Meurtre dans un jardin anglais marque une nouvelle étape dans la carrière de Peter Greenaway. Le film a permis de faire connaître le travail du cinéaste anglais dans le monde entier. "Une différence esssentielle entre Meurtre dans un jardin anglais et mes films précédents, c'est que jusqu'ici, je ne travaillais pas à partir de scénarios bien définis. Tout se mettait en place au montage. J'ai une idée A, je regarde si elle s'accorde avec B. La juxtaposition des deux me donne C, que j'associe avec D etc. Pour ce film, à cause de l'importance du budget et des structures et de la participation d'acteurs, j'ai dû tout écrire précisément avant de commencer le tournage. Le script était un objet écrit avant d'être quelque chose de visuel."
Pour faire son film, Peter Greenaway avait en tête L' Annee derniere a Marienbad d'Alain Resnais. Le cinéaste britannique a projeté le film à ses acteurs et à l'équipe technique avant le début du tournage.
Peintre de formation, Peter Greenaway attache une grande attention à la composition de ses cadres. A quelques exceptions près, tous les plans du film sont fixes. Le cinéaste a aussi peint lui-même les tableaux qui apparaissent dans le film.
Peter Greenaway revient sur ce qu'il a le plus apprécié dans l'expérience de Meurtre dans un jardin anglais : "Ce que j'ai préféré, c'est l'expérience des paysages. La réalité d'un paysage peut être beaucoup plus profonde que sa transformation pour une oeuvre d'art. Cela fait de moi un cinéaste très anglais, je présume. Ce sujet a été au centre de la peinture et de la littérature britanniques ces six derniers siècles."
Le montage original de Meurtre dans un jardin anglais par Peter Greenaway durait plus de quatre heures. Le cinéaste a parfois évoqué la possibilité de remonter un jour la version complète du film.
Peter Greenaway revient sur le sujet central de Meurtre dans un jardin anglais: "le film traite avant tout d'un homme dessinant un paysage. Les différentes facettes du dessin et le paysage sont en comparaison à une autre échelle, celle du film. Je veux que ces trois entités soient constamment présentes dans la structure de l'oeuvre. Le spectateur doit toujours être conscient que je cherche à comparer le vrai paysage, l'image que Mr. Neville en a et la façon dont je le représente dans le film."
Peter Greenaway revient sur les liens entre Meurtre dans un jardin anglais et ses films précédents : "Je pense que le film soit une progression logique de ce que j'ai fait jusqu'ici. On m'a donné un budget suffisamment important pour que je puisse développer certaines idées sur lesquelles je travaille, et j'ai pu commencer à utiliser des "acteurs". Les dialogues du film sont volontairement artificiels et déclamatoires. On retrouve ici certaines de mes préoccupations formalistes et structuralistes."
Si Peter Greenaway attache beaucoup d'importance à l'aspect visuel de ses films, la musique a aussi son importance. Dans Meurtre dans un jardin anglais, le réalisateur collabore comme il l'avait déjà fait pour de nombreux courts métrages avec le compositeur classique Michael Nyman. Après le succès du film ce dernier travaillera avec d'autres cinéastes comme Jean-Pierre Mocky sur Le Miraculé (1986), Patrice Leconte sur Monsieur Hire (1989) et Le Mari de la coiffeuse (1990), Jane Campion sur La Leçon de piano (1993) ou Andrew Niccol sur Bienvenue à Gattaca (1997).