« Maryline », après un premier succès unanime qui m’aura par contre laissé mitigé, est donc le deuxième film de Guillaume Gallienne.
Cette fois, son travail se veut sensible en privilégiant de beaux moments, mais tout en souffrant en parallèle d’un déséquilibre et de maladresses évidentes...
Il semble en effet que l’actrice Adeline D’Hermy, dont la présence et le jeu séduisent franchement, ait été d’emblée mal dirigée, sa personnalité étant trop mal définie.
À l’image de la Maryline à laquelle on pense évidemment, le réalisateur n’a pas offert à son héroïne le petit plus qui ferait la différence avec toutes les autres...
Le petit truc magique ou magnétique qui expliquerait que cette jeune-femme est la perle rare, celle qu’il fallait dénicher à tout prix !
Et ceci, pour que l’on comprenne la fascination qu’elle exerce sur ces hommes venus du cinéma ou du théâtre, car même son apparence physique ne suffit pas à elle seule, à l’expliquer.
Maryline ne se montre déjà pas assez mordante, pas assez battante au point de ne pas être capable d’agir sur sa propre destinée...
Trop de pleurs, trop de retrait et de mal être pour imaginer son réel désir de vouloir être actrice coûte que coûte, même si son problème personnel reste bien caché au début.
De plus, de trop nombreuses ellipses nous baladent dans sa vie, ceci sans comprendre et sans jamais dévoiler, son intériorité qui n’est jamais ou à peine mise à nu !
Son milieu d’origine est décrit de manière assez caricaturale et frustre, ce qui devient même gênant sur le fond.
On comprend bien sûr que son addiction, et son problème lié à l’enfance sont une entrave et que d’être valorisée, va forcément la tirer vers le haut...
Mais Guillaume Gallienne ne nous apprend rien à ce niveau d’autant plus que sa démonstration est faite sans finesse, avec des raccourcis préjudiciables à la bonne marche du film.
Pour ne rien dévoiler sur l’héroïne pour autant, on dira cependant que son cheminement personnel pour guérir et avancer, manque donc de cohérence et de crédibilité...
C’est sans doute lors de la deuxième partie, que l’histoire devient plus touchante, lorsque Maryline se révèle un peu, mais juste un petit peu, et que certains instants provoquent leurs petits effets salutaires afin de toucher enfin le spectateur !
L’actrice offrait pourtant toute une palette diversifiée et intéressante dans son jeu, qui d’ailleurs interpelle et émeut assez souvent, mais dont le côté pleurnichard a été trop exploité en nuisant ainsi au fonctionnement du personnage.
La fin, sorte de mise en abîme bienvenue, nous interpelle en nous plongeant adroitement dans le doute par rapport au devenir.
Un film plutôt bancal, qui réserve cependant de bonnes surprises par ci par là, mais dont on aurait aimé plus de consistance et surtout plus de puissance...