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    Problemski Hotel
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Problemski Hotel" et de son tournage !

    Adaptation

    Hôtel Problemski est l’adaptation d’un roman écrit en 2003 par l’auteur flamand à succès Dimitri Verhulst, déjà auteur de La merditude des choses, porté à l’écran par Félix Van Groeningen en 2009 : "Verhulst a deux grands axes dans son travail d’écrivain : les récits à caractère autobiographique, comme La merditude..., et ceux traitant de sujets contemporains. Hôtel Problemski appartient à cette catégorie", précise le réalisateur Manu Riche.

    De Strip-tease au grand écran

    Né en 1964 à Hasselt, formé à l’école du théâtre, Manu Riche s’est orienté vers la réalisation documentaire à la fin des années 1980, intégrant l’équipe de la célèbre émission Strip-tease. "Je me suis totalement retrouvé dans Strip-tease", explique le cinéaste, frustré à l’époque par le sentiment que le théâtre s’était "institutionnalisé" et devenait "de plus en plus déconnecté du quotidien". Crée en 1985 par Marco Lamensch et Jean Libon sur la RTBF, la chaîne publique belge francophone, puis diffusée à partir de 1992 en France sur la troisième chaîne, Strip-tease a bouleversé les normes du documentaire.

    Décors réels

    Durant l’automne 2015, le réalisateur Manu Riche et l’équipe de tournage d’Hôtel Problemski ont investi un décor de tournage peu commun dans le centre de Bruxelles : le 10e étage de la tour BNP Paribas. Face au palais des Beaux-Arts, signé Victor Horta, ce cube de verre, de fer et de béton, aux fenêtres teintées, est caractéristique de l’architecture fonctionnelle des années 60-70. Lors du tournage, seul deux étages de ce siège administratrif étaient encore en activité. "Au nôtre, il n’y avait déjà plus d’eau courante. Les toilettes ne fonctionnaient plus" se souvient Manu Riche. L’équipe déco du film a conservé le mobilier typé des lieux, n’ajoutant que quelques lits et matelas pour métamorphoser les anciens bureaux en hôtel Problemski, squatté par des réfugiés de toutes origines. Pour le cinéaste, le lieu incarne parfaitement le propos de

    son film :

    "C’est la métaphore du monde contemporain. Face à la faillite économique d’un système, notre modèle se retrouve à la dérive. Les personnages du film sont sur un radeau, ils n’ont plus vraiment de but, de direction. Il y a quelque chose d’un peu absurde dans ce décor d’une ancienne banque et la situation dérisoire des personnages."

    Collaboration

    Pour écrire le scénario, le réalisateur a retrouvé le Britannique Steve Hawes, qui collabora avec lui sur L’homme qui n’était pas Maigret (2003), une réflexion documentaire sur la course aux armes nucléaires. "Steve est un scénariste chevronné, qui a très bien compris le fond et l’esprit du livre. Tout comme moi, il a apprécié l’approche directe et frontale du sujet, dénuée de misérabilisme", relate Manu Riche.

    Le casting

    Héritage de son parcours documentaire, Manu Riche a attribué les rôles à des comédiens ayant un parcours de vie similaire à celui des personnages.

    "Le casting fut long parce que nous cherchions des comédiens ayant une nationalité ou des origines similaires aux personnages. Tarek Halaby qui interprète Bipul est danseur au sein de Rosas, la compagnie de la chorégraphe Anne Theresa de Keersmaeker. Il est né en Palestine, a été exilé en Jordanie, puis à Dubaï, avant de se retrouver à Chicago et de finir par atterrir en Belgique. Forcément, il a trouvé des échos de sa propre histoire." Son ami Maqsoon est joué par le comédien et metteur en scène de théâtre Gökhan Girginol, d’origine turque. Quant à Lidia, Manu Riche a découvert Evgenia Brendes. "Elle a quitté le Kazakhstan il y a dix ans et a fait ses études au Conservatoire à Anvers. C’est une future grande comédienne européenne", assure le réalisateur.

    La méthode Manu Riche

    Le réalisateur Manu Riche analyse sa méthode de travail sur le plateau :

    "Je n’ai pas vraiment filmé de la manière dont je filme des personnes réelles" précise le cinéaste. "Je dirige, mais pas trop. Je préfère créer des situations et capturer un moment. J’évite d’intervenir. J’ai travaillé presque exclusivement en plan séquence. Cela permet aux comédiens de se laisser aller dans la scène, dans l’instant." Résolu à « transgresser » la frontière entre fiction et documentaire, Manu Riche insiste malgré tout sur le premier terme pour qualifier Hôtel Problemski. "Je n’ai pas envie de m’enfermer dans un format", ajoute-t-il. "Je ne veux pas que l’on me dicte la forme que doit prendre un documentaire ou une fiction. Je crois qu’il faut trouver une forme pour chaque projet, chaque sujet. Et essayer de trouver sa vérité par la mise en scène."

    Références ciné

    Le scénariste Steve Hawes et le metteur en scène Manu Riche ont gardé deux références à l’esprit durant la production d’Hôtel Problemski, deux films qui furent parfaitement ancré dans un réalité de leur époque, tout en la transcendant par un ton décalé : Vol au dessus d’un nid coucou (1975) de Milos Forman pour le huis clos et l’enfermement et M.A.S.H. (1970) de Robert Altman pour l’humour subversif.

    "Comme ces films, Hôtel Problemski respire l’air du temps. Nous sommes tous des réfugiés", médite le réalisateur, "car on ne sait plus trop où on va, comme Bipul. C’est une « tragédie absurde » - un peu comme un En attendant Godot réaliste."

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