Comédie dramatique, réalisée par Rob Reiner, Stand By Me est un très joli long-métrage. L'histoire, adaptée de la nouvelle Le Corps, de Stephen King, se déroule dans l'Oregon durant un été à la fin des années cinquante, et nous fait suivre quatre garçons d'une douzaine d'années partant à la recherche du corps d'un enfant de leur âge disparu trois jours avant, dans l'espoir de passer dans les journaux grâce à leur découverte. Ce scénario nous plonge, pendant une heure et demie, dans un périple initiatique très prenant, narré avec beaucoup de nostalgie. Le récit nous fait parcourir avec eux, à pied, le long des rails, un chemin semé de mésaventures renforçant leurs liens. Il traite avec justesse de la camaraderie et de tout ce que cela implique, comme les chamailleries laissant places à la complicité. Il évoque également leurs passés tourmentés dû à des familles difonctionnelles se répercutant sur eux, ainsi que la fin de l'innocence, même si celle-ci est déjà bien entamée dû à leur douloureux vécu. L'équilibre est parfait dans son ton entre moments dramatiques et passages plus légers et amusants, donnant lieu à des scènes marquantes. Tout le sel de cette intrigue se joue dans les relations entretenues par les quatre comparses, interprétés par de jeunes acteurs talentueux entre Wil Wheaton, River Phoenix, Corey Feldman et Jerry O'Connell. L'alchimie fonctionne à merveille entre eux. Le reste de la distribution comporte le narrateur joué par Richard Dreyfuss, John Cusack en fantôme hantant les pensées, ou encore Kiefer Sutherland en chef de bande malmenant ses cadets. Tous ces rôles procurent de nombreuses émotions via leurs échanges, soutenus par un langage fleuri et imagé arrachant pas mal de sourires. Sur la forme, la réalisation de Rob Reiner se veut particulièrement soignée. De plus, sa mise en scène évolue dans un cadre sublime mettant superbement en valeur la nature arborée et verdoyante. Le travail de reconstitution est lui remarquable, nous immergeant complètement dans cette période révolue. Ce visuel attrayant est, de surcroît, accompagné par une excellente b.o. reprenant de grands standards, accroissant ainsi l'ambiance d'antan, dont le grand classique interprété par Ben E. King, donnant son titre à l'œuvre. De plus, elle sait parfaitement s'effacer quand nécessaire afin de laisser place au silence ou aux bruits environnants faisant craindre le pire. Ce long voyage rempli d'enseignements s'achève sur une fin à la hauteur de l'enjeu, venant mettre un terme à Stand By Me, qui, en conclusion, est un long-métrage admirable, méritant grandement d'être découvert.