fois arrivée à Pontifex le film finit par s’acheminer sur des sentiers tout à la fois abscons et prévisibles, et ses longueurs impressionnantes deviennent vite douloureuses. 2.