Le projet Veronica a vu le jour à l’automne 2007 lorsqu'un policier de la brigade criminelle a fourni aux futurs producteurs du film, dont Enrique López Lavigne, des informations au sujet d’une affaire non résolue, en lien avec un phénomène paranormal. Il se rappelle :
"S’agissant d’une enquête de police, ce dossier avait un intérêt supplémentaire pour nous autres producteurs, parce que l’affaire a fait parler d'elle sur Internet, et que nous travaillons avec Iker Jiménez, producteur d'émissions de télé et de radio. Les multiples facettes de l’affaire, la force d'un drame familial, et la dimension paranormale sont autant d'ingrédients particulièrement stimulants pour la création d’un film au moment où le cinéma espagnol triomphe grâce à ses jeunes prodiges qui évoluent en Espagne mais aussi partout à travers le monde."
En 2009, les producteurs ont fait appel à un certain Fernando Navarro pour les aider à poser les bases d’une histoire alliant horreur et drame familial. "Ce mélange surprenant est nourri de références à une histoire vraie que nous avons un peu modifiée. L’héroïne est une adolescente du nom de Veronica qui meurt des suites d’une crise d’épilepsie causée par des visions et autres phénomènes étranges restés inexpliqués", raconte Enrique López Lavigne.
Le projet a ensuite été mis en suspend à cause d'une difficulté de taille présente dans le scénario : l’adolescente meurt à la fin sans que l’on puisse expliquer pourquoi, laissant ainsi le spectateur sur sa faim. Paco Plaza a tenté de remédier à ce problème mais en vain. Le projet a donc été mis de côté jusqu'en 2014 où le réalisateur de [REC] trouva finalement une solution grâce à Fernando Navarro. Enrique López Lavigne confie :
"Nous pouvions donc maintenant raconter l’histoire de Veronica, qui vit avec sa famille dans un appartement dans le quartier de Vallecas à Madrid et qui décide un jour de jouer avec une planche de Ouija. Paco demande alors une équipe de professionnels de haut niveau et sollicite la possibilité d’explorer toutes les options possibles de l’histoire : celle-ci se déroule dans un appartement avec des acteurs victimes d’une force inconnue, capable de provoquer une attaque cardiaque chez une adolescente et de la faire mourir de peur."
Le réalisateur de Veronica, Paco Plaza, n'en est pas à son coup d'essai en matière de film d'horreur puisqu'il a précédemment mis en scène [Rec], [Rec]² et [REC]³ Genesis.
Les influences cinématographiques qui ont été présentes tout au long du processus de création de Veronica étaient Camino de Javier Fesser et L’Emprise de Sidney Furie. "Dans ces deux films, c’est une femme victime d’événements incontrôlables qui tient le rôle principal. On a un personnage très humain qui doit faire face à des événements inexplicables", précise le producteur Enrique López Lavigne.
Paco Plaza et son équipe ont voulu que Veronica soit un film mélangeant réalisme et horreur, un peu comme dans les [REC]. Selon le metteur en scène, le point commun entre ces films réside dans cette impression que l’on voit un monde réel et familier dans lequel des éléments caractéristiques du genre ont été insérés. Il explique : "Le seul véritable point commun entre ces deux films, c’est cet esprit. Dans [REC], le mouvement de la caméra est vif et brutal parce qu’il adopte le point de vue du personnage, ce qui a un effet particulièrement télévisuel. Veronica est un film de genre."
"Pour la première fois de l’histoire de l'Espagne, un rapport de police révèle la présence d’éléments surnaturels inexpliqués lors d’une enquête. Les agents de police ont affirmé dans un document officiel avoir été témoins de phénomènes qui leur étaient inconnus. Ils affirment aussi que certains phénomènes étaient complètement inexplicables. C’est ce qu’on appelle désormais l’affaire Verónica. Produire un film inspiré de faits réels représente une immense responsabilité. C’est un défi de taille que de raconter ces événements en raison des preuves terrifiantes que nous possédons et du dénouement tragique. En tant que spectateur d’un film d’horreur inspiré de faits réels, on ne peut s’empêcher de se demander ce qui est vrai et ce qui relève de l'imagination et qui a été intégré pour créer un effet d’autant plus fort sur le public."