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    Ma' Rosa
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Ma' Rosa" et de son tournage !

    Drogue et corruption

    L'intrigue de Ma' Rosa est née d'une histoire vraie que quelqu'un avait racontée à Brillante Mendoza à propos de ce que sa famille avait vécu en 2012. En l'écoutant, le metteur en scène a été touché par ce récit qui met en lumière deux problèmes très répandus aux Philippines, la drogue et la corruption. Cette personne est aujourd’hui devenue l’un des personnages du film mais Mendoza n'a pas souhaité dire lequel. Il explique :

    "J’ai essayé d’en savoir plus, de connaître tous les détails de cette affaire : comment c’est arrivé, et surtout pourquoi un tel besoin d’argent vous pousse à vendre de la drogue. Et puis j’ai rencontré les autres membres de la famille : ce n’était pas facile pour eux de tout raconter, il fallait qu’une confiance s’installe entre nous, qu’ils comprennent que je ne voulais pas « exploiter » leur histoire, en tirer parti d’une façon mercantile, que je voulais comprendre le processus et les situations qu’elle avait provoqués."

    Recherches

    Au moment de l'écriture du scénario, Brillante Mendoza a fait des recherches sur la police philippine. "C’est ma méthode de travail depuis quelques années : chercher des expériences réelles, trouver un « référent », une personne qui servira en quelque sorte de tremplin au scénario que je développerai avec un scénariste - en l’occurrence Troy Spiritu pour Ma' Rosa", confie le réalisateur.

    Sur quelques heures

    L’action de Ma' Rosa se déroule sur quelques heures, un choix qu'a fait Brillante Mendoza pour appuyer la vérité de la situation représentée dans le long métrage. Il explique : "Aux Philippines, si vous arrêtez un trafiquant de drogue en semaine, il va directement en prison. Si vous l’arrêtez un vendredi soir, comme les tribunaux sont fermés le week-end, il reste en garde à vue jusqu’au lundi, au commissariat. La police a donc tout intérêt à faire des rafles en fin de semaine : cela lui laisse 48 heures pour négocier et éventuellement remettre les trafiquants en liberté contre de l’argent. C’est exactement ce que raconte le film."

    Réalisme

    Avec Ma' Rosa, Brillante Mendoza a voulu être le plus réaliste possible en faisant en sorte que la frontière entre documentaire et fiction se brouille. Dans cette optique, il a filmé caméra à l'épaule. "La crédibilité des répliques, des costumes, des situations, doit être maximale. Bien sûr, c’est une approche qui peut choquer, il y a des spectateurs qui ne veulent pas voir la réalité, parce que le cinéma ne la montre pas si souvent. Mais le public de mes films est aventureux, il veut recevoir des nouvelles du monde", note le réalisateur.

    Un vrai commissariat

    Le commissariat que l'on voit dans Ma' Rosa est un vrai commissariat dans lequel les policiers qui l’occupent savaient que Brillante Mendoza allait y poser sa caméra. Le cinéaste se rappelle même que les membres des forces de l'ordre qui s'y trouvaient ne se sont pas du tout sentis visés par la dénonciation de la corruption inhérente au film...

    Comédiens

    Jaclyn Jose et Julio Diaz, qui jouent Ma’ Rosa et son mari, ont débuté au début des années 80 lorsque Brillante Mendoza était encore directeur artistique. Le cinéaste avait travaillé avec eux lorsqu'il était dans la publicité et ils sont devenus amis. Il se souvient : "Jaclyn a joué dans mon premier film, et je leur ai demandé de jouer un couple à plusieurs reprises, dans Serbis, dans Tirador, etc. Et c’est la propre fille de Jaclyn, Andi Eigenmann, qui joue la fille de Ma’ Rosa."

    Prix d’Interprétation à Cannes

    Jaclyn Jose a reçu le Prix d’Interprétation au Festival de Cannes de 2016. Elle est la première actrice d’Asie du Sud-Est à être récompensée sur la Croisette. Aux Philippines, ce prix a créé un buzz très important.

    Pauvreté

    Ma' Rosa se déroule dans un quartier précis de Manille, dans le coeur actif de la ville. La famille du film est pauvre, comme 80% des Philippins aujourd’hui. "Elle aspire à rejoindre le bas de la classe moyenne, peut-être que les enfants, dont certains font des études, y parviendront. Mais il ne faut pas se méprendre, la boutique de Ma’ Rosa et de son mari est une minuscule échoppe. Ils gagnent peut-être l’équivalent de dix dollars par jour. Comment voulez-vous survivre avec si peu ? Pour moi, raconter une histoire qui touche 80% de la population philippine, c’est raconter le pays tout entier. Les 20% qui forment les classes aisées ne représentent pas la nation", précise Brillante Mendoza.

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