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    Patients
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    velocio
    velocio

    1 320 abonnés 3 152 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 mars 2017
    En 1997, à l’âge de 20 ans, Fabien Marsaud est un jeune homme passionné de sport et particulièrement doué pour le basket. Lors d’une colonie de vacances dans laquelle il est animateur, un plongeon dans une piscine au niveau d’eau trop bas va le mener dans un centre de réadaptation où il se verra diagnostiquer une probable paralysie à vie. Heureusement pour lui, les sportifs ont des ressources ! Alors qu’il est devenu, depuis 2006, une vedette du slam sous le nom de Grand Corps Malade, il décide en 2012 de raconter son séjour dans le centre de réadaptation dans un livre qu’il va intituler « Patients » et, dès le début de l’écriture, il envisage que ce film puisse faire l’objet d’une adaptation cinématographique. Cette adaptation, il va en écrire le scénario avec Fadette Drouard et il va réaliser le film avec Mehdi Idir, le réalisateur de ses clips.

    En prenant connaissance du thème de Patients, il n’est pas interdit de craindre un film complètement plombé par un côté pathos exacerbé ou, au contraire, par la dureté des rencontres avec tous ces jeunes gens aux corps très fortement abimés. Heureusement, on s’aperçoit très vite que ces craintes sont complètement infondées : Patients est certes un film très frontal dans l’approche du handicap mais qui, surtout, s’avère tout à la fois chaleureux, touchant et drôle. Très bien documenté, le film retrace le quotidien des patients, avec leurs inquiétudes et leurs souffrances, les hauts et les bas, mais ces jeunes gens, malgré tout, n’ont pas perdu leur sens de l’humour et se vanner entre eux fait autant partie de leur quotidien que les séances de kiné !

    Sur un sujet difficile, Grand Corps Malade et Mehdi Idir proposent un film très réussi, un film qui montre l’inextinguible soif de vivre de jeunes individus aux corps abimés, la patience et le courage qu’il faut à ces êtres pour arriver à renaître petit à petit. Un film qui montre aussi le dévouement et la compétence des équipes soignantes qui s’occupent de ces patients. Un film qui devrait permettre à toutes celles et à tous ceux qui ont la chance d’être valides de renforcer leur aménité dans le regard qu’ils peuvent porter sur ces grands traumatisés.
    Thomas S.
    Thomas S.

    12 abonnés 15 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 30 janvier 2017
    Film sincère, touchant, empreint d'humour, forcément réaliste car autobiographique. Pas de mise en scène mélodramatique. Le sujet est traité avec brio. Un des films de l'année.
    Le petit plus: La BO.
    Marcel D
    Marcel D

    107 abonnés 212 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 21 janvier 2017
    Un film intelligent avec une caméra qui agrandit sa vision et sa profondeur de champ au fur et à mesure que Ben retrouve l'usage de nouveaux muscles.
    Un film drôle, où les vannes fusent, à la fois justes et décomplexées.
    Un film plein d'humanité, d'espoir, qui donne une énergie folle !
    Stephenballade
    Stephenballade

    402 abonnés 1 239 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 mars 2017
    Ce que je vais commencer par dire ne va pas rajeunir certains d’entre nous. Souvenez-vous : le 27 mars 2006 (eh oui, déjà…), sortait dans les bacs l’album "Midi 20", le premier album studio de Grand Corps Malade qui fit découvrir SON histoire à la France entière à travers un nouveau genre musical. Un album à la fois sombre et plein d’espoir qui a emporté le cœur de quelques 600 000 personnes par ses textes et sa virtuosité dans le maniement des mots, et qui a valu à l’artiste quelques prix et... pas des moindres ! Dix ans ont passé. Et il s’en est passé des choses, en 10 ans ! Le 2 novembre 2011, est sorti en salles "Intouchables", un film parlant du handicap et de tout ce qu’il engendre. Trois ans plus tard, c’est l’avènement de "La famille Bélier", elle aussi en prise avec le handicap. Et maintenant, "Patients". Avec du recul, il serait aisé de penser que l’immense succès de "Intouchables" a fait des émules, d’autant plus que ce film a fait retrouver au cinéma français un niveau perdu depuis trop longtemps. Cependant je ne pense pas que Grand Corps Malade (Fabien Marsaud de son vrai nom) ait eu envie de surfer sur le succès des deux films précédemment cités, bien que ça aide quand même un petit peu, notamment auprès des producteurs. C’est juste qu’après avoir partagé son histoire à travers la musique, il a voulu entrer davantage dans les détails par le biais du bouquin publié en 2012, et comme s’il estimait que cela ne suffisait pas, il a certainement tenu à mettre des images sur le tournant de sa vie et son combat, au moment-même où les services hospitaliers sont de plus en plus remplis de personnes au destin brisé. Sa volonté de toucher un public le plus large possible est bien réelle, et sa façon d’exposer les choses n’a pas changé : son film, co-réalisé avec Mehdi Idir, ne tombe jamais dans le pathos, et réussit même à nous faire rire de bon cœur du malheur qui s’est abattu sur ces gens dont les corps sont désormais irrémédiablement meurtris. Pourtant… l’ouverture du film se fait de façon empathique, comme si le spectateur était le patient que Fabien Marsaud a été, la caméra étant alors les yeux de celui qui se retrouve cloué au lit du jour au lendemain, et qui découvre un environnement froid et aseptisé dans le flou des vapeurs anesthésiques résiduelles. L’horizon empli de projets est alors devenu un dédale de faux-plafonds parsemés de néons mal protégés derrière des grilles aux multiples carrés. A ce moment-là, on se demande comment on va se sortir d’une longue agonie physico-psychologique pour arriver à ce que la bande annonce nous promettait. Eh bien il suffit d’un transfert vers un centre de rééducation : nouveau cadre, nouveau personnel, et c’est par le biais du génial aide-soignant Jean-Marie (excellent Alban Ivanov) qu’un ton jovial et plein de vie est désormais amené, provoquant un énorme contraste avec le discours désincarné des médecins. Malgré les difficultés rencontrées avec la nouvelle condition physique, l’humour est omniprésent, doté parfois d’un langage particulièrement fleuri, mais cela n’empêche pas les réflexions profondes. A l’occasion d’une interview accordée lors la promo du film, Grand Corps Malade a déclaré que l’humour a été relativement édulcoré. Dans la réalité, c’est plus trash que ce qui nous est montré ici. Dire s’il a bien fait ou pas est difficile à dire, car en sachant cela, on a presque envie de savoir ce que ça donnait ; dans l’autre sens, cela aurait pu devenir rapidement insupportable. Quoiqu’il en soit, devant l’écran, le spectateur en a pour son argent, et la preuve en est quand on entend une salle comble rire de bon cœur et à l’unisson. Après tout, c’est en partie ce qui compte. Pour ce qui est du propos, on retrouve le même que celui que nous avons découvert dans l’album "Midi 20". Ceux qui en connaissent ses textes reconnaîtront d’ailleurs dans le déroulement du film une des chansons de cet album : "Sixième sens". C’est-à-dire l’envie de vivre. Et ce avant même que la chanson ne soit amenée, ce qui fait que l’intégration de ce titre dans la bande originale est pour le coup presque inutile. Mais elle vient tout de même appuyer le récit pour ceux qui ne connaissent pas encore (ou peu) ce qu’on peut appeler dorénavant l’œuvre de toute une vie. D’ailleurs, tous les morceaux venus orner ce film ont été triés sur le volet, pour donner plus de force encore aux textes des chansons d’une part, et d’autre part à la trame du film exactement là où l’inexpérience des réalisateurs les empêche d’aller plus loin. Les cinéastes, inexpérimentés ? Oui, mais pas tant que ça en fait. La narration s’est voulue simple : mis à part quelques plans intéressants comme la prise de vue à la verticale sur le brancard lors du transfert en ambulance, aucun effet de style n’a été utilisé, si ce n’est le gros plan tourné au ralenti sur les projections d’eau sur Benjamin, relatant les bienfaits de la toilette. Après, c’est l’interprétation irréprochable de l’ensemble du casting qui fait le reste. Qu’ils aient subi des traumatismes crâniens, qu’ils soient tétraplégiques ou paraplégiques, ou je ne sais quoi encore, nous nous prenons de sympathie pour les différents personnages, notamment pour Benjamin qui est au centre du film, mais aussi pour Samir El Bidadi, dont le regard perdu dégage une douceur et une gentillesse infinies. La direction d’acteur n’y est d’ailleurs à ce titre pas étrangère, se servant du vécu qui vaut bien mieux qu’une documentation poussée, aussi approfondie soit-elle. Car Grand Corps Malade n’a eu de cesse d’indiquer à Pablo Pauly (Benjamin) de ne pas chercher à l’imiter pour interpréter son personnage, mais plutôt de faire les choses selon son propre ressenti. Ensuite, le kiné de Fabien est venu en personne sur le tournage comme intervenant afin d’aider les comédiens à sortir un jeu juste. La photographie est comme la réalisation : sobre, sans artifice, mais efficace. Alors oui, nous ressortons de ce film avec la banane, et surtout avec la conviction que les personnes handicapées sont elles aussi... des personnes à part entière ! Et tout à fait respectables ! Oui le scénario est cousu de fil blanc, mais comment pouvait-il en être autrement quand on connait plus ou moins l’histoire de Fabien Marsaud ? C’est d’ailleurs là que je vais pousser mon petit coup de gueule, une fois n’est pas coutume. Parce que lorsque quelqu’un comme lui prend la peine de raconter son histoire, au prix de 7 semaines de tournage (seulement ?) harassant, il serait peut-être respectueux de la part du public d’écouter ce que Grand Corps Malade a à dire jusqu’au bout, et ça passe par la chanson finale, laquelle va vous amener gentiment jusqu’au terme du générique de fin. D’autant plus que ce titre résume parfaitement le film en parlant d’ "Espoir adapté". C’est exactement cela, et c’est aussi ce qu’on appelle la fameuse envie de vivre.
    Sylvain V.
    Sylvain V.

    26 abonnés 38 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 4 mars 2017
    Avec «Patients», Grand Corps Malade et Mehdi Idir réalise un petit chef d’œuvre très émouvant et d’une beauté magistrale. Chaque minute du film nous fais découvrir ce qui se passe dans un centre de rééducation, la vie que ces patients vivent. Servie par un scénario intelligent et original, avec de très bon acteurs et une mise en scène élogieuse et réussite. Un très beau film, qui fait comprendre que la vie ne tiens qu’a un file, qu’il faut s’accrocher et garder espoir. 5/5 *****
    reymi586
    reymi586

    479 abonnés 2 444 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 mars 2017
    Un très beau film, plein d'humanité, qui ne tombe jamais dans le pathos et la lamentation. C'est un film de combat et de courage, à la fois drôle et touchant. Tous les acteurs sont formidables, jusqu'au plus petit second rôle. On resort le sourire aux lèvres et le cœur lourd. Un grand bravo !
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 21 février 2017
    Inutile de tourner autour du pot, « Patients » est un drame d’une humanité désarmante. Une oeuvre délicate et sincère qui ne tombe jamais dans la surenchère ni le tire-larmes. Durant près de deux heures, on découvre la force de caractère de ce jeune homme fauché de plein fouet par la guigne, obligé de tirer un trait sur ses rêves de grandeur dans le milieu du sport. Bouleversant.
    Olivia D
    Olivia D

    5 abonnés 23 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 1 février 2017
    il faut aller voir ce film....c'est gai, vrai et plein d'espoir.....ca change le regard sur les autres parce que ça parle des personnes et pas des handicapés....allez y vraiment.....
    Jorik V
    Jorik V

    1 279 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 2 mars 2017
    Grand Corps Malade a décidé de mettre en images le roman qu’il a écrit concernant son séjour dans un centre de rééducation suite à un grave accident qui l’a rendu tétraplégique. Et on sent que cette histoire respire le vécu, c’est d’ailleurs la véritable valeur ajoutée du film. On est vraiment dans le vrai. Quand on sait que la plupart des situations sont tirées de faits réels, l’impact émotionnel s’en trouve forcément décuplé. L’incontournable « Intouchables », qui a rencontré le succès public et critique incommensurable que l’on connait, est certes passé par là. Il traitait de ce sujet mais dans un contexte différent. Néanmoins, on peut sans nul doute affirmer que « Patients » devient dès à présent le film de référence sur les handicapés physiques par son réalisme et ce côté autobiographique qui accentue l’identification avec les personnages.

    Grâce à la façon dont certains plans sont filmés, on parvient dans beaucoup de séquences et dans la limite de ce qu’autorise le septième art à ressentir la douleur, la gêne ou encore le désarroi vécu par ces êtres brisés par la vie. Les scènes qui nous font rigoler, sans que jamais le rire ne soit forcé, sont ponctuées d’autres scènes où l’émotion s’invite sans crier gare. Du côté humoristique, les vannes que s’envoient les protagonistes osent tout sans aucune gêne et c’est ce qui rend le film attachant ; c’est mis en scène avec une vraie empathie et un amour certain pour les personnages. Quant aux moments plus dramatiques, ils sont tous dotés d’une infinie pudeur et d’une grande justesse de ton. Ainsi, on alterne éclats de rire avec coulée de larmes dans une harmonie générale parfaitement équilibrée.

    « Patients » n’est peut-être pas le film de l’année mais c’est un film qui vous fait du bien. Il manque peut-être d’une vraie mise en scène, plus appliquée ou peut-être professionnelle. En effet, on est parfois à la limite du format télévisuel au niveau formel mais sans que ce soit clairement nuisible à l’appréciation générale du long-métrage. Et de trop belles images n’auraient-elles pas finalement été à l’encontre du propos ? Le principal est que l’on passe un très bon moment en compagnie de ces pieds nickelés joués par des acteurs quasiment inconnus (ce qui ajoute au réalisme et à l’identification) mais tous épatants de naturel. C’est pétri de tendresse, le temps passe vite et, au final, ce premier essai du chanteur de slam se révèle être une comédie dramatique qui fait chaud au cœur et du bien à l’âme. Un feel-good movie à la française en somme qui nous fait passer un moment bien sympathique.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 20 janvier 2017
    Patients est une très belle leçon de vie. Suivre le quotidien de Ben et de ses "camarades" pendant son année de rééducation est un moment bouleversant, entre rires et larmes.
    Pour une première expérience, à la fois pour Grand Corps Malade et pour Medhi Idir, je dois avouer que je suis bluffé. Patients est un film authentique, qui n'a pas besoin de surenchérir pour faire passer son message. Le cadre est posé dès le départ et se pose comme une bel hommage à la fois au personnel médical qui entoure ces structures, mais surtout aux patients qui luttent pour s'en sortir et continuer à se battre.
    Dans son genre, Patients mérite selon moi ses 5 étoiles, soutenu par un casting très inspiré et juste, ainsi qu'une bande sonore qui accompagne parfaitement le chemin parcouru par Ben.
    Une très belle découverte, qui mérite d'être vu sur grand écran.
    Pauline_R
    Pauline_R

    179 abonnés 398 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 4 mars 2017
    Une jolie réussite et surtout un très bel hymne à la vie, ou plutôt à la renaissance. Se passant en quasi huit clos, le film se démarque par un réalisme certain concernant notamment les différents soins apportés, le tout sur un ton à la fois léger, parfois ironique et souvent drôle. Patients n'est pas dénué de défauts, avec parfois un petit manque de rythme, des scènes tassez rapidement "expédiées", et un trop plein de vannes qui peuvent lasser après 1h30 de film... Mais il a le don de toucher les spectateurs sans pour autant tomber dans le pathos absolu, de faire sourire sans tomber dans la caricature et surtout fait place à toute une galerie de personnages attachants, agaçants, lumineux... faisant valoir la personnalité avant le handicap, et c'est très bien.
    L'Info Tout Court
    L'Info Tout Court

    416 abonnés 1 025 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 mars 2017
    Dès l’ouverture, la caméra s’infiltre dans le regard de Fabien, tétraplégique suite à un bête accident de plongée. C’est à ses côtés que l’on vit les expériences des « tétras ». La surprise de Patients en ce que l’écueil du « film de handicap » – souvent filmé avec complaisance – est évitée. Le cadre lumineux et une tonalité générale bienveillante planent sur le long-métrage.
    GyzmoCA
    GyzmoCA

    181 abonnés 1 752 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 27 décembre 2021
    "Patients" est un bonheur, rempli d'humanité, d'espoir, de joie et de tristesse mais surtout d'un combat contre l'handicap. A l'image d'Intouchable ou de Hors Norme, Grand corps malade adapte sa biographie au cinéma pour notre plus grand plaisir. On se projète avec des "Si", comme si du jour au lendemain, notre vie pourrait basculer en une fraction de seconde.
    L'humour est omniprésent afin de dédramatiser les situations. Un bon grand moment de vie à voir impérativement.
    yohanaltec
    yohanaltec

    99 abonnés 767 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 mars 2017
    Grand Corps Malade signe avec Patients un excellent film, qui est probablement l'un des meilleurs films français de ces dernières années. Avec un ton humoristique bien dosé et n'ayant pas peur des préjugés, le scénariste chanteur nous donne un film rythmé servi par des personnages attachants aux personnalités multiples. Le film alterne habilement moments comiques et moments dramatiques, le tout servi par un décor original et nouveau, inspiré par la vie de l'auteur. De l'air frais dans la comédie française, enfin.
    AMANO JAKU
    AMANO JAKU

    328 abonnés 797 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 mai 2017
    Fabien Marsaud a grandi en Seine-Saint-Denis. Jeune basketteur prometteur, il a joué pendant des années dans les clubs de Saint Denis et Nanterre avant de se frotter à la Nationale 3 sous le maillot d'Aubervilliers. Malheureusement, il vit son monde basculé le jour où, dans une colonie de vacances qu’il anime, il plonge dans une piscine dont le niveau d'eau est trop bas : vertèbres déplacées, il se retrouve paralysé et on lui annonce qu'il ne retrouvera jamais l'usage complet de son corps. Après une année de rééducation où il multiplia les efforts sans compter, il parvint à se réhausser sur ses jambes et se mit à parler de son expérience à travers des petits textes semi-chantés. C'est ainsi qu'il devint le célèbre slammer Grand Corps Malade. Aujourd'hui, Fabien (ou plutôt GCM comme on l'appelle désormais) a décidé de partager une nouvelle fois cette expérience mais par le biais du 7ème art. Encore un film autobiographique sur le sujet grave des handicapés, me diriez-vous...et bin, oui et non : "Patients" n’est pas un drame au sujet glauque, il n’est pas un caprice nombriliste et autocentré, et encore moins une quelconque tentative de psychothérapie libératrice de la part de son auteur. Il s'agit plutôt d'une comédie dramatique aussi drôle que touchante, qui traite certes un sujet grave, mais qui ne recherche finalement qu'une seule chose : la lumière à travers les ténèbres. N'essayant jamais de nous plonger dans le pathos dépressif le plus conventionnel (comme l'aurait fait n'importe quel autre film français), GCM a voulu rendre hommage à ces jeunes qui sont devenus ses amis le temps de son séjour hospitalier ; en toute pudeur, il retranscrit honnêtement à l'écran leur volonté de se battre, la solidarité qui les unit dans l’épreuve de la tétraplégie : ils rient, ils s’entraident, ils se motivent, se soutiennent, s’aiment...mais ils ont surtout acquis quelque chose d'important qui est le plus difficile à maîtriser lorsqu'on est handicapé : la patience...car dans une telle situation, seule la patience peut entretenir l'espoir (d'ailleurs, l'expression « niquer les heures » revient souvent dans le récit et se révèle être d'une vérité absolue). Pas question de s'apitoyer sur son sort même si désormais on se retrouve assisté pour se laver, s’habiller, manger, se coucher, faire ses besoins ou même téléphoner : le destin a certes été cruel de nous voler notre vie, mais ils faut dorénavant apprendre à vivre autrement, comme un handicapé. C'est donc en toute sincérité que l'on va s'attacher très vite à ces jeunes protagonistes au triste destin, d'autant plus que le film s’appuie sur un casting de comédiens certes peu connus du grand public, mais très solides : ils crèvent tous littéralement l’écran et apportent beaucoup de fraîcheur et de sincérité. Pour un premier métrage, "Patients" est étonnant de maîtrise et réussit parfaitement à témoigner de la réalité du handicap et de la rééducation, tout en nous racontant une histoire de potes qui tente de se serrer les coudes dans l’adversité. C’est un film incroyablement humain qui traite sur un ton volontairement léger, afin de ne pas embourber le spectateur dans le pathos le plus méprisable, de thèmes rarement abordés au cinéma (le rapport au corps et à l’intimité, la gestion d’une nouvelle identité en tant qu'handicapé, la peur de sortir du centre et de retrouver l'extérieur, la douloureuse obligation de devoir renoncer à une partie de ses projets de vie) et ce, d'une façon extrêmement pudique. Un très beau moment de cinéma français qui est assez rare et qui, par conséquent, mérite d'être vu.
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