A mon sens, avec "Jeremiah Johnson", le chef-d'œuvre de Sydney Pollack, un film, qui, en tout cas, marqua par sa trajectoire naviguant entre le film noir, le thriller, et le parcours initiatique. Le résultat est une oeuvre hors norme portée par un Robert Mitchum, étincelant, approchant la perfection, prouvant qu'il restera sans aucun doute l'un des plus grands acteurs de tous les temps. Le scénario est tout simplement exceptionnel, par sa densité, son intensité dramatique, la linéarité et l'enchaînement de son récit, la pertinence de ses dialogues. Ajoutez à cela une mise en scène à couper le souffle, imaginative et audacieuse (la scène du règlement de compte est un modèle du genre ! Culte !). Rarement Hollywood se sera mieux approché de la culture nippone qu'avec ce film échevelé, noir, déroutant, d'une puissance inouïe. Un chef-d'œuvre qui n'a pas pris une ride.