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    Une Femme douce
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    39 critiques spectateurs

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    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 16 août 2017
    En Russie, une femme (interprétée par Vasilina Makovtseva) décide d’aller rendre visite son mari en prison pour lui amener un paquet de victuailles qui lui a été retourné par les services postaux. D’ailleurs, on ne connait pas les raisons pour lesquelles le mari a été emprisonné. C’est un périple pour elle dans lequel elle va croiser des gens originaux témoins de l’état de la société. Parvenue à la prison, elle va devoir faire face à une administration pénitentiaire kafkaïenne et à des rencontres douteuses. L’intérêt du film est la peinture de cette société russe de province un peu figé dans le temps, à l’ère communiste. J’ai eu l’impression de voir un film tourné dans les années 80 jusqu’à l’apparition d’un smartphone qui m’a fait comprendre qu’on était dans la période contemporaine. Le film bénéficie d’une grande qualité d’image ; c’est bien filmé. Je reproche cependant l’amateurisme dans la figuration, cela fait parfois récité, certains figurants regardent la caméra. Film intéressant mais parfois ennuyant, peut-être dû au fait que l’actrice principale, que l’on suit durant tout ce long métrage, cette femme douce, n’est pas très expressive et conserve son air abattu (ce qui est une démarche du réalisateur ukrainien Sergei Loznitsa) pendant presque tout le film (2h20 de Droopy sans l’humour).
    desiles ben
    desiles ben

    31 abonnés 204 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 18 août 2017
    Très séduit au début, j'ai commencé à m'ennuyer vers le milieu avant de finir exaspéré dans la dernière demi-heure. L'odyssée de cette femme partie pour rendre visite à son mari en Sibérie offre une plongée dans une Russie, dans laquelle coexistent mafia, proxénètes et un petit peuple qui n'a guère changé depuis Tolstoï.
    L'âme russe qui s'exprime ici est faite d'endurance dans la souffrance, de résignation, de mélancolie noyée dans l'alcool et de nostalgie d'un passé meilleur. On frémit devant les vestiges de la bureaucratie soviétique, la brutalité, la grossièreté de tous ces êtres mais au bout d'un moment, le tableau est brossé et n'évolue guère. On se croirait dans "Le Château" de Kafka, dans lequel le solliciteur se heurte sans fin à une porte fermée. Les choses empirent encore avec une scène onirique grand-guignolesque puis glaçante de violence. Et quand apparaît le générique de fin, on en est presque au même point qu'au début... Le film n'a pourtant pas que des défauts. Il a su saisir quelque chose de la "Russie éternelle" mais cela ne suffit pas à tenir en haleine un spectateur pendant 2h23 ....
    dejihem
    dejihem

    141 abonnés 674 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 20 août 2017
    Tous les autres films russe vus à ce jour sont bien meilleurs que celui-ci. Mais que ce film est lent et bien trop long ! Bon, c'est sobrement mis en scène, l'actrice est hiératique, toute "l'âme russe" est incarnée dans le film, tout bien triste, violent, glauque, comme bon nombre de films russes (et pourtant ils ont fait le livre de la jungle en animation, un chef d’œuvre de ballet russe introuvable) mais vraiment là, quand vient l'onirisme et que le film se termine en queue de poisson, là, franchement, c'est du foutage de gueule.
    Le disciple, de Kirill Serebrennikov, L'Idiot !, de Yuri Bykov, Léviathan et Elena d'Andrey Zvyagintsev sont des films hautement plus recommandables.
    Le film d'Ariane
    Le film d'Ariane

    80 abonnés 179 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 16 août 2017
    Le cinéma russe actuel (en tous cas celui qui s’exporte) est souvent empli de désespérance. Ce film-là ne fait pas exception. Un jour, au fin fond de la Russie rurale, une femme reçoit le colis qu’elle avait envoyé quelque temps plus tôt à son mari emprisonné. Pour tenter de comprendre la raison de ce retour, elle décide de se rendre à la prison dans laquelle son mari est incarcéré pour un meurtre qu’il n’a visiblement pas commis. Mais son périple va se transformer en chemin de croix… J’imagine à quel point ce film est nécessaire comme toutes les œuvres qui montrent ou qui dénoncent mais je me demande qui va vouloir s’infliger 2h30 de désespoir en barres dans des paysages sinistres. Cette femme « douce » au visage étonnamment impassible face à tous les déboires et toutes les humiliations qu’elle va subir et endurer semble être le miroir du peuple russe. Un peuple exsangue, fatigué de tant d’absurdités administratives, de toute la misère économique, sociale et morale qui ronge son pays, de cette corruption terrifiante qui le gangrène. Certes, le portrait est parfois attachant (folklore, chansons tristes, sentiments excessifs, alcool sans modération…) et le scénario réserve quelques rebondissements absurdes et/ou poétiques mais le film est globalement très très glauque. Le dernier quart d’heure est d’une brutalité insupportable. Un film pour spectateurs (russophiles) avertis. (16/08)
    #unefemmedouce #sergeiloznitsa #cannes2017 #cannes70 #wildbunch #hautetcourt #artefrancecinema
    Laurent C.
    Laurent C.

    262 abonnés 1 133 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 20 août 2017
    Douce n'est pas le mot. Déterminée, oui, et impassible face à une administration sclérosée et brutale, digne des temps passés de l'ère soviétique. D'ailleurs, même si manifestement le film "Une femme douce" se passe en 2016, le réalisateur nous ramène aux temps ancestraux de la période communiste, avec au bout des chemins sablonneux, des effigies de Lénine, des bâtiments austères et des fonctionnaires occupés à dire non et à invoquer le règlement pour ne pas s'occuper des gens. Toute l'ambiguïté du film est de savoir s'il s'agit bien d'une farce absurde et sinistre en même temps, ou en fait, d'une critique du régime russe actuel, subtilement masquée par la référence à la période soviétique. Toujours est-il que l'on s'ennuie beaucoup. Au début, le spectateur est charmé par une photographie très belle, très lumineuse, il est souvent amusé face à cette galerie de personnages chantants ou ridicules. Puis soudain, on se dit qu'un montage plus serré aurait été utile. La dernière partie du film arrive après deux heures au moins de dialogues devenus rébarbatifs, pour le coup, générant un sentiment de trop plein et de rejet. L'héroïne, à force de se taire, devient elle-même insupportable. "Une femme douce" est loin des éloges qu'un certaine presse a commises à son égard. C'est un long-métrage, très long, fastidieux et indigeste.
    mx13
    mx13

    250 abonnés 1 918 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 10 février 2018
    Malgré de belles couleurs à la fin du film, qui je pense est le seul point positif du film, le film demeure l'un des plus grands navets de l'histoire qui rabaisse de manière radicale, le niveau de qualité, du festival de Cannes. Une logorrhée d'insultes, de vulgarités, et de fails à tout bout de champ. Proche de l'insupportable, notamment à cause des décors et des lieux de tournages infâmes.
    Je le déconseille aux moins de 10 ans.
    1/5
    dagrey1
    dagrey1

    101 abonnés 655 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 21 août 2017
    Une femme reçoit le colis qu’elle a envoyé quelques temps plus tôt à son mari incarcéré pour un meurtre dont il est innocent. Profondément inquiète, elle décide de lui rendre visite.

    Une femme douce est un film du réalisateur ukrainien Sergei Loznitsa. J'avais lu ça et là des avis comparant l'univers d'une femme douce à l'univers du procès de Kafka. L'exercice semblait intéressant.
    Au sortir de la salle, je ne peux que constater que le film est, pour moi, tant un échec sur la forme que sur le fond. Au plan formel, le réalisateur nous entraîne dans une odyssée horrifique glauque avec des acteurs peu doués et des décors d'une grande laideur. La femme douce (sans prénom pour accentuer l'anonymisation de cette société...) se fait "balloter" de la prison d'où on l'envoie balader pour se faire embarquer par des policiers, fréquenter le maquereau d'un bordel et errer le plus clair de son temps dans des lieux publics bondés de figurants moches et vulgaires fixant la caméra en permanence.
    spoiler: Le "bouquet final" demeure quand même le banquet rassemblant l'ensemble des protagonistes ayant croisé la route de la pauvre femme et se livrant à un exercice d'autocongratulation "perché" que le réalisateur espérait digne de David Lynch.....nous en sommes hélas très loin!

    Il n'a échappé à personne que le réalisateur tente fort maladroitement de démontrer l'ineptie de la machine bureaucratique qui broie les individus dont "la femme douce" est la dernière victime.
    Le supplice du spectateur dure tout de même 2h23.

    Au fond et c'est là que le bât blesse, le réalisateur ukrainien, visiblement aussi subtil que ses acteurs, signe surtout une "charge" anti russe et anti communiste (27 ans après la chute du mur de Berlin...) qui se déroule en 2016 mais avec des images dignes des années 50. Au cas particulier, on sort du cadre artistique, on s'éloigne de l'univers de Kafka pour se livrer à une critique politique radicale qui radote.
    J'observe que ce film n'aurait pas pu se faire sans les fonds français, néerlandais, Lituanien et au financement du fonds Europa pour la culture de l'Union européenne.
    Je suis content de voir à quoi sert notamment la contribution financières des Etats membres....sic!.
    ATON2512
    ATON2512

    60 abonnés 1 164 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 1 septembre 2017
    De Sergei LOZNITSA (2017) .
    Une déception au regard du réalisateur connu pour la qualité historique et sociologique de ses documentaires . Certes son film comme ses documentaires est immersif mais est ce suffisant . Sans dire qu'il ouvre des portes ouvertes mais sa description d'une certaine société russe et d'une époque frôle le poncif .
    C'est plus un documentaire long et parfois ennuyeux à nous montrer des beuveries à n'en plus finir.
    On sent bien le malaise, on pressens le drame, la suite et après patatras ! La seule à tirer le film vers le hautt est l'actrice qui porte le film : Vasilina Makovtseva,
    Jonathan P
    Jonathan P

    69 abonnés 395 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 23 août 2017
    Une Femme Douce véritable supplice de 2h20. La grosse punition du dernier Festival de Cannes. Avec comme cerise sur le gâteau une fin immonde.
    Jmartine
    Jmartine

    173 abonnés 679 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 17 août 2017
    Film de Sergueï Loznitsa, cinéaste ukrainien qui filme l’absurdité qui gangrène la Russie, à travers les yeux d’une femme douce, interprétée par Vasilina Makovtseva, et librement adapté d’une nouvelle éponyme de Fiodor Dostoïevski …cette femme douce vit dans un village isolé de Russie, tenant avec une collègue une station service qui voit passer de trop rares voitures…son mari est en prison pour un motif qu’elle juge infondé…elle lui envoie régulièrement des colis, mais un jour, l’un d’eux lui revient non distribué…alors la femme douce dont on ne saura pas le nom, se met en route, en quête d’explications qu’elle n’obtiendra jamais…c’est l’occasion pour Sergueï Loznitsa de nous entrainer dans ce long voyage à la recherche du mari. Le casting est extraordinaire, cela tient de Ettore Scola d’ Affreux, sales et méchants, ou de Fellini…ses compagnons de route, sortent vodka et cornichons, se montrent incapables de converser autrement qu’en déversant une logorrhée fataliste sur la grandeur passée de la Russie, alternent chants patriotiques et crises émotionnelles…la femme douce traverse ces extravagances carnavalesques, témoin silencieux, quasi inerte…arrivée à destination, elle va de guichets et guichets, rencontres des fonctionnaires obtus, des flics , des macs aux intentions douteuses….et même une représentante des droits de l’homme totalement débordée…Loznitsa déroule sa vision de la Russie , anesthésiée, une réalité où règne individualisme, monstruosité, bêtise kafkaïenne….filmé en plans séquences d’une rigueur impressionnante, servi par la photographie d’Oleg Mutu où l’utilisation des ocres contribue au coté glauque de l’histoire…les deux premiers tiers du film se laissent voir sans déplaisir et Loznitsa aurait pu en rester là…Malencontreusement, il prend la décision dans le dernier tiers de son film, de s’autoriser une longue échappée onirique, reprenant un à un les thèmes précédemment évoqués, où les personnages rencontrés dans les séquences précédentes se mettent à faire l’apologie du système dans une mise en scène à la Fellini, c’est totalement improductif, grotesque et déconcertant… Dommage ….
    poet75
    poet75

    278 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 17 août 2017
    Le moins qu’on puisse dire, c’est que le regard que porte sur la Russie le cinéaste ukrainien Sergeï Loznitsa est dénué de toute complaisance, de toute bienveillance. Dans une interview, lorsqu’on lui demande comment il perçoit la Russie d’aujourd’hui, il décline sa réponse de façon lapidaire avec quatre mots : « abandon, individualisme, monstruosité et bêtise ». Et, dans une autre interview, il ajoute : « …en Russie, rien n’a bougé depuis Ivan le Terrible ! Depuis toujours, les gouvernements ne respectent ni les lois ni les hommes ! ».
    Ce regard, il y a sans nul doute possible de quoi le justifier, j’en suis persuadé, et c’est lui qui prévaut tout au long de ce nouveau film, un film qui trouve son origine dans une nouvelle de Dostoïevski complètement remaniée (alors qu’elle avait été beaucoup plus fidèlement adaptée par Robert Bresson en 1969). Chez Sergeï Loznitsa, la femme douce entreprend un voyage pour porter à son mari incarcéré (pour des raisons qui demeurent obscures, mais en Russie on peut se retrouver prisonnier sans véritable motif !) un colis qu’elle avait envoyé par la poste et qui lui a été retourné.
    Ce voyage, c’est l’occasion, pour la femme comme pour nous les spectateurs, d’être mêlés au peuple, à une humanité de misère qui semble revenue de tout, à des hommes et des femmes qui s’accrochent comme à des bouées à ce qu’ils peuvent, leurs propres déblatérations, leurs chansons, leurs ivresses… Puis, arrivée au but de son voyage, il faut encore, pour la femme, se débrouiller avec des fonctionnaires bornés, des flics corrompus, des individus louches, etc. Rares sont les paroles ou les gestes de compassion. Dans la maison d’hôtes où la femme trouve refuge, c’est une faune invraisemblable qui tue le temps en jouant à un jeu de strip-tease.
    Malheureusement, plus le film avance, plus on risque de décrocher. A force de ne voir que cette humanité de honte et de misère, on se lasse et ce d’autant plus que le réalisateur semble, en fin de compte, ne plus savoir que faire ni de son histoire ni de ses personnages. Tout ce qu’il imagine, c’est de finir le film par une sorte de pirouette onirique, cauchemardesque, spoiler: à la faveur de l’endormissement général de tous les voyageurs assis dans la salle d’attente d’une gare
    . Ce qui génère une scène de rêve qui m’a semblé laborieuse et artificielle, avant de basculer dans l’horreur, dans une scène qui, même si elle se déroule dans la pénombre, est insupportable.
    Dommage. Malgré son ton âpre, j’ai été tout à fait séduit par la première moitié du film avant de me lasser petit à petit, puis d’être agacé par les maladroites scènes finales. 6/10
    Yves G.
    Yves G.

    1 517 abonnés 3 532 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 1 septembre 2017
    Dans la Russie, de nos jours, une femme décide de se rendre dans la prison où son mari est détenu pour lui remettre en mains propres son colis qui lui a été retourné. Après un long voyage en bus, en train puis en taxi, elle se heurte à une administration déshumanisée et corrompue.

    Le nom de l'héroïne de "Une femme douce" ne sera jamais prononcé. Son anonymat, on l'aura compris, est tout un symbole. Dans la Russie post-soviétique, les individualités sont broyées. Est-ce un trait strictement contemporain ? Pas si sûr. "Une femme douce" est une adaptation - très libre - d'une nouvelle de Dostoïevski qui avait déjà en son temps inspiré Robert Bresson.

    Le réalisateur ukrainien Sergeï Loznitsa instruit le portrait à charge d'un pays rude. Son héroïne a beau s'entêter à vouloir délivrer son colis, rien n'y fait. Elle se heurte partout aux mêmes refus, motivés par l'application tatillonne d'un règlement imbécile (dans un bureau de poste, dans une prison), par l'esprit de lucre (au poste de police, dans la mafia) ou tout simplement par la vulgarité humaine (chez une troupe de fêtards abrutis par l'alcool). C'est avec un même insuccès qu'elle se tourne vers une association de défense des droits de l'homme dont la responsable, dans un long monologue bouleversant, lui fait la confession de son impuissance. On se doute que sa quête sera vaine. On attend que l'héroïne, muré dans un silence buté, explose de colère ou se brise de chagrin.

    La force du réquisitoire vient précisément de cet effet de répétition. Mais cet effet de répétition constitue aussi la principale faiblesse du film qui s'étire pendant plus de deux longues heures. La monotonie est rompue dans le dernier quart du film qui se clôt par une longue scène d'un tout autre genre. Son onirisme emprunte à Fellini et à Lynch. Elle ne m'a pas convaincue. Surtout que le dernier plan qui la suit immédiatement et par lequel se conclut le film est d'un symbolisme pesant.

    Quitte à dénoncer la Russie contemporaine, je recommande d'autres films plus efficaces : "L'Idiot!" (2015) de Yuri Bykov, "Classe à part" de Ivan Tverdovsky et, le meilleur d'entre tous, l'extraordinaire "Leviathan" (2014) d'Andrey Zvyagintsev - dont on attend avec impatience le prochain film le 20 septembre.
    cortomanu
    cortomanu

    79 abonnés 424 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 30 août 2017
    Pas mal du tout ce film.
    Excellent même, si votre intention est d'aller au ciné pour choper une déprime carabinée.
    traversay1
    traversay1

    3 684 abonnés 4 890 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 16 août 2017
    Inspiré par Dostoïevski, Une femme douce de Sergei Loznitsa n'a rien à voir avec le film éponyme de Robert Bresson mais cela ne constitue pas une surprise. Le film du cinéaste ukrainien est dans la continuité de ses premiers essais, quelque chose de torturé, de violent et aussi d'un peu pesant. Le dernier tiers d'Une femme douce est malheureusement presque grotesque et insupportable défaisant les relativement bonnes sensations que l'on avait jusqu'alors même si avec réserves. La mise en scène de Loznitsa est dense, souvent remarquable (le passage dans le bus) mais les scènes, justement, sont parfois étirées plus que de mesure. La Russie que nous montre le réalisateur a quelque chose d'intemporel avec des personnages excessifs dans leur comportement et prosaïques pour ne pas dire vulgaires qui pourraient vivre aussi bien du temps des tsars que de celui de Poutine. La femme douce, elle, sert de contrepoint, figée dans son obsession et son incompréhension d'une bureaucratie dont le fonctionnement semble aussi arbitraire qu'absurde. Le film dérive quelque peu dans un univers kafkaïen jusqu'à cette dernière partie qui se rapproche davantage d'une farce fellinienne. La comparaison avec le cinéma de Zviaguintsev n'est forcément pas à l'avantage de Loznitsa malgré la puissance d'une réalisation qui se perd bien trop dans une lourdeur d'exposition rédhibitoire.
    Christoblog
    Christoblog

    839 abonnés 1 689 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 19 août 2017
    Autant le préciser tout de suite, il faut une certaine disposition d'esprit pour apprécier le dernier film de Sergei Loznitsa.

    Pour être plus clair, il faut s'estimer capable d'être réceptif à une durée de film qui n'est pas négligeable (2h23) et à un rythme que certains estimeront exagérément lent. Dans Une femme douce, un bus peut mettre plusieurs minutes pour accéder au premier plan, ou un personnage pour se déplacer d'un point A du plan fixe à un point B du même plan fixe. C'est donc un cinéma qui prend son temps, sans être insultant pour le spectateur, parce que chaque plan est signifiant, en dépit de sa longueur/langueur/lenteur apparente.

    Loznitsa est un styliste hors pair. Sa façon de filmer peut donc être souveraine, flottante comme un nuage dans une estampe d'Hokusai, déliée et reptilienne pour suivre les différents personnages dans une fête. Il y a donc un plaisir esthétique évident à voir Une femme douce.

    Sur le fond, le film pourra être considéré de multiples façons, et ménager de nombreux niveaux de lecture, politiques ou littéraires.

    On croit suivre lors de la première partie la démarche kafkaïenne d'une femme qui cherche à ce que son mari en prison reçoive son colis. Ce voyage un peu vain, et en apparence ennuyeux, se transforme dans la dernière partie en un rêve dans lequel chacun des personnages croisés assiste à une sorte de réunion bizarre. C'est selon moi par son final, qui renverse sa perspective générale, que le film prouve sa valeur.

    Cette dernière partie onirique m'a sidéré (à défaut de m'avoir totalement séduit) et me fait considérer le film, admirable sous bien des aspects, chiant sous autant d'autres, comme le plus ambitieux de la compétition du dernier Festival de Cannes.

    Je résume : à conseiller aux aventuriers des expériences slaves, délicates et intellectuellement stimulantes. Débrouillez-vous avec ça.
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