Le film est adapté de la série de 3 romans « Le Journal d’Aurore » de Marie Desplechin publié entre 2006 et 2009. L’auteure – sœur du metteur en scène Arnaud Desplechin – a participé à l’écriture du scénario aux côtés de la réalisatrice Emilie Deleuze et de Laurent Guyot.
L'auteure des romans et co-scénariste du film Marie Desplechin revient sur la genèse du projet :
"Au tout début, c’est Alexandra Henochsberg, aujourd’hui coproductrice et distributrice du film, qui m'a dit : « Ma fille, qui ne lit pas assez, et ses copines ont lu un livre qui les a bien fait rigoler ». C’était Le Journal d’Aurore. Le producteur Patrick Sobelman m’a demandé d’écrire le scénario. J’ai d’abord dit non. Et puis j’ai quand même bouclé une première version, un peu hésitante parce que je n'avais jamais écrit de scénario, c’est une technique d’écriture que je connais mal. Patrick s'est alors mis à chercher un réalisateur, ce qui n’est pas si facile : généralement, les gens veulent raconter leur enfance à eux… Le temps passe et un jour il me dit : « Je crois que j’ai une bonne idée, Émilie Deleuze ! » On s’est rencontrées et on s’est bien entendues", se souvient la scénariste.
Le personnage principal, Aurore, est campé par la jeune Léna Magnien :
"J’ai vu beaucoup, beaucoup de candidates pour jouer Aurore. Problème, elle est dans toutes les séquences : si elle n’est pas juste, le film est foiré. Même en la filmant admirablement, on ne s’en sort pas… Il fallait donc que je trouve une gamine qui tienne vraiment la route. Il n’y a pas eu d’évidence avec Léna, mais elle est d’une intelligence hors du commun et j’avais l’impression qu’elle aurait la capacité de concentration nécessaire pour le film. Surtout, elle m’a montré pendant un essai une faculté d’invention, une compréhension profonde du personnage qui ont pris le pas sur mes doutes, notamment le fait qu’elle n’ait jamais joué la comédie. Lors de cet essai, c’était comme si elle avait lu le scénario alors qu’elle ne l’avait pas eu entre les mains ! Je suis partie en répétitions avec elle trois semaines avant le tournage. Et ça a été dramatique au début parce qu’elle voulait me faire plaisir, et elle surjouait. C’était très mauvais, et là j’ai paniqué, je me suis dit que je m’étais totalement trompée. En plus, elle n’était pas physiquement l’Aurore que montre la couverture du roman : un grand échalas…. Elle, elle était toute petite, mais ça m’intéressait le côté petit roquet qui attaque", explique Emilie Deleuze.
Emilie Deleuze nous parle de la musique, qui tient une place central dans Jamais Contente :
"J’ai besoin d’avoir la musique d’un film avant de démarrer. Je cherchais quelque chose qui soit de l’ordre du rock, mais avec une mélodie suffisamment profonde. J’ai pensé au groupe américain Black Rebel Motorcycle Club. Leur composition est forte et les paroles suffisamment poétiques pour qu’un ado puisse se les approprier. Ils m’ont donné un morceau inédit, les autres sont des reprises : le groupe répète Beat the Devil’s Tattoo et à la fin Léna Magnien chante Hate The Taste."