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    The Square
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "The Square" et de son tournage !

    Intentions

    Le cinéaste suédois Ruben Östlund revient sur ses intentions en lançant le projet The Square :

    "Tout comme Snow Therapy, The Square est un film dramatique et satirique. Je voulais faire un film élégant en me servant de dispositifs visuels et rhétoriques pour bousculer le spectateur et le divertir. Sur le plan thématique, le film aborde plusieurs sujets, comme la responsabilité et la confiance, la richesse et la pauvreté, le pouvoir et l’impuissance, l’importance croissante que l’on accorde à l’individu par opposition à la désaffection vis-à-vis de la communauté et la méfiance à l’égard de l’État en matière de création artistique et de médias."

    Genèse du projet

    Ruben Östlund explique les origines du projet The Square :

    "2008 a marqué l’apparition du premier « quartier fermé » en Suède, un lotissement sécurisé auquel seuls les propriétaires en ayant l’autorisation peuvent accéder. Il s’agit là d’un exemple extrême qui montre que les classes privilégiées s’isolent du monde qui les entoure. C’est également un des nombreux signes de l’individualisme grandissant dans nos sociétés européennes, alors que la dette du gouvernement s’alourdit, que les prestations sociales diminuent et que le clivage entre riches et pauvres ne cesse de se creuser depuis une trentaine d’années. Même en Suède, pourtant reconnue comme l’un des pays les plus égalitaires au monde, le chômage croissant et la peur de voir son statut social décliner ont poussé les gens à se méfier les uns des autres et à se détourner de la société. Un sentiment général d’impuissance politique nous a fait perdre confiance en l’État et nous a poussés à nous replier sur nous-mêmes. Mais est-ce l’évolution que nous souhaitons pour nos sociétés ? C’est cette réflexion qui nous a poussés, Kalle Boman et moi, à développer le projet de The Square."

    Signification du titre

    Ruben Östlund se confie sur le choix du titre de son film, The Square (le carré) :

    "Le titre du film, The Square, tient son nom d’un projet artistique que nous avons exposé au Vandalorum Museum, dans le sud de la Suède. Cette exposition qui illustre l’idéal de consensus censé gouverner la société dans son ensemble, pour le bien de tous, est devenue une installation permanente sur la place centrale de la ville de Värnamo. Si l’on se trouve à l’emplacement du Carré, il est de son devoir d’agir – et de réagir – si quiconque a besoin d’aide. Ce qui est nouveau, c’est seulement la manière que nous avons choisie d’évoquer ces valeurs. Le carré est un espace aux valeurs altruistes, fondé selon l’éthique de réciprocité commune à presque toutes les religions (la « règle d’or » : ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas que l’on te fasse)."

    Inspiration et bon Samaritain

    Pour The Square, Ruben Östlund a tiré son inspiration de l’expérience « du bon Samaritain », menée à l’université de Princeton en 1973. Quarante étudiants en théologie participèrent à cette étude, croyant qu’elle portait sur l’éducation et la vocation religieuses. Après avoir rempli un questionnaire, on leur demanda de se dépêcher de se rendre dans un autre bâtiment mais avec un niveau d’urgence différent pour chacun. Sur leur chemin, un acteur feignant d’être un membre du groupe fit une chute. Il avait clairement besoin d’aide. Bien entendu, les étudiants en théologie connaissaient bien le message de la parabole du bon Samaritain : il faut aider son prochain. Comment ces quarante étudiants ont-ils réagi ? La plupart d’entre eux ne sont pas venus en aide à celui qui était tombé et les résultats de l’expérience ont montré que plus on leur avait demandé de se dépêcher, moins ils s’étaient montrés enclins à apporter leur aide.

    Les faiblesses humaines

    "Dans The Square, nous devons faire face aux faiblesses propres à la nature humaine : lorsqu’on essaie de bien faire, le plus difficile n’est pas de se mettre d’accord sur des valeurs communes, mais d’agir en accord avec celles-ci. Par exemple, comment me comporter avec des mendiants si je prône l’idée d’une société juste et égalitaire, où le fossé entre les riches et les pauvres a disparu ? Dois-je conserver le train de vie privilégié qui me permet de leur donner quelques pièces chaque jour et d’améliorer un tant soit peu leur situation ? Ou faudrait-il que je change radicalement mon mode de vie pour rétablir un équilibre entre nous ? L’augmentation de l’extrême pauvreté et du nombre de sans-abris dans les villes occidentales est telle que nous sommes confrontés à ce dilemme au quotidien", analyse le metteur en scène Ruben Östlund.

    La Planète des Singes dans The Square ?

    Au milieu d’un grand dîner officiel, les invités se taisent tout à coup. On pose ses couverts, on rajuste sa cravate, on se redresse sur son siège, pour admirer l’attraction de la soirée. Au milieu des costumes guindés et des robes de soirées, un homme s’avance, torse nu, dans une posture étrange. Tantôt à quatre pattes, tantôt debout, il marche avec des béquilles aux avant-bras. Après avoir contourné quelques tables dans un silence embarrassant, il se met à pousser des cris : ceux d’un singe.

    Exactement comme aurait pu le faire un chimpanzé lâché dans cette même salle, il examine son environnement, fixe à son tour ces centaines de personnes qui ne le quittent plus du regard, se dirige facétieusement vers un invité de son choix, et se met à le chahuter. cette séquence pour le moins originale met en scène un acteur que vous avez certainement déjà vu à l’écran sans jamais vous en douter. En effet, Terry Notary, ce personnage hors du commun qui est allé jusqu’à "faire le singe" en montant les marches du Grand Palais, s’est distingué dans de nombreux blockbusters depuis plusieurs années.

    Comédien, cascadeur et coach de mouvement, Terry est avant tout un artiste unique au monde. Outre le rôle de Rocket, qu’il a repris au mois d’août 2017 dans La Planète des Singes – Suprématie, il a ainsi incarné plusieurs Gobelins dans la trilogie du Hobbit, un Orc dans Warcraft, le banshee de Jake Sully dans Avatar, mais aussi et surtout des primates. C’est ainsi qu’il a pu prêter ses traits et ses mouvements à l’imposant Kong de Skull Island, avant de se montrer à visage découvert pour la toute première fois dans The Square, Palme d’Or à Cannes cette année.

    Film satirique ?

    "Film satirique, The Square exacerbe les pires tendances de notre époque, comme la façon dont les médias n’assument pas leur responsabilité lorsqu’ils reproduisent les problèmes mêmes dont ils se font l’écho. Le musée engage des experts en marketing pour que l’exposition et le concept du Carré bénéficient d’une importante couverture médiatique. Avec ironie, ils déclarent que l’idée du carré est trop « sympa » pour intéresser qui que ce soit car le concept est consensuel. « Pour donner envie aux journalistes d’y consacrer un article, il faut susciter la polémique et ce projet manque de mordant et de controverse ». On peut faire un parallèle avec les partis extrémistes, en Suède et ailleurs, qui ont réussi à attirer l’attention du public grâce à des débats sur des thèmes fédérateurs et polémiques. En Suède, un parti de ce type est devenu la troisième force politique du pays. Pour ce film, j’ai été inspiré par les coups de pub provocateurs de Studio Total une célèbre agence de publicité suédoise. Il est tragiquement ironique que les médias sociaux soient devenus le meilleur moyen de promotion des groupes terroristes", déplore Ruben Östlund.

    Après la Palme, l'Oscar ?

    C’est sans surprise que le film de Ruben Östlund, dernier lauréat de la prestigieuse Palme d’Or du Festival de Cannes, a été choisi par la Suède pour tenter sa chance à l’Oscar du meilleur film en langue étrangère.

    Il est déjà l’heure de choisir son film pour chaque cinématographie mondiale et c’est donc sans surprise qu’on apprend grâce à l’Institut Suédois du Film que celui de Ruben Östlund, The Square, a été retenu pour concourir sous la bannière suédoise. Lauréat de la Palme d’Or 2017, le choix semble tout indiqué pour le réalisateur.

    C’est la troisième fois que Ruben Östlund tente sa chance puisqu’il avait déjà soumis sans succès Happy Sweden en 2009 et Snow Therapy en 2015. Une vidéo du cinéaste inconsolable en apprenant que son film ne figurait pas dans les cinq nommés était alors devenue virale. Espérons que l’Académie des Oscar lui offre une meilleure chance cette année.

    Charge contre les médias ?

    Ruben Östlund a souhaité, avec The Square, attirer l'attention sur la dangerosité avec laquelle les médias jouent avec l'actualité en biaisant l'information :

    "De nos jours, les médias défendent rarement un point de vue. En effet, les articles peu scrupuleux ayant recours à des images racoleuses sont désormais la norme, et sont diffusés partout à travers le monde via les réseaux sociaux. The Square aborde ce sujet d’une terrible actualité avec légèreté et en ayant recours à l’absurde. La vidéo YouTube, manifestement truquée et créée par les experts en marketing pour assurer la promotion des valeurs morales de l’exposition, illustre combien les médias influencent notre perception du monde et nous poussent à mal le comprendre. Je trouve essentiel d’en analyser les effets, car je suis convaincu que l’image vidéo est le moyen d’expression le plus efficace que nous ayons jamais eu, et par conséquent le plus dangereux."

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