Bon, face à un film comme celui-là, il y a, me semble-t-il, des évidences qui doivent être dites d’emblée. D’abord, formellement, on est clairement dans le reportage cheap, fait avec les moyens du bord, donc il ne faudra pas s’attendre à des plans et des cadrages léchés, même chose en termes de rythme et de narration. Ensuite, dans le fond, mieux vaut être un bon gaucho pour adhérer à la démarche et au propos, car c’est clair que, si vous n’êtes pas acquis à la cause dès le départ, vous risquez d’avoir les dents qui grincent très rapidement. Mais bon, voilà, l’ami Ruffin n’avait pas envie de s’embarrasser avec la demi-mesure. C’est ce qui fait à la fois la force et la faiblesse de son film. D’un côté, le film démontre vite ses limites en se réduisant souvent à une simple vidéo amateur à la Rémi Gaillard qui cherche à piéger une grande multinationale. D’un autre côté, dans le dernier quart du film, je dois bien reconnaitre que la tournure ubuesque des événements valait tout de même bien le détour. Alors bon, au fond ce film ne nous fait pas apprendre grand-chose de plus que ce qu’on peut déjà savoir à l’égard de Bernard Arnault et, plus généralement, à l’égard des grandes entreprises. Son seul intérêt est la jouissance que l’on peut tirer à voir un groupe comme LVMH se faire ridiculiser à ce point… Et après tout pourquoi pas. L’exutoire a marché sur moi. En plus le film ne dépasse pas 1h20. C’est largement suffisant. Pas un brûlot donc en terme de démonstration, mais un petit défouloir social qui peut faire du bien à ceux qui en ont besoin. C’est toujours ça…