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Un visiteur
2,0
Publiée le 18 août 2019
La longue et brûlante scène d'ouverture, parce qu'elle mélange la radicalité de la représentation à un romantisme à contre-temps, reste ce que le film offre de plus intéressant. La suite, un parcours nocturne et chaotique jusqu'à l'appartement de Théo, vaut principalement par la mise en scène mi-réaliste, mi-onirique de Ducastel et Martineau, qui filment le Paris désert des noctambules. En semant sur le parcours de Théo et Hugo quelques rencontres avec des inconnus, ils esquissent une peinture sensible et ample de la ville, filmée en temps réel, mais ne vont malheureusement pas jusqu'au bout du geste. Ce qui intéresse visiblement les deux réalisateurs, c'est d'abord le parcours du jeune couple, avec son lot de séparations, retrouvailles, déclarations et dialogues balourds, dont la poésie maladroite finit par agacer. A défaut de le distinguer du reste des productions LGBT, l'omniprésence de la question du SIDA a le mérite d'ancrer Théo & Hugo dans une certaine vérité (presque de la pédagogie) qui l'empêche de se perdre totalement dans son romantisme naïf. Pour le reste, cette histoire d'amour à échelle réduite ne retrouve jamais l'ardeur du début et sa jolie mise en scène ne suffit pas à faire passer un scénario qui peine à trouver sa vitesse et son mouvement. Critique détaillée: https://www.espace-critique.fr/critique-theo-hugo-dans-le-meme-bateau/
On était pourtant resté sur une très bonne note pour le duo Ducastel/Martineau. Ils m'avaient bouleversé avec L'arbre et la forêt (2010). On en est loin ici. Théo et Hugo dans le même bateau est leur premier ratage. Cela commence pourtant très bien. La première scène dans le sex-club est vraiment très réussie. Malheureusement, celle-ci terminée, et dès que les personnages ouvrent la bouche, tout s'écroule. Le débat fait déjà rage sur la toile entre les pour et les contre, entre le fait que le film soit réaliste ou pas, crédible ou pas. Pour moi, à part cette scène d'ouverture, il ne l'est pas du tout. Pour résumer : le film commence comme un Gaspard Noé, continue comme un spot pour Sida Info Service (et pour la sécurité routière !) et se termine comme une bluette insipide. Cela ne me dérange pas qu'un film ne soit pas réaliste. Téchiné, par exemple et entre autres, a été taxé de cela pour Quand on a 17 ans et j'ai beaucoup aimé. Mais il faut un minimum de choses pour me faire adhérer. Les acteurs (tous les deux débutants, soit, mais cela ne justifie rien) sont mauvais. François Nambot (le brun) un peu moins que Geoffrey Couët (le frisé). Les dialogues sont encore plus horribles, et ça, ça n'aide vraiment pas. Et puis, il n'y a aucune once d'émotion, et c'est bien là le pire. Le message de prévention est tellement appuyé qu'il occulte tout le reste (qu'il soit là, très bien, mais pas aussi envahissant). Tous ces éléments assimilés, je n'ai vu que les défauts, les incohérences et invraisemblances du scénario. Franchement, je n'y ai vu aucun romantisme. Et puis la mise en scène, ceci explique peut être cela, est loin de ce que le duo nous a déjà montré. Le manque de moyens (l’image est déjà très laide) ne justifie rien non plus. La mayonnaise n'a donc jamais pris pour moi. Quel ennui ! Quelle déception ! Surtout par rapport à ce que les deux réalisateurs nous ont déjà offert par le passé. Un vrai ratage.
Très loin de leur premier film, Jeanne et le garçon formidable, du sympathique Drôle de Félix ou du très beau, L'Arbre et la forêt, dans lesquels de grands comédiens participaient à la réussite de ces réalisations, les deux réalisateurs prennent un virage à 180°. Une très longue scène d'ouverture orgiaque est telle une publicité pour le sex-club parisien. Par ailleurs très bien filmée. S'en suit une balade, presque rêvée, dans un Paris nocturne en vélib, à pied, en courant aussi. Quand viendra le questionnement sur la prise de risque d'une relation sans protection, le film prend des airs didactique et s'enfonce dans les clichés. Le passage aux urgences, d'un hôpital parisien. L'immigration, avec un vendeur de kebab. Les retraites, aussi, avec une charmante vielle dame obligée de faire des ménages, pour améliorer l'ordinaire, sans se plaindre par ailleurs. Jacques Martineau a déclaré : "Je crois aussi que nous n’aimons pas beaucoup refaire ce que nous avons déjà fait. C’est amusant de se frotter à de nouvelles difficultés à chaque fois. Parce que, quand même, c’est différent de préparer, tourner et monter un film en temps réel." Certes, mais pour ce film c'est passablement raté. Dommage.
Un film auquel je me suis totalement identifié et qui m'a transporté du début à la fin, où les émotions ont été permanentes et pourtant celui-ci n'a rien de bien passionnant ni de palpitant. À ne pas mettre devant tous les yeux quand même !!!
Beaucoup aimé ce film, superbement filmé, bonne musique, deux acteurs touchants. On n'a jamais aussi bien filmé une back-room, ni exprimé la fulgurance du choc amoureux. Le côté spot pour Sida Info Service peut prêter à sourire (on est en 2016, plus en 1996 !) mais sans doute est-ce important pour les nouvelles générations de rappeler des évidences. Profitez de ce film tant qu'il est visible en salles !!!
Film singulier sur un sujet universel, Théo et Hugo est une immense réussite. Bien plus qu'un exercice de style ! Il va marquer à coup sur l'histoire du cinéma "gay", et pas que.
Un film presque documentaire. Une drôle de rencontre en temps réel. Original mais surtout assez touchant sur les sentiments qui éclosent et sur la vérité qui aide à se construire. Bien sûr il y a cette histoire de contamination mais elle est là pour montrer, comme le disaient les réalisateurs à cette avant-première, que cette scène de sexe du début est davantage..... C'est pour montrer que lorsqu'il se passe quelque chose entre deux êtres, il y a abandon du corps envers celui de l'autre. On aime au-delà de tout et ici c'est vraiment bien retranscrit et très lucide.
Un drame nocturne bouleversant où le romantisme prévaut sur l'angoisse et la solitude ... Et enfin un film sans tabou qui aurait pu s'intituler "Theo de 5 à 7" !
Deux jeunes garçons d'une vingtaine d'années se rencontrent dans un bar gay, et tombent amoureux. Sur leur petit nuage, ils vont devoir traverser un moment difficile lorsqu'un des deux va devoir admettre sa séropositivité. En s'opposant tout en étant profondément attiré l'un par l'autre, ils vont apprendre à se découvrir et à s'aimer..
Il y eut "L'Inconnu du lac", film gay solaire qui atteignait quasiment la puissance d'Antonioni. Et il y a "Theo et Hugo dans le même bateau", film gay nocturne qui tend rapidement vers le clip de prévention contre le sida du ministère de la Santé. Le début est à la fois pénible et prometteur. Une longue scène de sexe dans une boîte parisienne ; de vrais choix de mise en scène mais trop trop long. Et brutalement, une fois sortis, les personnages se mettent à appeler "Sida Info Services" pour savoir quoi faire en cas d'AES. La suite est tellement didactique qu'on sort de toute espèce de fiction pour entrer dans la méthodologie de la tri-thérapie. Le tout accompagné de dialogues d'amoureux transis bas de plafond. Je suis rarement aussi critique sur un film... Mais je ne doute pas que d'autres personnes auront un point de vue différent. Ce film doit bien avoir des qualités que je n'ai pas vues...
La plus belle déclaration d'amour au cinéma, à Paris, à la nouvelle vague, aux smartphones, aux madeleines, au premier métro, et à la nuit. Un véritable bijou en temps réel, une fois ce code accepté on peut se laisser porter et suivre les troublants et sensibles Théo et Hugo. Faut il vraiment parler de la première scène? Elle est trop longue et c'est heureux. Loin d'être obscène, cette scène d'amour frontale est du jamais vu au cinéma. Lumière, ambiance, musique, émotion, on est dedans, on se sent caressé. C'est donc ainsi que deux hommes font l'amour? C'est beau. La nudité devient un costume, la sensualité traverse l'écran, plus rien n'est choquant. Quand l'ouverture se termine on reçoit une bouffée d'air, et on est prêt à courir dans Paris avec Hugo (François Nambot) et Théo (Geoffrey Couët). Il faut dire que cet Hugo brun au regard romantique bavarde et nous fait rire. Il fallait oser lui mettre dans la bouche deux monologues si bien écrits à la gloire du sexe de l'autre. Il faut dire que ce petit Théo, cupidon fort poilu au regard clair, passe par tous les états d'âme: angoisse de mort, amour, timidité, virilité, violence. L'intériorité est juste, on est en empathie avec lui, on l'aime comme un petit frère, un ami malheureux, un pote. Messieurs Nambot et Couët sont des révélations, sublimés par un film qu'ils assument et portent de bout en bout. Les seconds rôles sont aussi épatants, un regard, une réplique, des présences. Et puis mince, tout est beau dans ce bateau. Faut il le dire? Je suis hétéro et j'ai adoré ce film. Après le road movie, la comédie musicale, le feuilleton, la comédie, le drame historique, Ducastel et Martineau livrent leur plus beau film, simple et sincère, dans le prolongement de leur films précédents. Nul doute que le quartier de déambulation du film va devenir l'objet d'un pèlerinage de tous les amoureux du monde entier.
Je sors tout juste de ce film. Alors qu'il commence fort, très fort (me suis-je trompée de salle?), il y a un jeu de regard qui va durait pdt tout le film. Ce n'est pas histoire de sexe, ni de sida, ni une vision anthropologique d'un couple homo. C'est une histoire d'amour qui débute par là où ça n'aurait peut-être pas pu durer. Ces 1ers instants de découverte, de difficulté à eux sont finement montrés, racontés, sans jamais passé dans le trop, dans l'irréaliste. Un bon mmt de cinéma.
La grande réussite du film est dans sa mise en scène (...) et le regard à la fois grave et enfantin porté par les réalisateurs sur ce couple qui se forme sous nos yeux.
J'ai eu la chance de voir ce film en avant première que je conseille pour le talent des 2 comédiens principaux, pour le thème du film, la réalisation ... ce film est interdit au - de 16ans à cause des 10 premières minutes. Il aurait fallu faire 2 versions de ce film. 1 avec ce début et 1 avec un début qui ne montre pas car ce film est sur la prévention et une rencontre amoureuse. Pour ces 2 points, ce film mérite ses prix et d'être vu par un maximum de personnes. J'espère que ce sera le cas. Bonnes projections à tous.
J’ai découvert ce film au Zoo Palast; je viens de lire une critique dans le Berliner Zeitung qui exprime exactement ce que je ressens. L'article est écrit par une femme, touchée elle aussi profondément par le film. Elle a trouvé les mots qui me manquaient. Oui, je suis d'accord avec elle : il n'y a rien dans la première scène qui justifie qu'on quitte la salle et, si on la quitte malgré tout, on se prive d'une belle histoire d'amour. Ces premières minutes sont « comme une sculpture géante de corps qui se cherchent l'un l'autre », d'une grande beauté. La musique, intense, tient le spectateur en haleine. Et au milieu de ces « pénis, bouches, mains, derrières » un simple échange de regards nous fait comprendre que l'amour est né. Ensuite, en dehors du club, dans un Paris désert, les amoureux font comme tous les autres amoureux ; ils font connaissance en parlant. Et « comment les deux jeunes gens parviennent à travers des mots comme « charge virale » ou « conduite à risque » à n'être rien d'autre qu'un couple de jeunes amoureux, relève d'une mise en scène admirable et est émouvant à regarder. » Enfin, c'est un film sur Paris, un Paris nocturne qui « vit et luit ». Une « ville de l'amour » où les deux jeunes gens rencontrent aussi d'autres personnes, « des fous, des amoureux, des femmes qui font le ménage ». La journaliste conclut par : « Grandiose. Dommage quand ça se termine. » Et je suis d'accord avec elle : on voudrait ne jamais quitter Théo et Hugo.