« Madame » malgré quelques petites fausses notes et facilités, se révèle un film bien plus caustique et même plus mordant que prévu !
Ici tout passe par une série de quiproquos en tiroir, qui vont créer des décalages dans la perception des sentiments, dans l’intérêt porté à l’autre en fonction de ce que chacun sait ou ne sait pas...
Les petits mensonges édictés de ci, de là, seront donc lourds de conséquence !
On est donc bien loin de la comédie lourde ou du vaudeville, mais plutôt dans une confrontation subtile et intelligente entre Maria, une bonne déconcertante par coup de foudre amoureux, et sa maîtresse hautaine, jalouse et dépitée de voir son idée se retourner contre elle...
À partir d’un simple stratagème savoureux, la réalisatrice Amanda Sthers a cependant jugé bon ne ne pas trop forcer le trait dans la description de ses personnages, et de laisser aussi quelques zones de flou dans l’intrigue, en invitant ainsi le spectateur à imaginer le retournement de quelques situations, plutôt qu’à tout lui expliciter...
Du haut de son nuage, Rossy De Palma, irradie complètement face à une Toni Collette piquée au vif et remontée à fond, ceci en la mouchant plus d’une fois et avec classe...
Toute la problématique de cet union inattendu est franchement bien vue, et les retombées sur tous ceux qui le vivent de plein fouet, sont analysées avec intérêt...
Et oui, car selon la place que l’on a au sein de ce cercle familial, selon que l’on soit une femme ou un homme, le ressenti par rapport à cet amour imprévu, ne sera pas du tout le même et de loin !
Tous les points de vue à ce sujet, sont l’occasion d’avoir des échanges vachards ou tendres, sévères ou plein de bienveillance, et quelques trouvailles de mise en scène les utilisent d’ailleurs avec beaucoup de bonheur et d’espièglerie joyeuse.
De l’idée, de la tendresse, de l’émotion font de cette comédie une petite surprise bien agréable et pleine de fraîcheur dont la fin prendra des airs d’affranchissement et de liberté bienvenue !
Pour ceux qui aiment justement les épilogues heureux, on n’en dira pas plus, mais une petite discussion intrigante et bien placée à ce propos, est sans doute la piste à suivre et à espérer quant au devenir de Maria et de son prince charmant !
Il reste cependant en arrière plan l’impression d’avoir assister sur le fond à une fable assez cruelle et l’expression « L’habit fait le moine », en est ici la parfaite illustration...