Lors de la projection de son dernier film La Terre Amoureuse, Manu Bonmariage a été interpellé par Philippe Rondeux, l'un de ses neveux, pour être suivi dans les derniers instants de sa vie. "Ce n’est pas tous les jours que quelqu’un me propose de devenir le sujet d’un de mes films de cinéma direct. Et ce quelqu’un, Philippe, était en train de vivre un moment incroyablement unique. Malgré l’adversité, la douleur, la difficulté, il voulait que je sois à ses côtés pour être témoin de son triomphe sur sa souffrance, non pas en lui survivant, mais en la domptant, en continuant à vivre pleinement jusqu’au dernier soupir. Il me posait cette question: “comment rester un homme face à la mort?” Cet évènement inévitable à la fois si humain et si inhumain", raconte le réalisateur.
Si la loi sur l'euthanasie est encore l'objet de débats en France, elle a été votée en Belgique en 2002. Elle concerne l'euthanasie active, par opposition à l'euthanasie passive, encore préférée dans plusieurs pays européens et qui consiste en l’interruption du dispositif médical qui maintient en vie.
Si Manu Bonmariage suit deux hommes tous deux atteints du cancer, il a été intéressé par le parallélisme de leurs réactions face à ce drame commun : "Ils vivent la chose de façon très différente. C’est ce qui fait la force du récit. J’étais convaincu qu’il fallait rester à l’écoute de ce qui se passait qui était suffisamment riche pour ne pas remettre une couche de commentaire", explique le cinéaste.