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DarioFulci
108 abonnés
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2,0
Publiée le 18 février 2018
Quoi de mieux que l'absurde pour mettre en évidence les aberrations et le corruption d'une société corrompue ? Cette histoire à peine utopique met en scène une femme étrangement passive face aux contraintes et autres injustices de son pays. Plus de deux heures pour dresser la liste des inepties et des imbéciles. Le propos tourne vite en rond jusqu'à un final qui se perd dans un délire abstrait pseudo-intellectuel gonflant.
Long périple pour cette femme qui va chercher d'aller voir son mari qui est dans une de ces prisons russes dont il semble impossible de pouvoir sortir.Il semble alors que rien ne lui soit épargné avec même une sorte de fin un peu grotesque, et quand on y songe...très russe!
Sergeï Loznitsa peuple son troisième film de fiction, libre adaptation de La douce de Dostoïevski déjà adaptée par Robert Bresson, d’innombrables larges et longs plans-séquences très composés et baignés de sons directs. Le cinéaste prouve à nouveau son sens aigu du détail dans l’animation des décors et des acteurs dans la profondeur de champ. Entre corruption, violence, abus de pouvoir, individualisme et machisme, le parcours kafkaïen de cette Femme douce incarnée par Vassilina Makovtseva convainc par sa forme moins par son fond. À l’image d’une héroïne principale mutique et sacrificielle, le film privilégie les monologues au détriment des dialogues et évite toute individualisation psychologique. L’univers faussement naturaliste qui en découle est celui d’une vaste prison tant existentielle qu’identitaire, reflet stéréotypé, voire outrancier, d’une Russie post-soviétique. La dernière partie du film bascule dans une séquence à l’onirisme Fellinien qui, d’un point de vue esthétique, rompt l'aspect pseudo-documentaire du film. Cet anachronique banquet mondain très XIXe siècle fait défiler devant la caméra les personnages rencontrés par l’héroïne durant son périple. Chacun rivalise de duplicité et de cynisme à l’image d’un film stéréotypé marqué d’un cruel manque de sincérité.
" Une femme douce" de Robert Bresson (1969). Il est prêteur sur gages, derrière son comptoir, il manie des objets et de l'argent. Des billets. Il épouse une très jeune fille, très belle et secrète. Ils se donnent tous les plaisirs (c'est ainsi exprimé). Il veut la posséder, elle lui échappe. Elle le regarde (beaucoup). Il l'aime et ne la voit pas. Elle s'enferme dans son silence et sa douceur. Elle va mourir et c'est le début du film : Elle est morte, allongée sur son lit de velours vert et il raconte. Dominique Sanda est toute jeune, c'est je crois son premier film. Elle est de tous les plans, souvent vêtue d'un imper beige, strict et triste. Neutre, comme toujours chez Bresson. Mais sa sensualité, sa beauté lumineuse et incendiaire sont une merveille, un miracle que capte le cinéaste. C'est un film sur le couple et son incommunicabilité. Un chef d'œuvre!
Complètement absurde et noir de chez noir. Une fin à vomir. 02h20 à essayer de comprendre pourquoi faire du laid quand on peut faire du beau. Les acteurs et actrices sont ici les seuls à valoir quelque-chose, merci à eux.
Un véritable chef d'œuvre comme le cinéma de ce 21e siècle peine à en produire. Quand la sobriété le dispute à l'intelligence du regard, on remarque alors combien la plupart des films manquent d'ambition.
La mode du moment est aux diatribes anti-russes. Forts de subsides Français et Européens, Sergei Loznitsa exprime dans ce film tout son mépris pour le peuple russe. Et c'est techniquement très réussi. Rarement a-t-on vu à l'écran un tel dégoût pour un pays en son ensemble : sa culture, ses ethnies, ses structures sociales, sa politique, son âme.