Ah la belle, bonne et merveilleuse surprise que ce film-là !
A priori, rien ou presque ne pouvait nous y préparer.
En cause : un titre un peu trop aguicheur, un thème énervant (l'infériorité de la femme dans la culture orientale), l'emprise de la religion sur la vie quotidienne (encore et toujours…). Le tout sous la forme d'une comédie (qu'est-ce qui peut bien faire rire là-dedans ?) dont on pouvait craindre les parti-pris racoleurs pour attirer le chaland…
Donc en fait, on n'y croyait pas trop à la base… Mais dès les premières images, on s'est rendu compte de notre grossière erreur.
C'est pourquoi nous vous encourageons illico et de la manière la plus enthousiaste possible, d'aller SUR LE CHAMP vous régaler de ce bijou de cinéma et d'humanité !
Le synopsis dit ceci : Armand et Leila, étudiants à Science Po, forment un jeune couple. Ils projettent de partir à New York faire leur stage de fin d’études aux Nations Unies. Mais quand Mahmoud, le grand frère de Leila, revient d'un long séjour au Yémen qui l’a radicalement transformé, il s’oppose à la relation amoureuse de sa sœur et décide de l’éloigner à tout prix d’Armand.
A priori rien donc de très excitant comme histoire sauf que LA FAÇON de la raconter va vous faire vraiment rire ET vraiment pleurer comme seuls les très grands films savent le faire !
Ce film est un bouquet d'intelligence et de cœur.
L'émotion est toujours là, présente (entre autres, la séquence des vers de Victor Hugo vous arrachera des sanglots, mais il y en a tant d'autres !).
L'humour est roi (La pure comédie avec ses déguisements, ses quiproquos, ses poursuites, son ironie dramatique convoque le vaudeville, Feydeau, Labiche, Guitry et même Maître Francis Veber) jusqu'à nous faire évoquer "Tootsie", "Madame Doubtfire", "Shakespeare in love", "Certains l'aiment chaud" et même... "Rabbi Jacob" !!!
Le rythme est précis (la réalisatrice ne s'appesantit jamais, elle sait que les spectateurs d'aujourd'hui comprennent vite et ne la lâcheront pas ! Elle use avec efficacité de l'ellipse pour nous captiver et nous interroger "en mouvement"…)
L'inattendu est dans l'audace. "Un film qui ose" dit l'affiche et, pour une fois, elle ne ment pas. Car la jeune réalisatrice n'hésite pas à aborder de front, et tout en riant, les thèmes les plus hérissants et les plus épidermiques actuels. Elle rit, elle nous faire rire, elle ironise mais avec bienveillance. Et c'est là son talent. Elle se gausse tout en émouvant, elle critique, tout en comprenant et en montrant.
Et enfin l'Humanité est prégnante. Même les religieux bornés sont attendrissants dans leur manière d'essayer de se dépatouiller avec leurs contradictions.
Disons-le tout net : "Cherchez la femme", c'est du cinéma rare, du très rare même ! Quand on apprend que c'est en plus un premier film, on en reste pantois.
Tout est subtil, maîtrisé, jubilatoire, émouvant, communicant, vibrant dans ce film.
Et c'est pourquoi c'est illico un Grand Film Bonheur (filmsbonheur.com) !
Foncez le voir !