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    On l’appelle Jeeg Robot
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "On l’appelle Jeeg Robot" et de son tournage !

    Premier film ambitieux

    On l'appelle Jeeg Robot est le premier long-métrage de Gabriele Mainetti, un réalisateur italien de 40 ans. Le metteur en scène est notamment connu pour ses courts métrages Basette (2008) et Tiger Boy (2012). Ce dernier était en lice pour une nomination aux Oscar dans la catégorie meilleur court-métrage.

    Un super-héros italien

    Le réalisateur Gabriele Mainetti revient sur sa volonté de mettre en scène un super-héros italien :

    "Pourquoi un super-héros italien ? J'aime le cinéma de genre et je pense que celui des super-héros représente le défi le plus complexe et le plus dangereux. À mon avis, faire un bon film signifie raconter une histoire avec originalité. Lorsque l'on aborde un nouveau genre, il est difficile de ne pas tomber dans l'imitation. Nous ne voulions pas raconter les aventures d'un Superman en collants. Il fallait persuader les spectateurs de croire en lui dès le début. Comment ? C'est par les vérités propres à notre tradition, par la fragilité des personnages, que le public se laisse, j'espère, emporter dans une histoire urbaine remplie de superpouvoirs", explique le cinéaste.

    Récompenses à foison

    On l'appelle Jeeg Robot a été très remarqué et a reçu de nombreuses prestigieuses récompenses. Il a notamment remporté 7 David di Donatello (les César italiens) dont ceux du meilleur acteur (Claudio Santamaria), meilleure actrice (Ilenia Pastorelli) et meilleur réalisateur débutant (Gabriele Mainetti). Il a aussi gagné le Prix de la critique au Festival du film italien de Villerupt et le Prix du Jury au Festival de Gérardmer.

    Un film de super-héros social inspiré de Pasolini ?

    Le réalisateur Gabriele Mainetti s'explique sur son envie de mettre en scène un film de super-héros italien :

    "L’idée d’origine était de s’emparer de cette immense vague de super-héros qui nous vient des États-Unis et qui détruit tout sur son passage en y répondant avec notre imaginaire italien. J’aime le cinéma de genre et je pense que les films de super-héros constituent le plus complexe et le plus dangereux des défis. Mais les films de super-héros actuels ont perdu leur substance, ils ne procurent plus d’émotions. Nous avons donc essayé de faire un grand plongeon dans notre humanité. On l’appelle Jeeg Robot est un film de super-héros, mais qui parle aussi des difficultés sociales dans les banlieues de Rome. Le protagoniste a grandi à Tor Bella Monaca, une banlieue difficile de Rome, nous avons montré le climat difficile et la criminalité qui règne dans ce quartier et le film est un peu comme un mélange entre Pasolini et la science-fiction."

    Un masque cousu à la main

    Gabriele Mainetti souhaitait s'éloigner du côté sophistiqué des costumes de super-héros hollywoodiens en créant un masque sobre cousu à la main.

    De Batman à Jeeg Robot

    Claudio Santamaria, l'acteur principal de Jeeg Robot, a déjà incarné un super-héros. En effet, il a prêté sa voix à Christian Bale alias Batman dans la trilogie réalisée par Christopher Nolan, dans le cadre du doublage italien. À noter que la voix-off du reporter à la fin du film est celle de Adriano Giannini, la voix du Joker dans The Dark Knight.

    Hommage à un manga

    On l'appelle Jeeg Robot rend hommage au manga Kotetsu Jeeg créé par Go Nagai :

    "Nous avons grandi avec les dessins animés japonais. Quand nous rentrions de l’école, au lieu de faire nos devoirs, nous étions collés devant nos écrans télé. Jeeg Robot était l’un de nos préférés, tout comme le dessin animé Mazinger, ils ont inventé des personnages qui faisaient parti de notre imaginaire", se souvient Gabriele Mainetti.

    Satire du monde moderne

    On l'appelle Jeeg Robot détourne les codes du film de super-héros en utilisant notamment le thème des réseaux sociaux (les criminels mettent leurs vidéos sur le net et Enzo alias Jeeg Robot devient vite une icône) pour mieux livrer une sorte de pastiche de notre monde moderne hyper-connecté.

    "Il y a dans le film une violence de dessin animé ou de bande dessinée, mais on y sent aussi beaucoup de douleur, ce qui est typique du cinéma italien", précise Gabriele Mainetti.

    Le héros prend du poids

    L'acteur principal qui incarne Enzo/Jeeg Robot, Claudio Santamaria, a pris 20 kilos pour le rôle :

    "Je voulais qu’il soit rondouillet parce qu’en réalité, c’est un très beau mec. Je l’ai aidé à construire cette carapace que le personnage principal devait avoir", confie Gabriele Mainetti.

    Actrice débutante

    Jeeg Robot est la première expérience au cinéma pour la jeune comédienne Ilenia Pastorelli, surtout connue en Italie pour avoir été une candidate de télé-réalité de l'émission Il Grande Fratello (le Loft Story italien) :

    "Quand elle a passé le casting, je ne savais pas qu’elle avait participé à une émission de télé-réalité. Quand je l’ai appris, ça m’a un peu refroidi, mais elle était tellement puissante que les gens ont oublié son passage dans cette émission et ont vraiment apprécié son interprétation du personnage. Puis elle a remporté tellement de prix, qu’elle démarre sa carrière au cinéma", relate Gabriele Mainetti.

    Un film difficile à monter

    Gabriele Mainetti a dû batailler ferme pour imposer son idée et réunir le budget nécessaire pour Jeeg Robot. Pas grand monde ne croyait au projet en Italie malgré le fait que Tiger Boy, le court-métrage de Mainetti (qui raconte l'histoire d'un garçon masqué), ait été retenu dans la short list des Oscars 2014. Selon le cinéaste, il n'y avait de la place que pour les comédies et les films d'auteur à petit budget dans son pays :

    "Les producteurs continuaient à ne pas y croire. Cela a été épuisant de chercher à convaincre leur incrédulité envers quelque chose de nouveau et de différent qui avait pourtant des racines bien italiennes, car il ne faut pas oublier que dans les années 60 /70, nous avons produit de tout, rien ne nous arrêtait et certainement pas les budgets : le cinéma de genre existait avec très peu d’argent. J’ai finalement créé ma propre société et produit le film moi-même avec un budget de 1,7 M€ et je suis heureux que cela se soit passé ainsi", révèle le metteur en scène.

    Tournage clandestin

    Pour tourner la scène finale dans le stade olympique de Rome, Gabriele Mainetti a utilisé une toute petite caméra et il faisait semblant de faire des photos. En effet, le cinéaste avait l'autorisation de filmer le stade mais pas les spectateurs à l'intérieur.

    Effets spéciaux

    Gabriele Mainetti revient sur sa manière d'appréhender les effets spéciaux dans le film :

    "Comme nous avions peu de moyens, il nous fallait persuader le public, de manière efficace, de l’existence des super-pouvoirs du héros, sans pour autant trop y recourir. Nous nous sommes donc plus concentrés sur les parties qui ne font pas appel aux super-pouvoirs, mais aux émotions, aux relations entre les personnages. L’enjeu était que les spectateurs puissent y croire dès le début. Et c’est par la fragilité de personnages tangibles et les vérités qui sont les nôtres que le public se laisse, je l’espère, emporter dans cette fable urbaine emplie de super-pouvoirs", analyse le réalisateur.

    Un réalisateur musicien

    Gabriele Mainetti a composé lui-même la musique de Jeeg Robot avec Michele Braga :

    "Avec la création progressive de la bande son et la composition de la musique, tout est devenu plus clair, plus défini, et j’ai commencé à me sentir en confiance. L’idée, pour la musique du film, était de suivre le parcours émotionnel du protagoniste. Le spectateur le suit lentement pour se retrouver dans un monde extraordinaire : celui des super-pouvoirs. Nous voulions aborder cela principalement à travers un son électronique, adouci par un instrument à percussion. Nous avons choisi le piano. Le thème principal du film apparait dans le titre et il gagne en clarté lorsque le protagoniste, Enzo Cecotti, prend progressivement conscience de son identité. Lorsqu’il accepte l’idée d’être un héros à la fin du film, le son s’amplifie, l’orchestre s’enrichit dans le troisième acte jusqu’à l’explosion symphonique lors de l’épilogue", souligne le cinéaste.

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