Mehrdad Oskouei voulait réaliser depuis des années un film sur les enfants des centres. Sa première tentative de tournage remonte à 2006, année durant laquelle le metteur en scène avait essayé pendant six moins d'obtenir une autorisation, sans succès. Il se rappelle :
"Finalement, j'ai porté en dernière requête les deux pages du concept original au bureau de la justice fédérale. J'ai exposé toutes les recherches que j'avais faites et déposé une demande de tournage pour une courte période. Ils ont gardé mes notes et m'ont renvoyé à la maison. J'étais en voiture en train de dire à mon assistant qu'après tous ces mois de démarches le projet allait s'arrêter, quand mon portable a sonné."
La principale difficulté de tournage pour Mehrdad Oskouei a été d'obtenir la confiance des jeunes filles mais aussi des autorités. Si le cinéaste avait gagné par le passé la confiance de l'Organisation de Prison d'Etat grâce à ses deux premiers films, Les Derniers jours de l'hiver et "It's always late for freedom", il a dû promettre à l'instance que Des rêves sans étoiles ne serait pas diffusé à la télévision en Iran et qu'il serait réservé aux festivals, aux universités et aux centres culturels.
La plupart des jeunes filles du centre ont eu des problèmes avec les hommes dans le passé. Lorsque Mehrdad Oskouei a tenté de créer un climat de vérité et d'intimité, il s'est présenté à elles en tant qu'oncle paternel ("Amoo"), ce qui n'a pas bien marché puisque dans la majorité des cas ce sont eux qui leur ont fait le plus de mal. Le réalisateur est alors devenu l'oncle maternel ("Daei") et le climat de confiance a peu à peu pu s'installer.
C'est pendant la phase de montage que Mehrdad Oskouei a bâti le scénario du film, en essayant d'apporter une réponse à la question suivante : pourquoi ces enfants, à cet âge, se retrouvaient dans ce lieu ? Il développe :
"Une fois dans le centre, j'avais besoin de trouver les personnages de mon histoire. C'était l'épine dorsale du film. J'ai trouvé les protagonistes après avoir tenu de longs entretiens, pour déterminer le film conducteur. Les membres du personnel ont aussi été d'une grande aide. Certains protagonistes ont quitté l'histoire, parce qu'elles ne voulaient pas partager leur histoire avec la caméra, ou pour d'autres raisons. Quand nous avons commencé, je ne savait pas à quoi m'attendre et, sur ce film particulièrement, il y a eu des surprises tout le temps."