Le réalisateur Alexandre Castagnetti a toujours voulu faire un film sur l'adolescence, que les ados puissent partager avec leurs parents. "Les héros adolescents m’ont toujours touché car leurs émotions sont décuplées par le caractère nouveau de chaque expérience et je voulais depuis longtemps aborder les états d’âme de cet âge au cinéma : l’acceptation de soi, de la vie, ou pas !… C’est passionnant. Ayant été marqué, jeune, par La Boum, j’avais envie de raconter la première fois de Tamara", explique-t-il.
Si Alexandre Castagnetti s'est détaché de la bande-dessinée qui fonctionne sur le principe de sketches d'une ou deux pages, il ne voulait pour autant pas d'un film trop réaliste. "Mon but était de mettre en scène une histoire rythmée, juste, drôle et passionnante, qui raconte cette extraordinaire aventure de la première fois et d’y ajouter ma fantaisie", s'entousiasme le réalisateur. "J’ai structuré l’intrigue comme les classiques Hollywoodiens, qui racontent la réalisation d’un rêve : pour moi c’était celui de Tamara. Il y a un exploit qui va s’accomplir dans le film, j’espère que ce sera motivant pour une jeune spectatrice mal dans sa peau".
Alors qu'il était lycéen, Alexandre Castagnetti a lui aussi été mis à l'écart de sa classe en raison de sa timidité. Il confesse également quelques ressemblances avec sa propre famille lorsqu'il évoque les relations entre ses personnages.
Alexandre Castagnetti a prêté une grande attention au casting, et particulièrement aux seconds rôles, qui se partagent entre la France et la Belgique. Le rôle de Tamara même était finalement le plus difficile à attribuer : "Pour le rôle de Tamara, c’était dur, car c’est un rôle qui nécessitait d’être de toutes les scènes. Il fallait une actrice qui ait du mental et un caractère fort et qui puisse assumer certaines scènes ingrates au début", se souvient le réalisateur. Heureusement, il a trouvé toutes ces qualités en Héloïse Martin, bien qu'elle soit quasi débutante.
La fille d'Alexandre Castagnetti joue dans Tamara ; à 9 ans, elle est la petite Yoli.
Alexandre Castagnetti n'a pas hésité à ajouter de la fantaise à son film, afin de figurer à l'écran les fantasmes liés à l'adolescence. "Le film démarre en fanfare par un clip façon Beyoncé ou Rihanna ; au-delà de nous mettre dans l’ambiance, il illustre le genre de film qu’on peut se faire intérieurement lorsqu’on marche avec ses écouteurs dans la rue", suggère-t-il.
De nombreux classiques de la comédie romantique ont inspiré Alexandre Castagnetti, teles que Coup de foudre à Notting Hill car il s'agit d'une "histoire simple, sans artifices", dont on retrouve le va-et-vient amoureux dans Tamara. "Il y a le coup de foudre qui paraît impossible, puis les ennemis que l’on surpasse pour se rendre compte que nos premiers adversaires sont nos complexes et nos problèmes personnels. Mais je pourrais citer aussi Bridget Jones pour le caractère original de l’héroïne, ou les classiques Nuits blanches à Seattle et Pretty Woman…", confie le réalisateur.
La plus grande difficulté pour Héloïse Martin était de parvenir à dissocier les personnages des acteurs. "Le troisième jour, lorsque nous devions tourner la scène de rupture, j’avoue que jouer l’effondrement pour un type que je connaissais depuis peu, ce n’était pas facile", se souvient-elle. "Mais après, j’étais tellement dans l’histoire, qu’il m’arrivait parfois de rentrer dans ma chambre d’hôtel en pleurant car la tristesse de Tamara avait du mal à me quitter".
Le tournage de Tamara s'est déroulé à Bruxelles, pendant 9 semaines. Un voyage qui a facilité la cohésion des équipes : "Il s’est rapidement créé une ambiance très familiale. Alexandre était comme un papa pour nous. Il n’y avait jamais de problème avec lui car tout était fait dans la joie et la bonne humeur. Cette atmosphère m’a tellement boostée que je n’ai jamais senti de coup de fatigue ou de pression due au fait que je tenais le rôle principal", assure Héloïse Martin. "Rapidement, des liens forts ont été créés entre les comédiens et les techniciens. Ca a permis à toute la bande de vraiment s’amuser", ajoute Rayane Bensetti.
Rayane Bensetti ne s'est pas tout de suite vu dans le rôle de Diego. "J’avoue qu’à la première lecture du scénario, je n’étais pas très convaincu que ce rôle était fait pour moi", confie l'acteur. "C’est grâce à mon agent - qui a insisté pour que je le relise - que j’ai pris conscience de la force du film et que je me suis lancé".