Votre avis sur La Favorite ?
3,0
Publiée le 26 février 2019
Lanthimos, une fois de plus, livre un film formellement impeccable. Stylisé à l'extrême, très voir trop proche de l'esthétique de Kubrick, le film ravit les yeux or cette façade n'est malheureusement pas servi par un scénario à la hauteur. Le récit, derrière son verni trash très amusant, reste assez conventionnel tout comme le dénouement. C'est le jeu des actrices qui emportent la mise. Rachel Weitz et Emma Stones, toutes deux impeccables, se livrent un duel d'une cruauté jouissive tandis qu'Olivia Colman, dans le rôle de la reine, évite la caricature attendue en incarnant parfaitement tous les aspects contradictoires de la souveraine. Moins fascinant que Mise à mort du cerf sacré et canine, la favorite reste un film singulier et intriguant même s'il aurait mérité un scénario plus ambitieux. Mais Lanthimos n'est pas Kubrick...
3,0
Publiée le 14 février 2019
Esthétiquement maîtrisé, le film nous propose quelques magnifiques plans (grand angle, travellings, scènes éclairées à la bougie...) et des personnages bien trempés. Mais comme à chaque fois avec Yórgos Lánthimos, une fois l'intrigue posée, il ne sait plus trop quoi raconter. Du coup c'est pas mal du tout mais une fois la rivalité établie entre les deux prétendantes au statut de favorite, le film perd de son intensité et la fin est bâclée.
3,5
Publiée le 6 février 2024
Yórgos Lánthimos réalise un film historique avec "La Favorite", racontant comment Abigail Hill a réussi à remplacer Lady Sarah comme favorite de la reine Anne d'Angleterre. C'est donc un trio de femme qui se retrouve au premier plan, formé par Olivia Colman (Oscar de la meilleure actrice pour le rôle), Rachel Weisz (nommée à l'Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle), et Emma Stone (également nommée à l'Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle). Ce trio porte magnifiquement bien ce film, qui porte beaucoup sur les relations de domination, avec des rapports de force qui vont sans cesse évoluer pendant toute la durée du long-métrage. Parfois un peu caricatural dans sa représentation de la noblesse de la fin du XVIIème siècle, le film semble parfois prendre trop d'aise avec la réalité historique. Par ailleurs, certains éléments de mise en scène, comme l'objectif grand angle, sont assez stériles. Yórgos Lánthimos signe tout de même un film plus accessible dans sa filmographie avec "La Favorite", on appréciera particulièrement suivre le formidable trio féminin.
3,0
Publiée le 27 mars 2019
L’époque de la Renaissance s’est souvent prêtée à merveille aux histoires mêlant conspirations, trahisons, drames passionnels et instants de débauche au cinéma. Un constat que l'on peut appliquer une fois encore dans La Favorite, nouvelle production anglophone du cinéaste grec Yorgos Lanthimos. Réalisateur qui nous a précédemment habitués à l’abstrait et à l’absurde, le virtuose hellénique a également fait preuve d'une certaine créativité formelle appréciable à bien des égards. Ce projet de renouvellement du film d'époque était prometteur sur le papier donc, bien que les différents extraits parus jusqu'à sa sortie nous préparaient à un film plus sage qu’à l’accoutumée. Qu’en est-il finalement ? Roulements de tambour et verdict un petit peu plus bas.

Nous voici plongés dans l’Angleterre du début du XVIIIème siècle. La reine Anne, à la santé physique et mentale fragile, peine à régner sur un royaume alors en guerre contre son ennemi héréditaire d’Outre-Manche. Son amie Lady de Marlborough gère plus ou moins les affaires du pays quand débarque Abigail, cousine de cette dernière, aux racines nobles mais à la condition sociale précaire. Nouvelle menace pour la favorite de la reine ? Tel est le sel de l’intrigue qui sera déroulée pendant deux heures sur un sujet librement inspiré des faits réels qui ont animé la Cour de l’époque.

L'introduction du film donne le ton avec des enjeux limpides et un développement assez long qui fera la part belle à la mise en place des personnages. On assiste dès lors à un véritable jeu de manipulations entre ces trois femmes aux liens ambigus dans une Cour totalement déconnectée de la réalité de la population et où la débauche règne en maître. Lanthimos a le don de rendre ses personnages principaux intrigants tant leurs intentions se dessinent petit à petit en fonction des opportunités et obstacles qui se présentent face à eux. Chacune dispose de suffisamment de personnalité, ce qui fait que l’on peut prendre un malin plaisir à les voir évoluer dans ce milieu impitoyable. C’est ce qui fait la force et l’intérêt majeur de ce film, le fait de voir des personnages tentant par tous les moyens de parvenir à leurs fins et ne reculant devant rien. Le tout dans une atmosphère teintée de noirceur humaine, d'érotisme dérangeant et de magouilles politiques.

Le personnage d’Abigail (incarnée par Emma Stone) n’est pas sans rappeler l’arriviste Eve dans le film éponyme de Joseph Mankiewicz. De la même manière que le thème et l’époque nous font penser au chef d’œuvre Barry Lyndon de Stanley Kubrick. La Favorite emprunte d’ailleurs l’esthétique de ce dernier mais dispose néanmoins de son identité formelle propre qui est plaisante sur certains moments et plus agaçante sur d’autres. Il est dommage que la sobriété générale du film soit régulièrement brisée par les expérimentations visuelles appuyées de Lanthimos. Les plans de grands angles assez récurrents ont souvent tendance à nous rappeler qu’il y a une caméra derrière tout ça, ce qui rend cette mise en scène assez superficielle en fin de compte.

Si les expérimentations formelles créatives se prêtaient bien au dérangeant Canine du même réalisateur, je les trouve moins adaptées sur un récit historique plus terre-à-terre dans ses enjeux. Cette esthétique est écrasante, l'artifice trop visible. On notera toutefois une photographie réussie aussi bien dans les plans extérieurs qu’intérieurs dont on reconnaîtra bien sûr l’influence de Barry Lyndon, notamment au niveau de l’éclairage. La rétine a tout de même le droit à sa dose de régalade et c'est tant mieux.

Quant au reste, je dois dire que je m’attendais à plus corrosif et plus fou de la part du réalisateur. On retiendra bien sûr le personnage de la reine Anne, figure dramatique désolée et manipulée, symbole d’une fragilité intime malmenée par les affres du pouvoir. Olivia Colman n'a d'ailleurs pas du tout volé son oscar pour son interprétation du rôle le plus étoffé du film, celui d'une femme qui passe par tous les états et ne se remettra jamais de ses 17 grossesses ratées (!). Mais il manque toujours un petit quelque chose pour rendre le film plus palpitant, plus profond. Le bât blesse finalement plutôt au niveau du rythme. Le film a l’art de dresser des personnalités, surtout féminines, fortes et cruelles mais il ressemble davantage à une succession de scènes qui n’ont pas toutes la même envergure.

L’ensemble se fait toujours en cohérence avec un fil narratif clair et une ironie satirique appréciable mais des passages plus marquants se mêlent à d’autres séquences plus longues et anodines. Il y a d'un côté un réel plaisir à suivre ces intrigues de cour mais il y a aussi un certain manque d’intensité qui se ressent au fur et à mesure que le récit avance. Et c’est bien dommage vu le matériau de base qui pouvait nous laissait croire à un film plus percutant que ça. C'est une oeuvre qui a ses qualités et qui est intéressante dans l'ensemble, ce qui fait qu'elle se suit avec plaisir, mais la prétention de la mise en scène ne plaide pas toujours en sa faveur. En conclusion un film baroque qui ose sur bien des aspects, qui sait filmer le dégueulasse et le débordement mais qui manque cependant cruellement de finesse.
3,0
Publiée le 11 février 2019
Début du XVIIIe siècle, un château de la campagne anglaise et sa grisaille tenace : il n’en faut pas beaucoup plus pour faire fuir le cinéphile. Mais voilà que le réalisateur dudit film, Yórgos Lánthimos, s’est fait un nom à Cannes ces dernières années. Il a aussi des stars au casting, et les Oscars l’ont affublé de dix nominations à la prochaine cérémonie. Évidemment, le début du long-métrage n’est pas très engageant, pas aidé par une lumière ténue et un usage du grand angle assez perturbant. Mais une fois les trois personnages principaux installés dans le récit, on parvient enfin à rentrer dans ce triangle féminin d’une férocité discrète assez jouissive. Et les trois actrices excellent : Olivia Colman dans le rôle d’une reine truculente, qui passe de l’excès au sensible, se livre totalement et semble se régaler dans ce rôle hors norme. Emma Stone est au diapason : elle joue d’abord la candeur et l’espièglerie puis se transforme petit à petit en monstre d’avidité et d’arrivisme. Assurément un nouveau grand rôle pour la jeune américaine. Rachel Weisz n’est pas en reste : l’actrice anglaise incarne la duplicité masquée derrière une élégance de presque tous les instants. Ces trois actrices font du long-métrage une oeuvre profondément féministe, dans lequel les hommes sont tournés en ridicule avec drôlerie. Yórgos Lánthimos se donne du mal pour sortir son film d’un contexte bien pompeux, mais les deux heures en quasi huis-clos de cette histoire singulière, ont quand même bien du mal à passer. On frôle même le mal de tête avec ses images distordues, une musique des plus sinistre et une fascination pour la vomissure d’un gout douteux. On retiendra la prestation d’actrices qui surnagent.
3,5
Publiée le 15 mars 2020
Yorgos Lanthimos reste dans sa philosophie de mec qui sait magner la caméra, mais simplifie (ou enrichie, çà dépend du point de vu) son scénario, pour lui donner une constance. Il fait appelle à une Emma Stone qui pétille tellement qu'elle rend belle toutes les autres actrices autour d'elle, et voilà un récit singulier qui plait au plus grand nombre. Longtemps rester a coté de son cinéma, plus artificiel que formel, son point de vu particulier s'est aseptisé à la merci d'un hollywood machine à modifier les talents. Mais pour son cas, çà lui réussit plutôt pas mal. Tout n'est pas parfait, mais le réalisateur grec signe une oeuvre ouvertement féministe et rafraichissante. C'est déjà un début de réconciliation.
3,0
Publiée le 20 juillet 2019
Un traitement du film historique très original, sous la forme d'une comédie grinçante et déjantée. Les acteurs sont tops, la démonstration de mise en scène est brillante, mais je suis resté un peu à distance du film.
3,5
Publiée le 14 mars 2019
superbe performance des comédiennes, décors et costumes somptueux. mais la mise en scene pèche par sa préciosité et ses effets de caméra pas toujours utiles. très osé dans son propos nous assistons a la débauche des moeurs, a un combat politique un peu grotesque (sans doute vrai), mais ce qui gâte vraiment le film c'est la musique insupportable qui pendant deux heures nous casse les oreilles au lieu de nous plonger vraiment dans l'époque.
3,5
Publiée le 13 mars 2021
Après les très remarqués The lobster et Mise à mort du cerf sacré, Yórgos Lánthimos semblait se laisser tenter par un sujet plus classique avec ce long-métrage inspiré de la vie d’Anne, reine de Grande-Bretagne de 1707 à 1714. Avec ses faux-airs de pilote de série, ce long-métrage raconte les stratégies mises en place par l’aréopage féminin d’une monarque pour obtenir ses faveurs, et donc sa protection et une partie de son pouvoir. Dans la continuité des précédents opus du cinéaste grec, le cynisme et le pessimisme quant à la nature profonde des êtres humains irriguent ce long-métrage rythmé, qui imagine un XVIIIème au débit de parole aussi important qu’aujourd’hui. Réalisé d’une main de maître par un Yórgos Lánthimos inspiré, il nous plonge au cœur d’un jeu de pouvoir et d’influence qui prouve qu’en termes de basses manœuvres politiques, les femmes n’ont rien à envier à leurs homologues masculins. Un magnifique trio d’actrices (Olivia Colman, Emma Stone, Rachel Weisz).
3,0
Publiée le 12 février 2019
Il y a peut-être du génie dans le film de Lanthimos, autour de ces 3 personnages, dans une pièce de théatre où tout est axé sur les acteurs et les dialogues, cruels, drôles et modernes. Il y a certainement du génie chez ces 3 acrices hallucinantes. Mais il y a surtout un côté un peu ampoulé, du génie qui se sait génie et se regarde travailler génialement chez le réalisateur grec. Il y a un cinéma maniéré, qui agace et tente parfois de se supplanter au génie de son texte et de ses actrices quand il faudrait juste s'effacer et se mettre au service du talent là où il se trouve. Dommage.
3,5
Publiée le 2 mars 2019
Oscar général pour le trio d'actrices somptueuses! Rachel Weisz, Olivia Colman et Emma Stones sont puissantes. Leur jeu est électrique, on se régale surtout d'assister à leur partition de haut vol, dans un film où finalement, peu de scènes se déroulent en extérieur. On suit surtout les affrontements verbaux de 3 femmes de pouvoir, qui l'ont déjà, qui veulent le garder ou qui en ont soif. Presque un film féministe.
Je ne connaissais pas la singularité du réalisateur. C'est fait! Film assez dérangeant même parfois, extrême, poussant loin les personnages dans leurs plus basses vilités (hommes surtout). La réalisation est particulière. La caméra donne un sensation de rondeur à certaines scènes ou utilise des champs par dessous les personnages. Il faut s'y habituer mais cela ajoute à la particularité de ce film. La musique, avec parfois un seul son entêtant qui parcours une scène, voire plusieurs, sur des minutes entières, renforce cet effet presque fou de l'ensemble! On ne peut que le devenir avec ces personnages, surtout cette pauvre Reine qui semble surtout en mal d'amour et de reconnaissance. Bouleversant personnage.
Assez long par contre mais intense. A découvrir.
3,5
Publiée le 3 mars 2020
Le film est intéressant et vaut surtout pour son trio d'actrices qui sont excellentes dans leur rôle respectif.
L'histoire est bonne et le film est bien réalisé dans l'ensemble.
3,5
Publiée le 14 décembre 2022
Assez étonnant ce pan intime de la royauté britannique dévoilé dans ce film. A l'exception du bruit de fond d'une sorte de tambour, assez irritant, et de la conclusion du film qui n'en est pas une, le reste est vif et divertissant. Olivia Colman joue un rôle assez difficile en reine d'Angleterre, malade de la goutte et déprimée par la mort de ses enfants. Quant aux favorites, leur côté sombre est bien mis en évidence.
3,5
Publiée le 23 mars 2020
je ne suis pas trop film d'époque en général mais celui ci j'ai beaucoup apprécié, l'histoire n'est pas ennuyante et il se passe beaucoup de chose , en plus de cela on en apprend plus historiquement, j'ai été convaincu.
3,5
Publiée le 15 février 2019
Pas de passage à Cannes cette année pour le retour de Lanthimos comme il avait été le cas pour « Mise à mort du cerf Sacré » en 2017, le film a été présenté en septembre dernier à la Mostra de Venise. Remportant au passage la Coupe Volpi de la meilleure interprétation féminine pour l’excellente Queen Anne, interprétée par la formidable Olivia Colman. À la faveur des servantes, dans la chambre se livre au pied du lit la guerre des sentiments et des attouchements on y prend souvent son pied. Même à travers l’absurde, cela ne déroge pas à la règle qu’il n’y a qu’une seule reine à la fin du règne. Cynique au possible, la confrontation entre Emma Stone et Rachel Weisz est assez délicieuse dégoulinant d’une cruauté qui ressemble tellement à son réalisateur. Ce qui peut être une qualité, mais qui pour la première fois dessert son film. L’impression que Lanthimos se languit de faire du sale, que cela soit dans la mise en scène où l’inspiration semble s’évaporer à mesure qu’il s’éloigne des corps ou alors le bruit de fond inaudible et bien horrible de Johnnie Burn( Coordinateur de la musique). Cette sensation de vouloir à tout point choquer ou déranger son spectateur et qui finalement dessert complètement le récit comme si son œuvre avait besoin d’être enlaidi pour lui ressembler. Cependant, malgré certaines longueurs le film resté passionnant par son trio d’actrices, mais aussi par le travail remarquable de Robbie Ryan( Directeur de la photographie.
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